Chapitre 5 : Visite guidée

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Je filais à la douche, et y restais le moins longtemps possible. Puis j'enfilais les vêtements que l'on m'avait donnés. Un jean noir, un haut à manche longues blanc qui possédait un décolleté en V, et une veste à boutons dorés sur lequel étaient dessinés des écuissons. Il y avait également un emblème dessiné sur l'endroit où se trouvait le cœur : une sorte de flamme blanche. J'avais de longues bottes à talons aiguilles, montant presque jusqu'aux genoux. Egalement noires. J'étais étrangement très à l'aise, alors que marcher avec de tels talons me semblait normalement une vraie torture.

Je me regardais dans le grand et long miroir qui me montrait tout mon corps. J'avais plutôt fière allure. Je passais doucement le bout de mon index sur la flamme brodée. On aurait pu croire que je faisais parti d'une université banale...Mais était-ce le cas ? Pas du tout. Néanmoins, je me plaisais à le croire. Puis je me décidais à sortir de la salle de bain, et me dirigeais vers le mini-salon. Après m'être placée juste devant l'un d'eux, je me laissais tomber sur un fauteuil. Il me réceptionna avec douceur, et je m'enfonçais légèrement. Puis je laissais mes pensées se développer, somnolant d'une certaine manière. Puis finalement, me vint en tête l'idée d'appeler ma mère. Alors je me levais, et allais me saisir de mon téléphone.

L'écran s'alluma, et à ma grande surprise, je n'avais qu'un message. C'était bien ma mère, mais elle ne me demandait que si je voulais aller au cinéma ce soir. Je savais bien que j'avais dit à madame Johnson de ne pas s'inquiéter, mais j'avais pensé qu'elle aurait quand même mis au courant ma mère. M'interrogeant, mais sans plus, je décider de quand même contacter ma génitrice. Je tombais sur le répondeur au bout de quelques secondes. Encore plus étrange. Personnellement, si ma fille avait mystérieusement disparue, j'aurai décroché à la première sonnerie. Néanmoins, le message du répondeur me fit sourire. Cela datait de lorsque je n'avais pas encore de téléphone. J'avais alors insisté pour faire le message du répondeur, et nous avions fini par le faire à deux. L'une disait une partie de la phrase, et l'autre la complétait, comme si elle lui répondait. Puis finalement nous terminions en cœur la fin du message. Un long bip résonna, et je décidais de laisser un message, avant de raccrocher. Une complicité avec ma mère avait toujours existé, et par cela, j'avais parfois un peu de mal à couper le cordon. Pourtant, mes parents faisaient tout pour m'aider à déployer mes ailes. Une fois ils m'avaient même proposé de faire un voyage avec mes amis, mais j'avais refusé. « Je suis encore jeune » répliquais-je toujours à mon père quand il évoquait le sujet avec moi. « Viendra un jour où tu n'auras plus le droit d'être jeune, et de rêver ». Concluait-il alors. C'est grâce à lui que j'avais finalement eut mon job, et je lui en serais probablement à jamais reconnaissante. Comment allait-il réagir en voyant que j'avais enfin ouvert mes ailes ? Bon certes, c'était assez involontaire.

On toqua à la porte, me sortant de mes pensées.

-Entrez !

La porte ne s'ouvrit pas, mais Jack apparu un peu plus loin dans la pièce.

-Etes-vous prête pour votre visite, ou bien suis-je venu trop tôt ?

-Non, c'est bon, je suis prête.

-Bien. Alors suivez-moi.

S'en suivit alors une longue visite. On commença par le bâtiment où je me trouvais. Jack me le décrivit comme celui du repos et de la détente. On pouvait y trouver une salle de sport, une salle réservée à la danse munie d'enceinte s'il m'en prenait l'envie, une bibliothèque, avec un coin agréable où l'on pouvait somnoler tranquillement, installé dans un pouf, et des tas du genre. L'autre Gardien dormait également ici, mais à un étage différent du miens. Il y avait aussi une salle bien particulière, que j'étais censée découvrir ce soir. L'on n'eut pas besoin de sortir dehors pour changer de bâtisse, puisque des tunnels de verre les reliaient, formant une sorte de carré. Au milieu de la traversée, Jack s'arrêta pour me montrer la flore nous entourant. Il y avait la Forêt au Quatre Saisons, dont le nom illustrait bien sa particularité. En effet, on pouvait y décerner quatre parties clairement, donc chacune des saisons. Je sentais que j'allais passer beaucoup de temps dans celle d'automne, puisque c'était ma saison préférée. Le second bâtiment, lui, était réservé à l'étude. Des laboratoires de physiques, aux salles remplies d'ordinateurs, en passant par des salles de classes classiques, tout y était présent. Tout comme une autre bibliothèque, celle-ci avec beaucoup plus de gros livres à l'air ancien, de dictionnaires traduisant chaque langue, et de livres d'études. On traversa encore un tunnel, pour arriver dans le troisième bâtiment. En traversant le tube de verre, j'aperçu un beau et grand lac, un peu plus loin, caché derrière une forêt, à l'air totalement normale cette fois-ci. Si je devais décrire le troisième bâtiment, je l'aurai décrit comme celui de la recherche. Parce que s'y trouvait moult salles de recherches, certaines avec d'énormes machines, et des personnes en blouses blanches passant avec des tubes à essais fumant dans les mains. Ce bâtiment là faisait face au miens, celui où je logeais. Puis enfin, dans la dernière bâtisse, se trouvait des cuisines, mais également des « réserves » de liquides étranges, enfermés à doubles tour. S'y trouvait également quelques chambres, qu'occupaient le personnel visiblement. C'était dans celui-ci que j'allais devoir déjeuner. S'y trouvait aussi des bureaux, avec des montagnes de paperasses, de dossiers à ranger.... Et des machines à café à chaque tournant.

Quand enfin on sortit, j'eu l'impression de revivre. L'air frais était bonifiant, et me redonna une pêche d'enfer.

-Qu'est-ce qu'il nous reste à voir ?

-Pas grand-chose. Un ou deux jardins, par ci, par là.

Il marqua une pause, et regarda sa montre à gousset. J'en profitais pour regarder autour de moi. Nous traversions une des quatre allées du jardin central. Cette allée était formée de haies parfaitement taillées, et de fleurs colorées. Au centre, le chemin se séparait en trois, allant vers chacun des quatre bâtiments. Il s'y trouvait également une jolie fontaine. Et dans chacune des allées se trouvaient des bancs d'un bois peint en blanc. Quatre arbres s'élevaient dans les quatre parties que formaient les chemins. Tout était symétrique : un parfait jardin à la française en soit.

-Bien, hâtons le pas, sinon vous serez en retard pour le déjeuner.

-Nous n'avons qu'à sauter cette étape. Je les découvrirais bien un jour ou l'autre.

-Soit. Alors en route.

J'acquiesçais, et lançais un dernier regard autour de moi, avant de le suivre, les battements de mon cœur accélérant légèrement.J'allais enfin rencontrer l'autre Gardien !     


Merci pour les 120 vues, vous êtes géniaux <3

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