Chapitre 23 : La mortelle et l'Immortel

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Pour compenser mon absence, voici un gros chapitre de 2600 mots. Alors prenez votre petit thé, vos biscuit et bonne lecture ! On se revoit en fin de page !

-Une semaine et demie plus tard-Dans l'abri-

J'étais enfin totalement remise. Non, en fait, « remise » n'était pas le mot adéquat. Disons que je ne n'étais plus clouée au lit. En effet, la douleur avait évoluée, passant du stade de physique à celle mentale et psychologique. Mais malgré tout, ce vide, cette crevasse que je ressentais tous les matins en me levant, et tous les soirs en me couchant me faisait plus mal que tout ce que j'avais subi jusqu'à présent. L'autre soir, j'étais tombé nez à nez avec une ombre, qui se tenait au milieu de la chambre déserte. Et bizarrement, aucun sentiment de panique ne m'avait envahi. Comme si moi aussi j'avais évoluée. Je lui avait au contraire tendu la main, transportée dans un état second, ayant l'esprit ailleurs. Cette ombre avait presque la même taille que Tobio et pendant un instant, j'avais cru le voir, debout, enfin de retour. Mais cette dernière, au lieu de m'attraper la main, s'était évaporée. D'autres m'avaient rendu visite. Parfois dans mes rêves, mais aussi dans la vie réelle. Aucune n'osait me toucher. Elles se contentaient de m'observer, comme si elles veillaient sur moi, telles des protectrices de l'au-delà. Marlène trouvait cela très encourageant. De mon côté, je voyais plus cela comme un mise en garde. Ce calme ne faisait pas partit de moi. Il ne l'avait jamais fait. Mes changements de personnalité m'alarmaient au quotidien. De paniquée, je passais à une personne sereine. Comme si mes traits disparaissaient les uns après les autres. Et je ne pouvais m'empêcher de me demander si Tobio ressentait la même chose. Est-ce qu'il avait lui aussi changé ? Peut-être était-il devenu plus agressif ? Plus méfiant ? Avait-il perdu cette merveilleuse touche d'espièglerie qui lui donnait tout son charme ? Tout comme le creux de mon âme et mes changements, ces questions sans réponses me rappelaient que le temps passait. Et plus il passait, plus les chances de retrouver Tobio devenaient petites.

Je parlais presque tous les jours à Hiver. Je lui avais priée de me prévenir si elle détectait quelque chose dans sa forêt et elle m'avait promis de le faire. Au fond de mon esprit, derrière les problèmes de chaque jour et la disparition de Tobio, poussaient petit à petit des suspicions. Hiver en avait planté la graine, en m'assurant que la mort des deux anciens Gardiens n'était pas naturelle. Et tout montrait qu'elle avait raison. Déjà, j'avais commencé par me demander pourquoi est-ce que je n'y avais pas pensé plus tôt ? Pourquoi ne m'étais-je jamais demandé le pourquoi du comment ? Pour que j'aie le même âge que Tobio, cela voulait dire que les deux Gardiens étaient morts le même soir, presque simultanément. Mais je n'avais jamais trouvé ça bizarre ? Pour moi, ancienne lectrice assidue de policier et de thriller, l'idée de meurtre n'était pas impossible. Mais tout comme mes enquêteurs préférés, je ne devais pas me hâter, de risque de me manger un mur en pleine poire. Cependant, j'avais eut le temps, pendant mes nuits blanches, de réfléchir, et de faire des conclusions. La raison principale, pour laquelle ni Tobio, ni Nathan, ni Juliette, ni moi n'avions pensé à cela, était le fait que personne n'ait jamais abordé le sujet. Marlène par exemple. Elle, qui nous avait appris des centaines de choses, qui ne semblait pourtant pas bête, n'y aurait jamais pensé ? Ou bien y avait-elle pensé et n'avais rien dit ? Non, c'était impossible. Elle m'avait dit connaître personnellement nos prédécesseurs, ce qui impliquait de vivre avec eux, vu son poste. Si elle ne savait pas précisément ce qui c'était passé, devait au moins en avoir une petite idée...Ou alors, elle savait parfaitement ce qui avait provoqué leur mort...Peut-être était-elle-même une assassin ? Marlène ? Vraiment ? Elle qui était si douce et gentille ? Je n'arrivais pas à m'en persuader, mais pourtant, cela pouvait être réel. Peut-être vivons-nous avec nos futurs meurtriers. D'ailleurs, maintenant que j'y pensais...Qu'étaient devenus les anciens « amis » des Gardiens ? Ceux qui partageaient leur vie, comme le faisaient Juliette et Nathan ?

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