Chapitre 28 : Vérités et doutes

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-Pdv Angélica-

Malgré le fait que je ne doute pas d'Hiver un instant, la terre que je foulais, les feuilles qui me frôlaient et le bruissement du vent entre les troncs me semblaient plus que réalistes. Même le soleil et ses rayons me réchauffaient. Autrement dit, cette illusion était vraiment trompeuse. L'on marcha quelques secondes dans la forêt paisible. Si Hiver traversait cette dernière avec son aisance et sa grâce habituelle, moi je ne faisais que trébucher parce que je portais mon attention sur ce qui m'entourait : une fleur avec une couleur douteuse, ou bien un oiseau qu'il m'avait semblé apercevoir par exemple. Finalement, les arbres semblèrent se faire moins nombreux et je commençais à apercevoir quelque chose d'étrange un peu plus loin.

-On est presque arrivées. Commenta Hiver.

En effet, moins d'une minute plus tard, l'on déboucha sur ce que j'avais vu entre les branches et les troncs. Dans ce petit cercle, perdu au milieu de cette danse forêt, se trouvait un arbre bien plus grand que tous les autres, et plus épais. Cependant, le paysage était désolant : il n'y avait aucune feuille, pas même un bourgeon sur celui-ci. C'était la seule pousse ici, mis à part l'herbe, qui était elle-même desséchée et jaunie.

-Que s'est-il passé ici ?

-Tu as devant toi ce qu'il reste des anciens Gardiens.

-Pardon ?

-Juste avant de mourir, ils ont prié Printemps de faire pousser un arbre, où ils ont enfermés grâce à un sortilège leurs esprits. Une partie en tout cas.

-Et cet arbre existe dans la vraie vie ?

-Oui, il n'est pas très loin de là où vous vous trouvez.

Hiver soupira, avant de regarder fixement l'arbre imposant.

-On dirait qu'ils ne pourront pas reposer en paix avant que toute cette histoire soit terminée.

-Ils y sont enfermés ? Donc ils sont encore vivants ?

-Non, pas vraiment. C'est un peu comme s'ils étaient sous la forme des Ombres, en fait.

-Alors ils se sont volontairement transformés en Ombres...

-Tu devrais t'approcher. Ils ne m'ont jamais parlé, mais peut-être que toi tu peux rentrer en contact avec eux.

-Tu...Tu crois ?

Je fis plusieurs pas hésitants, et petit à petit, il me sembla entendre des voix lointaines. Je continuais de m'approcher de l'arbre. Et plus je le faisais, plus les voix se distinguaient, devenaient plus fortes aussi. Enfaite, il n'y en avait que deux. Une féminine et une masculine. Les deux prononçaient mon prénom en boucle. Puis soudainement, alors que je n'étais plus qu'a deux pas du tronc, ce fut le silence complet.

-Dit donc Stan, tu comptes continuer à parler longtemps ? Tu lui fais peur. Commença la voix de femme.

-Moi ?! Moi je lui fais peur ? Tu n'es pas sérieuse là, June ? Elle est venue pour moi, pas vrai ?

-N'écoute pas ce bon à rien, Angel. Oh, je peux t'appeler Angel d'ailleurs?

-Euh...Oui ? Répondis-je à haute voix.

-Génial. Alors, il dit quoi le macchabé maintenant ? C'est moi qu'elle est venue voir.

-Hum...June ? Déjà, tu es aussi morte que je le suis, et ensuite, nous n'avons pas d'enveloppe corporelle. Mourir n'a pas apporté grand-chose à ton esprit, on dirait.

Bon, et bien ils avaient l'air plutôt énergique pour des morts.

-E...excusez-moi ? Je suppose que vous êtes les anciens Gardiens...

-Exact. Répondirent-ils d'une même voix, ce qui eut pour effet de recommencer leurs chamailleries.

-Je suis désolée de vous interrompre, mais j'ai besoin que vous me racontiez ce qu'il s'est passé ce soir là...

Ils semblèrent immédiatement retrouver leur sérieux.

-Oui, tu as raison. Le temps presse, aussi bien pour vous que pour nous. Commença Stanislas

-Angélica, tu dois faires très attention à qui tu accordes ta confiance. Tes alliés seront toujours Juliette, Nathan et...

Le bruit d'une vitre se cassant résonna tellement fort que j'eu l'impression qu'il me perçait les tympans. Je fermais brièvement les yeux, pour les rouvrir sur la réalité. Marlène, Nathan se tenaient là, Juliette également, se secouant doucement.

-Ah, tu es réveillée.

-Je...oui.

-Tu nous as fichu une de ces frayeurs ! Tu t'es bizarrement endormie, et tu es devenue très pâle. Tu respirais à peine.

-Le stress et la fatigue accumulée sans doute. Mentis-je en retenant une frustration intense.

A deux doigts. J'avais été à deux doigts de savoir toute la vérité. De savoir qui étaient mes alliés. Mais surtout qui étaient mes ennemis.

-Tu as dormi pendant plusieurs heures. Toute la journée même. Nous avons a plusieurs reprises tenté de te réveiller, mais c'était peine perdue. Commenta Marlène en s'approchant.

J'eu soudainement l'impression de faire face au mal incarné, d'être menacée par une force invisible. J'étais plus que mal à l'aise, j'avais carrément la frousse ! Mais d'où sortait cette présence ? De Juliette, de Nathan ou de Marlène ? Quelqu'un que je n'avais pas vu ? Cette impression disparut soudainement, aussi vite qu'elle était venue.

-J'ai bien cru que nous t'avions perdu ma petite chérie. Tu devrais te reposer maintenant.

J'acquiesçais en silence, et elle sortit de la pièce. Nathan s'approcha, posant sa main sur mon front.

-C'est bizarre. Tu n'as pas de fièvre mais tu m'as l'air encore plus blanche que tout à l'heure. Tu es sûre que tout va bien ?

-Oui, oui...Je crois que je vais dormir.

-Tu veux qu'on te laisse tranquille ?

Qu'avait commencé à dire June ? Que je pouvais faire confiance à qui ? Juliette, Nathan...et qui d'autre ? Est-ce qu'au moins elle était sûre de ce qu'elle disait ?

-Angelica ? Reprit Juliette en voyant que je ne répondais pas.

Je n'avais pas le choix après tout. C'était la dernière chose à laquelle je pouvais me raccrocher. Pour en savoir plus et trouver une solution, j'allais devoir retourner à ce fameux arbre. Cette nuit.

-J'ai quelque chose de très important à faire...et j'ai besoin de votre aide.

-Pdv Tobio

-Maintenant que tu sais la vérité, à toi de voir ce que tu fais. Mais à mon avis tu ne devrais pas trop tarder. Si elle la découvre également, elle risque de se condamner elle-même.

-Qu'est-ce qui me dit que c'est vrai ?

Elle se leva de sa chaise, étrangement calme.

-Rien, tu as raison. Si tu décides de ne rien faire, et bien ce sera temps pis pour toi. Nous aurons fait que ce nous aurons pu. Mais ne te méprends pas, il n'est pas question que de ta personne. Angélica...et même Nathan ainsi que Juliette sont toujours en danger. Sur ce, je te laisse. Tu vas pouvoir réfléchir seul, ici, durant une heure entière. Deux gardes seront devant l'entrée, si tu changes d'avis.

-Et si je ne le fais pas ?

-Tu seras lâché dehors. Cet endroit est protégé magiquement, et est perdu au milieu de montagnes. Tu devras te débrouiller pour trouver ton chemin. Déclara-t-elle en se dirigeant vers la porte.

-Vous allez me laisser tomber, comme ça ? Qu'est-ce qui vous dit que je ne vous dénoncerais pas ?

-Personne n'entre ici sans notre accord. Alors ça ne changera rien. Sur ce, à dans une heure. Conclut-elle avant de sortir accompagnée de l'homme, en claquant la porte.

Bon, et bien il était l'heure de faire les comptes. Dont le nombre de cartes qu'il me restait dans ma manche...

Encore une fois n'hesitez pas à commenter :) Au fait, on approche de la fin de l'histoire...

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