[ERERI] - Sweet Romance

18.

PDV Levi

Ça fait une semaine que j'l'ai pas vu. Enfin, je n'lui ai pas parlé. J'le vois d'loin, à travers la fenêtre. Il vient tous les jours pour m'apporter une lettre et une fleur. La première lettre ma surpris. J'm'y attendais pas, soyons clairs. Et aujourd'hui encore, j'vais recevoir "ça". J'le vois, par la fenêtre. Encore dans ce jardin. J'vois pas c'qu'elles ont ces fleurs. Il veut jouer les poètes avec ces plantes ? J'le connais aussi. Le langage des fleurs. Lui non plus, ne va pas bien. J'le sais. J'l'entend, parfois, parler avec Petra et lui raconter c'qu'il se passe dans sa vie depuis que j'n'en fais "plus partie", comme il dit.

Par exemple... Il est abonné aux bières et se demande s'il ne devrait pas s'mettre à la drogue. Il ne dort et ne mange plus, malgré qu'Armin - je crois - le force à faire des choses qu'il n'a pas envie de faire. Il s'ennuie de moi, apparemment. Et il m'aime... bordel...

Ça n'm'arrange pas... J'aimerai tellement lui parler, mais j'peux pas. J'aurais pas l'air con de revenir l'voir comme si rien n's'était passé. 

Alors que j'faisais l'vide dans ma tête, allongé sur mon lit, coussin à la main, on frappa à la porte. J'hésitai à m'lever, puisque ça devait être Petra. Alors j'pris le peu d'force que j'avais et me dirigeai vers la porte. Alors que ma main était posée sur la poignée et que j'allais la tourner, une voix retentie. Une voix que j'n'avais pas entendu depuis longtemps. En tout cas... Pas dans cet état-là.

" - Levi ? C'est Eren."

Bordel... Il veut m'tuer ou quoi ? Il manquait plus q'ça. J'vais pas tenir longtemps s'il fait "ça". Il me manque trop pour que sa voix me lasse indifférent. Merde !

" - Tu n'veux toujours pas m'parler ? J'comprends. Tu dois m'détester. P'têt même que tu n'm'aime plus. Mais j'comprends.

- ...

- Tu dois être fatigué. J'vais te laisser. À demain Levi."

J'attendis qu'il parte pour prendre la lettre et la fleur. C'fut une gentiane* aujourd'hui. J'me demande c'qu'il a encore écrit comme merde.

"Levi,

Dis-moi comment puis-je me faire pardonner. Ça fait une semaine Levi. Une putain d'semaine bordel. Si ça continu, j'vais pas tenir longtemps Levi. J'crois qu'au point où j'en suis, j'ai descendus tous les pacs d'alcool de cette ville. Il s'est passé tellement de choses depuis que t'es partis, Levi.

J'suis pratiquement devenu alcoolique, Armin et Hanji me force à manger et dormir, ma mère étant d'leur côté, Petra qui m'demande d'être patient te concernant, j'essaye, j'te jure, et l'autre conne (Mikasa) qui m'harcèle par tous les moyens possibles.

Si tu savais comme j'ai envie d'la tabasser, Levi. Mais j'essaye d'me contenir. C'est tout de même à cause d'elle que tu n'es plus à mes côtés. Si elle n'était pas venue ce jour-là, où si elle ne m'avait pas embrassé, où en serions-nous ?

M'aimerai-tu toujours ? Ne me détesterais-tu pas ? Ne serais-tu pas en train de pleurer ? Serais-tu dans mes bras ? Serions-nous en train de nous embrasser ?

J'sais plus Levi, j'sais plus. Au point où ça nosu mène, j'perds la raison d'ma venue ici. C'est p'têt un peu trop exagéré, mais j'le ressens comme ça. Je veux juste savoir si tu vas bien, si tu n'me déteste pas, si un jour tu me reparleras. J'm'ennuie tellement de toi Levi, si tu savais. C'est pas tous les jours qu'on ressent ça. Cette sensation de vide. Oui, c'est ça. Depuis q'tu es partis, j'me sens vide. J'crois même avoir perdu la notion du temps, c'est pour te dire.

J'espère te revoir un jour. Je t'aime, Eren."

Je restai là, au beau milieu de la pièce, à fixer la "lettre du jour". Je restais aussi inexpressif que d'habitude. J'baissai légèrement la tête et me dirigeai vers le bureau qui se trouvait contre le mur, en-dessous de la seul fenêtre que comptait cette terne chambre.