Trop beau pour être vrai

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J'ai fais ça. J'ai vraiment fais ça.
Je suis dép'. Ou bi'.
J'ai fais ça. Avec Orel.
J'ai baisé mon meilleur pote, et c'était... ouffissime, c'est ça le pire.

*

Aurélien émergea doucement, pour une fois qu'il ne s'était pas endormi bourré, défoncé, ou triste. Il étendit son bras, et heurta le mur, déçu.
Il serait bien resté là une éternité, dans sa chambre ensoleillée, avec Guillaume.
...Guillaume.
Il entra dans la cuisine et le trouva là, assis sur une chaise, les bras ballants, le regard fixé sur un objet imaginaire.

- Salut ? tenta Orel, qui ne savait pas quoi lui dire.

Guillaume ne répondit pas. Il avait l'air tellement perturbé. Il pouvait comprendre évidement, mais il était déjà exaspéré par les futurs efforts qu'il allait faire.

Aurélien ouvrit la bouche, et s'apprêta à dire qu'il comprenait si il ne voulait pas lui parler et si il avait besoin de temps, puis il se dit que ça allait plus le mettre en colère qu'autre chose.
Il prit sa tasse de chocolat et alla s'installer au salon.

Il fallu 1 heure à Guillaume pour le rejoindre sur le canapé et il ne disait toujours rien.

Orel avait mis un programme débile histoire de ne pas rester dans une ambiance vraiment gênante, et faisait semblant de s'y intéresser.

- Écoute Orel, je... Par rapport à..
- À hier, je t'écoute, le coupa Aurélien, impatient.
- Je sais pas si on aurait dû aller jusque là, je...
- Tu regrettes, c'est ça ? lui demanda doucement Orel, regardant ses pieds.
- Non ! Non c'est pas ça Orel ! dit tout à coup Gringe en se tournant vers Aurélien. Pas du tout.

Orel se tourna alors aussi vers Guillaume, fixant son regard dans le sien.

- Guillaume, on est pas obligé de parler de hier soir, mais si tu pouvais t'exprimer sur ce que tu ressentais ça m'arrangerait tu vois. Tu sais très bien que j'ai pas envie de te courir après mais je le ferai si il y a besoin.
- C'est juste que je sais pas comment m'y prendre. Je me sens... Bizarre, différent d'avant, j'sais pas.
- Tu te sens "homosexuel" c'est ça ? dit Orel en imitant les guillemets avec ses doigts.

Guillaume essaya de comprendre l'expression d'Aurélien. Elle n'était pas haineuse, pas dégoûtée, mais plutôt exaspérée.

Aurélien posa sa tasse et se leva brusquement du canapé.

- Putain Gringe, c'est vraiment ma teub qui t'attire ?! cria-t-il. C'est pas parce qu'on a baisé que t'es dép' putain ! On s'en fout de ces noms de merde !

Gringe regardait ses pieds, se rendant compte qu'Aurélien avait simplement raison. Ce dernier se rassit à côté de Guillaume.

- Désolé.
- Pourquoi ? demanda Gringe en souriant. Sincérement, t'es en train de t'excuser pour quoi au juste ?
- J'ai l'impression de t'avoir forcé la main, de pas t'aider du tout, je te gueule dessus, je deviens une meuf.

Gringe, attendri, passa une main sur le haut de la nuque d'Orel, et l'attira à lui pour l'embrasser enfin. C'était doux, ils prenaient leur temps pour une fois. Guillaume sentait Aurélien qui s'accrochait à lui, ses deux mains posées sur son torse. Quand Guillaume se retira, Orel vint directement se blottir dans ses bras, entourant sa taille, comme si Gringe allait s'en aller d'une minute à l'autre.

- Je vais pas m'enfuir, Orel, le rassura Gringe, le serrant contre lui. Je sais bien que je fais ça avec les filles, mais toi c'est pas pareil...
- Pourquoi ce serait pas pareil avec moi ? demanda tristement Orel.

Gringe lui souleva le menton et soutint son regard.

- Fais-moi confiance, ce n'est pas pareil.

Il déposa un baiser très bref sur ses lèvres.

- Ce n'est pas tes...

Quelqu'un toqua et interrompit Aurélien, qui se leva pour aller ouvrir.

- SALUT MA TAPETTE ! cria Claude en ouvrant grand ses bras.

ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant