Chapitre 13 : Course poursuite

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J'avais mal partout. Mal aux jambes, qui me semblaient être en feu, tout comme ma gorge. Mon cœur continuait de battre à une vitesse folle, alors que je peinais de plus en plus à respirer. Des larmes silencieuses traçaient leurs sillons sur mon visage sale. Je devais probablement me faire passer pour une pleurnicheuse, mais je n'arrivais pas à m'arrêter. Les branches et les feuilles basses des arbres ne cessaient de me fouetter le visage. Et en haut, dans le ciel sombre, quelques rayons de lunes arrivaient à se faufiler à travers les cimes. La forêt de Printemps m'avait semblée bien plus accueillante de jour.

Alors que Tobio ne cessait de courir, je me défaisais de sa prise, et tombait à genoux, essoufflée. Il s'arrêta et se retourna, toujours en alerte.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-J'en peux plus ! Murmurais-je tout en reprenant mon souffle.

Un faisceau lumineux passa à travers les arbres, derrière nous, accompagné de plusieurs bruits de pas.

-Debout ! S'exclama-t-il en m'attrapant la main pour me remettre sur pied.

Il se remit à courir, et je m'élançais à nouveau derrière lui. Mais deux mètres plus loin, je chutais, trébuchant sur une racine d'arbre que je n'avais pas vu. Mon corps, déjà exténué, ne chercha pas plus loin, et je m'effondrais de tout mon long par terre. Tobio, qui ne m'avait pas entendue tomber, disparut entre les arbres, dans la noirceur de la nuit. J'étais seule.

-Là ! J'ai entendu du bruit ! S'écria un homme en balayant sa lampe.

Mon cœur rata un battement, alors que de centaines de scénarios s'imaginaient dans ma tête. J'allais mourir, c'était sûr. J'eu à peine le temps de commencer à me redresser, ignorant ma douleur à la cheville, que sa lumière était braquée sur moi.

-J'en ai une !

Je m'élançais en courant, mais une main gantée se saisit brusquement de mon bras, et me tira en arrière violemment. La personne en question me retourna, pour que je lui fasse face.

-Bah alors, on pleure ma jolie ? Patron, j'en ai une ! S'exclama-t-il.

J'aurai tellement aimé lui répliquer quelque chose, ou bien même lui cracher à la figure. Mais la peur m'avait saisie. Un autre homme un peu plus grand, sortit des fourrés.

-Continuez de chercher ! Il y en a forcément d'autres ! S'écria-t-il.

Puis il s'approcha, alors que j'essayais en vain de me dégager.

-Elle m'a l'air normale...Vous êtes sûr qu'on ne s'est pas trompés ? Demanda celui qui me tenait.

-Hmm...Peut-être. Tu étais seule ? Demanda-t-il finalement en se tournant vers moi.

J'étais muette. La peur qui me nouait la gorge, m'empêchant de lui répondre.

-Répond moi ! Cria-t-il soudainement, me faisant sursauter.

Mon cerveau, sembla bien vouloir fonctionner quelques secondes. Alors j'hochais la tête.

-Elle ment. Tuons-là, elle ne nous sert à rien. Conclu-t-il.

Celui qui me tenait me jeta à terre, et je tombais lamentablement sur le sol. Il dégaina son pistolet, et braqua le canon vers ma direction. Dans mon dernier élan de lâcheté, je plaquais mes mains sur mes oreilles, et fermais les yeux. Pourvu que ça aille vite. Que la mort ne soit pas douloureuse. C'était la pensée, ou plutôt, ma dernière pensée. Je n'avais pas le courage de regarder ma mort d'en face. D'ailleurs, je n'avais jamais eut ce courage. Alors qu'est-ce que je faisais là ?! Comment en étions nous arrivés à ce stade ?! Je n'étais pas une héroïne qui avait du cran et qui savait se battre. Alors pourquoi est-ce qu'un homme que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve me pointait avec son arme mortelle ? Je l'entendis changer de chargeur, et la seconde d'après, la balle partit. Le bruit du tir me fit sursauter. Une dernière fois. J'attendis que la douleur intense me submerge, mais elle ne vint pas. Est-ce que j'étais déjà morte ? Peut-être qu'il avait directement tiré au niveau du cœur ?

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