Chapitre 11 : Enfin une nuit tranquille...ou pas

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J'entrais dans la forêt sombre. A travers les feuilles aux couleurs chaudes des arbres automnaux, les étoiles brillaient dans le ciel. Les paillettes avaient eut le temps de disparaître, entre le moment où nous étions redescendus du toit, et quand j'étais arrivé dehors. J'avais voulu rendre visite à Automne malgré l'heure tardive. Sa présence avait quelque chose d'agréable et de reposant, et puis je lui avais promis de revenir après tout !

-Automne ? M'écriais-je.

Ma voix résonna en s'élançant entre les arbres, mais je n'entendis aucune réponse. Je continuais de m'avancer, et au bout d'un moment, il me sembla reconnaitre l'endroit que j'avais vu plus tôt. Là où je l'avais trouvé en train de jouer du violon.

-Automne ! C'est Angélica ! Je t'avais dit que je reviendrais te voir ! M'écriais-je à nouveau.

Un coup de vent fit s'envoler le tapis de feuilles enflammées. Je fermais les yeux une seconde, et quand je les ouvrais à nouveau, une silhouette se tenait de dos, un peu plus loin.

-C'est toi ?

-Pars d'ici Angelica. Déclara-t-il.

Sa voix semblait plus enrouée, et plus sombre que lorsque je l'avais rencontré.

-Quoi ? Je ne partirais pas, je ne vois pas pourquoi. Répliquais-je aussitôt.

Il se retourna subitement, et derrière lui des feuilles se soulevèrent du sol, comme si des flammes jaillissaient de la terre. Le vent souffla, faisant se soulever doucement et délicatement nos cheveux, ainsi que nos deux vestes. Une petite voix dans ma tête me cria de m'enfuir. Mais j'étais comme figée sur place.

-La position des planètes influent particulièrement sur moi, ce soir. Commença-t-il.

Il commença à marcher dans ma direction. Tout mon corps semblait bloquer tout comme ma respiration, que je retenais sans m'en rendre compte tout de suite.

-Je n'ai pas un comportement normal...Reprit-il alors qu'il n'était plus qu'à un ou deux pas de moi.

Mon corps qui semblait bloqué, recommença à fonctionner quand il fit glisser sa main dans mon dos, me faisant légèrement basculer. Il se pencha, son odeur épicée m'enivrant, semblant l'être encore plus qu'habituellement. Il rapprocha son visage de moi, collant nos deux corps, tellement que l'extrémité de mon nez touchait le sien, et que je sentais son souffle chaud sur mes lèvres. Un quelque chose que je n'avais pas remarquée semblait s'être allumée en lui. Ses yeux, aux couleurs de son prénom, semblaient pétiller.

Il se rapprocha, semblant vouloir m'embraser. Nos lèvres se frôlèrent, comme se cherchant. Mais il me redressa, et s'éloigna de plusieurs pas. Il ferma ses yeux, et se les pressa avec ses doigts.

-Ne reviens pas avant deux jours. Je devrais m'être calmé d'ici là.

Puis, avant que je n'aie le temps de répliquer il disparut. Un courant d'air glacé me provoqua la chair de poule et me fit frissonner.

Je relevais les yeux vers le ciel en frictionnant mes bras, luttant contre la fraîcheur de la soirée. Qu'est-ce que j'étais venu chercher ici exactement ? Le repos et la paix que m'avait toujours procurés cette saison. Ce soir, je n'avais point trouvé ce que je voulais. Et pourtant, j'étais bien trop fatiguée pour me poser des questions, et chercher à comprendre. Finalement, écoutant la voix de la raison, je fis demi-tour, et prit le chemin de mon bâtiment.

Puis je grimpais les marches quatre à quatre, et fini par retrouver ma chambre. Se trouvait plié sur mon lit quelques vêtements. Je m'en approchais, et luttant contre la fatigue, les dépliais afin de découvrir de quoi il s'agissait. J'avais dans ma main une longue robe de nuit, noire, avec toujours cette fameuse flamme blanche dessinée au niveau du cœur. J'avais des chaussons, un peignoir, quelques sous-vêtements, et un masque de sommeil, mais ce dernier ne me servirait pas, puisque j'arrivais très bien à dormir sans.

Je me jetais sous la douche, me mettais en pyjama, et sans plus d'attente, allais me coucher. Juste avant cela, je branchais le réveil que j'avais pensé à apporter avec moi. J'aimais savoir quelle heure il était en me réveillant. Surtout quand je me réveillais en sursaut après un cauchemar.Puis je me laissais tomber sur mon lit, qui me réceptionna avec douceur. Il ne me fallut pas plus de deux minutes pour m'endormir, exténuée.

La première chose qui me surprit fut d'ouvrir les yeux avec douceur. Je me tournais, afin de voir mes chiffres rouges, et de savoir quelle heure il était. Dans les environs de cinq heures, comme d'habitude. Sauf que, contrairement à d'habitude, je n'avais pas fait de cauchemar. En m'en rendant compte, un étrange sentiment sembla prendre possession de mon corps. Pour la première fois depuis des années, mon sommeil avait été réparateur, et tranquille. Combien de fois avais-je rêvé de cela ? Combien ? Un sourire se plaqua sur mon visage, et délicatement, je décalais la couette, et m'étirais. J'étais en paix. Mon esprit n'était pas trituré d'étranges pensées. Pour une des rares fois, je ne me réveillais pas en sursaut, mais d'une manière plus calme, plus saine. Enfin.

Inconsciemment, je me rendais automatiquement dans la salle de bain, et vérifiais que je n'avais aucunes égratignures. Mon sourire redoubla. Rien ; nada. Avais-je enfin la paix, où bien est-ce que cela était dût à Tobio ? Si c'était le cas, je lui devais beaucoup. Je ne m'étais pas sentie aussi joyeuse depuis...Depuis...Jamais en fait.

J'éteignais la lumière de la salle de bain et m'apprêtais à retourner me coucher. Vu que je dormais bien, autant en profiter un peu. Je baillais en sortant de la pièce. Un long frisson inattendu me remonta le long du dos, alors qu'un air glacé faisait son entrée. La chambre me semblait encore plus plongée dans le noir que d'habitude. Mon regard survola celle-ci, avant de bloquer sur quelque chose. Mon corps entier se crispa, et mon sourire disparut. L'expression de mon visage dû muer d'expression, passant de la paix à la peur. Ma gorge se noua, et alors que je voulu pousser un cri, aucun son n'en sortit.

Une petite fille ensanglantée se tenait là, un ourson abimé à la main.

En tentant de reculer, je glissais en arrière, et tombait les quatre fers en l'air. Bon Dieu !

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