Brochette d'agneau - yoonkookmin

08 ¤ Touches noirs et blanches

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La mélodie d'un piano est semblable à la mélodie de la vie. Les touches blanches représentent les jours heureux et les touches noires, les jours malheureux. Mes trois derniers jours ont été uniquement joué avec des touches noirs. Jungkook n'est pas venu me voir et n'a même pas essayer de s'excuser. Il a été odieux avec moi mais je n'arrive pas à lui en vouloir. Il me manque bien plus que je ne l'aurais imaginé. Pas une seule touche blanche n'a été joué. Je n'ai pas vu Jimin non plus. Pourtant toutes les notes du piano doivent être joué pour créer une belle symphonie. J'en est conclu que je devais jouer par moi même.

Presque dix-sept heure, installé dans mon petit studio, la musique et la peluche de Kumamon comme seules compagnies, je décide de chercher un vrai piano dans l'agence. Mon synthétiseur et mon IPad ne peuvent pas remplacer un piano.

Je sors alors de mon studio en fermant à clé, et marche vers l'inconnu. Je vais encore me perdre si je vais trop loin mais c'est ça qu'il me faut.

Quelques minutes plus tard, je suis dans un couloir que je connais encore, un sachet de bonbons à la cerise dans la main. J'entends alors une voix que je reconnais directement.

- Tony ! Attends-moi !

Jimin. Je me dirige vers sa voix avec un espoir infondé. Au coin du couloir j'aperçois le petit Jimin courir vers un grand homme à la peau noir sûrement d'origine américaine, celui qui mettait un bandeau sur les yeux de Jimin la dernière fois. Il doit faire deux têtes de plus que lui. Leurs différences physiques sont vraiment amusantes, je n'aurais pas pensé que ce Tony dont Jimin me parlait, était lui. J'aime bien savoir que partout dans le monde il y a des passions qui nous réunissent.
En voyant Jimin sourire, mon cœur fait un bond même si ce n'est pas à moi qu'il est adressé. J'essaye de me calmer, caché derrière le mur du couloir et réfléchis à ce que je pourrais faire.

- Chimchim, dépêche-toi. Il faut que tu me montres où tu en es avec la danse de Lie.

Chimchim ? Qu'est ce que c'est que ce surnom ? Je pouffe discrètement de rire puis m'arrête en réalisant la fin de la phrase. Lie. La musique que j'ai produite ? Il va danser sur cette chanson ? Il faut absolument que je vois ça. Ne lâchant pas des yeux le petit Jimin que Tony décoiffe amicalement, je range discrètement les bonbons dans ma poche et me rapproche d'eux à pas de loup.
Tony se sert de Jimin comme accoudoir mais ça n'a pas l'air de déranger ce dernier. Moi si. Ils ont l'air bien proche et ça me rend jaloux. Mais je n'ai rien a dire, Jimin n'est pas à moi.

Ils entrent bientôt dans une salle que je reconnais. C'est la salle où j'ai mit une cerise dans la bouche à Jimin. En y repensant mon cœur s'accélère, ce jour là est assez proche dans mes souvenirs pour que je me repasse parfaitement cette scène en boucle dans ma tête. Les lèvres de Jimin étaient si proches, tellement proches, que j'aurais pu y goûter. Soudainement, je secoue ma tête pour éloigner ses pensées intrusives et me concentre à nouveau sur l'instant présent.

Putain qu'est ce que je fous là, à épier un homme que je connais depuis même pas trois semaines et qui me fait malgré tout de l'effet ?

Mais maintenant que je suis là, je ne vais pas faire demi-tour. Je ne veux pas non plus déranger l'entrainement de danse de Jimin. Bordel je fais quoi si j'ai envie de le voir ? Les touches blanches ont enfin été effleuré, ils faut que j'en profite.