Chapitre 12 - Vérité

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Chapitre 12 - Vérité

Quoi ?! Non, c'est impossible. Ils doivent mentir...
Je ne peux pas y croire. Mes pensées tourbillonnent, s'entrechoquent, mais une chose est claire : ce n'est pas vrai.

— Ils doivent vraiment bien savoir jouer la comédie, murmuré-je avec amertume.

Merita pose sur moi un regard empli de pitié, et c'est à cet instant que je comprends : la vérité est devant moi, brutale, implacable. Les larmes me montent aux yeux. Sans réfléchir, je cours jusqu'à la chambre de Lirim, ouvre la porte avec fracas. Tous les regards se tournent vers moi. Ils comprennent immédiatement, en voyant une larme glisser le long de ma joue.

Bashkim se lève pour me prendre dans ses bras, mais je l'esquive, fuyant à toutes jambes, les sanglots noyant mes forces. Je sors de l'appartement, la pluie froide me fouettant le visage.

Super, il pleut... Comme si ça pouvait empirer.
Je dévale les escaliers du bloc de Merita, puis me cogne contre quelqu'un.

— Tu ne peux pas faire attention ?! lance une voix agacée.

Je lève la tête et découvre un jeune homme, la vingtaine, qui me dévisage, surpris par mon état.

— Euh... ça va ? demande-t-il, visiblement déconcerté.

Je m'apprête à repartir, mais il m'attrape le bras.

— Je sais que tu n'as pas envie de parler, mais tu as besoin d'aide ?

— Non. Maintenant, lâche ma main.

Il obéit à contrecœur, et je repars, courant jusqu'à l'arrêt de bus.

Sous l'abri, je tente de calmer mes pensées. Pourquoi, Besmir ? Pourquoi m'as-tu laissée dans cette situation ? Tu savais que tu allais finir en prison, et tu n'as même pas pris le temps de me dire au revoir... Je t'attendrai, mais sans toi, tout sera si difficile. Qui me réconfortera maintenant ? Qui fera le pitre pour me faire sourire quand tout s'effondre ?

Mes pensées sont interrompues par l'arrivée du bus. Je monte, m'installe au fond, espérant que la musique dans mes écouteurs noiera mes tourments. Mais à l'arrêt suivant, un gars monte et s'assoit juste à côté de moi. Je tourne la tête, et je le reconnais : c'est le type de tout à l'heure.

— Encore toi ? T'en as pas marre de me suivre ? lancé-je, agacée.

— Je te suis pas ! réplique-t-il avec aplomb.

— On dirait bien que si.

Je me lève, car je suis arrivée à ma destination. À peine descendue, je remarque qu'il me suit toujours.

— T'es encore là ?

— Quoi ? demande-t-il, feignant l'innocence.

— Tu me suis ou quoi ?

— Ouais... mais seulement si tu me dis ton prénom.

— T'es sérieux, là ?

— Complètement.

Je soupire, exaspérée, mais finalement, je cède.

— Je te le donne si tu me donnes le tien.

— Moi, c'est Karim.

— Leonora.

À l'instant où je prononce mon prénom, son expression change brusquement.

— Qu'est-ce qu'il y a ? T'as vu un fantôme ?

— Non... mais tu es la copine de Besmir, c'est ça ?

— Euh... plus maintenant.

— Comment ça ?

Leonora - "Nous deux c'était écrit"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant