Manque

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Le corps endolori de Gringe lui fit savoir dès le réveil qu'il n'était pas dans un très bon état : il avait vraiment mal aux côtes, la peau les recouvrant était recouvertes d'hématomes, et il n'osait pas imaginer son visage. En tout cas, ses mains étaient également en sale état.

L'odeur du chocolat chaud mélangée à celle du tabac lui rappela immédiatement des tas de souvenirs, et l'attira au salon.

Il sortit donc lentement de la chambre d'Orel, ce dernier l'ayant presque obligé à prendre son lit vu son état.

- Salut, dit Orel.

Gringe sursauta :

- Oh, salut. Je t'avais pas vu.

Il avait perdu l'habitude de ne pas être seul.

- Comment tu te sens ?
- Je... Ça va. J'ai connu mieux, dit Gringe en pensant principalement aux matins tranquilles avec Orel dans ses bras.
- Assied-toi, mange.
- Merci, dit Gringe en allant s'asseoir aux côtés d'Aurélien.

Guillaume tremblait. Il était faible mais surtout, il n'avait pas bu une goutte d'alcool depuis près de 3 jours. Après presque 7 mois passés à boire quasi tous les soirs, normal que son corps déconnait un peu.

Orel l'avait remarqué, mais ne lui fit pas de remarques. La raison était évidente, mais il ne savait pas quoi faire et comment Gringe allait gérer ça.

Parce qu'au cas où ça ne semblerait pas flagrant, Aurélien ne comptait pas lui donner ne serait-ce qu'une bière de si tôt.

Gringe essayait depuis 5 minutes de taper un truc sur son portable, et n'arrivait pas à aligner un mot sans faire une faute, tellement il tremblait.

- Comment tu vas faire ? osa Orel.
- Pardon ? Faire quoi ? demanda Gringe.
- Pour gérer le manque. Tu vas faire quoi ? précisa Aurélien.

Les yeux de Guillaume fixèrent un point imaginaire devant lui, il cherchait réellement une réponse.

- J'en ai aucune putain d'idée, lâcha-t-il au bout d'un temps.
- Et tu comptais vivre où avant que je te ramasses ? enchaîna Aurélien.
- Pour être honnête, je pensais continuer c'que je faisais depuis quelques jours, avoua-t-il.

Aurélien avait vraiment de la peine. Il se sentait presque coupable, mais restait objectif en se disant que ce n'était pas sa faute, qu'il ne l'avait pas vraiment viré, ce n'était pas Gringe qui payait l'appart après tout.

Mais il s'en voulait qu'il aille si mal, de ne pas avoir osé l'appeler.

- Tu devrais... Rester ici, dit Orel d'une voix mal assurée.
- Orel, je veux pas que tu te sentes obligé de faire ça, je pourrai sûrement trouver une solution, dit d'une voix douce Gringe en tournant la tête vers Aurélien.

Ce dernier le regarda également, énumérant silencieusement ses blessures. Sa plaie au dessus du sourcil avait séché, mais le pourtour de son oeil gauche était toujours bien amoché, et le côté droit de sa mâchoire aussi. Il n'osait pas imaginer le reste de son corps. Et encore moins son mental.
Il avait mal pour lui.

- Tu me manques, Guillaume.
- Toi aussi. Vraiment, crois-moi.

Yeux plongés dans ceux de l'autre, ils s'étaient inconsciemment rapprochés.

Aurélien ne savait pas si il osait. Mais Gringe en avait besoin.

Ce dernier posa alors une main dans sa nuque et l'autre sur sa joue, s'approchant lentement de lui. Leurs lèvres se rencontrèrent enfin, depuis le temps qu'elles attendaient ça.

C'était... amoureux, pour une fois.

Gringe se détacha de lui, se sentant immédiatement mieux. Il tremblait moins, son ventre le chatouillait agréablement.

Il était vraiment amoureux de ce con d'Aurélien.

Mais il y avait une ombre au tableau : il avait tellement peur de lui faire à nouveau du mal. Et les prochains jours allaient être compliqués à vivre, autant pour Orel que pour lui. Il ne voulait plus le faire souffrir, ni lui mentir d'ailleurs. Il voulait juste avoir un comportement mature.

- Orel, je n'aurais pas du.. Enfin, je devrais partir. Je ne vais que t'apporter du négatif, je veux plus te faire du mal.
- Tu ne veux pas me faire de mal ?
- Ben non, répondit Gringe.
- Alors restes avec moi, conclua Orel en déposant un deuxième baiser sur les lèvres de Guillaume avant de se lever.

Gringe ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Aurélien anticipa :

- Ne dis rien. Je te connais, je sais très bien que tu es conscient que tu vas finir par crever si tu ne restes pas ici. Si le problème c'est moi, on trouvera une solution, mais je ne vais pas te laisser dormir dehors.
- Il n'y a pas de problèmes, si il y en avait un ce ne serait de loin pas toi..., dit-il en se calant dans le fond du canapé.

Aurélien sortit du salon, un sourire plaqué au visage.

Il était vraiment amoureux de ce connard de Gringe.

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Chapitre un peu plus court que les autres, vous m'en voyez désolée.

Juste pour vous dire que j'espère que la fiction vous plaît et qu'il n'y a pas trop trop trop de fautes d'orthographe.

En tout cas merci de la lire, même de parfois commenter, ça me fait hyper plaisir d'avoir vos retours.

Je dois juste vous prévenir de mon irrégularité pour publier : je sais que les chapitres se sont suivis plutôt rapidement, mais j'ai vraiment eu de l'inspiration jusqu'à maintenant.

Je ne peux pas vraiment prévoir pour la suite, j'essaie toujours d'avoir minimum 1 chapitre écrit à l'avance, pour l'instant tout se passe bien de ce côté-là.

Je m'excuse à l'avance si tout à coup je prend du temps, mais ça devrait aller.

Prenez soin de vous !

Mill'

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