Chapitre 1 : Nightmare

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Je me redressais soudainement, en sueur, et le souffle court. Ma vue fut trouble quelques instants, alors que la peur continuait à me dominer, tout comme les ténèbres qui avaient recouvert ma chambre de leurs manteaux sombres. D'un geste brusque, je repoussais la couette étouffante qui me recouvrait, et me levais. Sûrement trop rapidement car j'eu un léger vertige, et je du m'asseoir à nouveau sur mon lit. Puis petit à petit, je repris pied. Je repris mon souffle, et mon cœur recommença à battre à un rythme normal. J'en profitais pour jeter un regard sur mon réveil. Les chiffres rouges affichaient à peine 5 heures. Un peu plus doucement cette fois, je me relevais, pour me rendre en silence dans la salle de bain. Je connaissais le plancher de ce couloir par cœur, à force de l'avoir traversé. Aussi, avec aisance, je posais mes pieds pile aux endroits qui ne grinçaient pas. De toute manière, la salle de bain n'était pas très loin, et j'y fus en moins d'une trentaine de secondes. Après m'y être engouffrée et avoir refermé la porte derrière moi, j'allumais la lumière, afin d'observer les dégâts dans le miroir.

Je n'avais jamais été exceptionnelle à proprement parler. Déjà, j'avais un physique totalement banal. Mes yeux étaient brun, légèrement plus clairs que mes cheveux foncés, qui tombaient en cascade dans mon dos. J'avais également des lèvres légèrement rosées, que j'avais héritées de ma mère. Autre élément que j'avais eu de ma mère : Mes tâches de rousseurs. Elles n'étaient pas nombreuses, mais s'étalaient au niveau de mes pommettes. Quand au reste du corps, et bien si l'on devait décrire le parfait milieu entre celles possédant des formes généreuses et leurs contraires, ce serait moi. Ce dont je ne me plaignais pas au passage. C'était beaucoup plus pratique quand je faisais du sport. En plus de ce physique se fondant dans la masse, mon histoire rentrait parfaitement dans le moule habituel de la vie. Je n'avais de Q.I au dessus de la moyenne, je n'étais pas non plus un petit génie informatique. Contrairement aux personnes dans les livres que je lisais, je n'étais pas une princesse oubliée, et je n'avais pas de pouvoirs cachés. J'étais totalement normale. Du moins, à une exception prête. Ces cauchemars à l'air plus vrai que nature me hantaient chaque nuit, depuis plusieurs années. « Plus vrai que nature » on pouvait le dire. Il m'arrivait de me réveiller avec des cicatrices. Les mêmes que m'avaient causé ces monstres dans mes rêves. Mais je n'en parlais pas. Ce sujet était tabou. Non seulement parce qu'à mon âge, faire des cauchemars régulièrement, ce n'était pas commun, mais également parce que le seul fait d'en parler pouvait me faire sérieusement paniquer. Et je détestais faire des crises de paniques. Ma respiration devenait difficile, comme si l'air refusait de rentrer dans mes poumons. Et toutes mes idées se bousculaient, je ne devenais plus maître de rien. Puis mon cœur battait la chamade, jusqu'à me faire atrocement mal. La peur dominait toujours mon esprit sans que je ne puisse rien faire, à cause d'eux. Ces montres... Ils semblaient tous être fait de l'ombre même, avec leurs yeux noirs profonds et globuleux, ainsi que cette affreuse bave sortant de leurs bouche. Leurs dents semblaient aussi pointues que celles des requins. Tous avaient plus de deux bras. Ils avançaient toujours légèrement courbés sous cette forme, « originelle » telle que je l'appelais, mais ils avaient le pouvoir de prendre d'autres formes : humaines, animales...Plusieurs fois, parce j'en avais parlé à mes parent, ils m'avaient emmenés chez des psychiatres. Quand au bout du cinquième j'avais compris que mon cas était inédit et intraitable, malgré tous leurs essais, j'avais laissé tomber, faisant croire à une guérison. Alors depuis je vivais avec. Alors quotidiennement, j'effaçais la nuit de ma mémoire, et pour cela, je décrivais le rêve dans un de mes carnets. Tous les matins, j'accueillais le soleil comme un roi, et le maudissait chaque soir, quand il se couchait.

Je m'étirais, avant de me déshabiller totalement, afin de vérifier si je n'avais pas d'autres cicatrices. J'en repérais deux sur ma jambe, et après les avoir désinfectées et avoir mit des pansements, je retournais dans ma chambre.

En attendant que mes parents s'éveillent et que mon heure normale de lever soit arrivée, je m'appliquais à écrire mon cauchemar. Après cela, je me faisais une petite demi-heure de relaxation, avec une musique calme dans les oreilles.

A travers la musique, j'entendis mon réveil sonner. J'allais l'éteindre en soupirant. Ma journée commençait réellement maintenant. Comme je ne devais pas alerter mes parents concernant mes terreurs nocturnes, je ne pouvais pas me permettre de commencer à faire du bruit en plein milieu de la nuit, aussi je retournais dans la salle de bain, laissant cette fois-ci le parquet grincer à sa guise.

Une fois rafraîchie par la douche, légèrement maquillée et coiffée, je retournais dans ma chambre, enfilais mon manteau et ma petite écharpe, avant de descendre, mon sac à la main. Je croisais ma mère, qui déjeunait en lisant un journal.

-Bonjour Angélica. Commença-t-elle.

Elle se leva un instant, le temps de s'échanger un bisou sur la joue, et un câlin réconfortant.

-Pourquoi est-ce que tu ne m'appelles pas Angel, tout simplement ? 

-Parce que le nom qui figure sur tes papiers n'est pas Angel. Tu ne manges pas ici ce matin non plus ?

-Non, tu sais bien que madame Johnson va vouloir déjeuner avec moi.

-Alors travaille bien, et bonne journée.

-Merci, toi aussi. Bon courage. Passe le bonjour à Papa. Déclarais-je avant d'ouvrir la porte.

Le vent frais de l'hiver me mordit la peau du visage, alors qu'un spectacle enneigé se déroulait dehors.

Je récupérais mon parapluie à l'entrée, et l'ouvrais dès que j'eu mis un pas en dehors du petit perron. La neige tombait du ciel à flot, recouvrant nos allées qui étaient déjà enneigées de couches glacées supplémentaires. Ainsi, je m'engageais, laissant des traces de pas dans la neige à coup de petits bruits provoqué par mes chaussures s'enfonçant dans la poudreuse. Je « fumais sans cigarette », comme aimait tant le dire ma mère. Je m'arrêtais, les mains glacées. Après avoir calé mon parapluie sous mon bras, je soufflais un moment sur mes mains glacées en les frottant doucement l'une sur l'autre. Il fallait que j'économise pour m'acheter de nouveaux gants. Puis je repris ma route, en direction de mon travail.

Alors non, ma vie n'était pas la plus facile. Mais pas la plus difficile non plus. J'avais une famille, un travail agréable et payant bien, mais plus que tout, j'avais enfin réussi à trouver mon rythme de vie, et à m'intégrer. Je n'étais plus cette fille bizarre obligée d'aller chez le psychiatre. Et puis, peu importe la manière, mais le Monde ne s'arrêta pas pour moi. Alors autant s'adapter et continuer d'avancer. J'aimais la façon dont je vivais, et j'en fus encore plus sûr, quand j'ouvris la porte de la boutique,provoquant un ensemble de bruits cristallin, à cause des pendentifs accrochés au dessus, et quand cette délicieuse odeur sucrée m'enroba toute entière. 


Voilà pour le premier chapitre de cette nouvelle histoire ^^. Autant le dire tout de suite, je ne sais pas à quel rythme je publierai, mais en tout cas, j'ai hâte d'avoir vos avis :3

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