- Bon, commence le professeur. Je vais vous demander de me faire un travail.
Il quitte sa chaise et vient nous distribuer des feuilles.
- Vous le ferez a deux, poursuit-il.
Tout le monde se met a parler en même temps. Pendant que chacun cherche avec qui se mettre, moi je suis là, assise sur ma chaise, les bras croisés sur ma table, regardant de gauche a droite cherchant un ange qui aimerait faire ce travail avec moi "mademoiselle bourse". Je tourne discrètement la tête dernière moi. Monsieur Le Taré est sur son smartphone.
Je me mis a sourire tout d'un coup. Ca y est, j'ai trouvé mon partenaire.***
Je suis dans la cour, assise sur un banc entrain d'admirer tout et rien comme a mon habitude.
Je n'ose pas trop parler aux autres filles. De la manière dont elles me dévisagent lorsqu'elles passent devant moi, je préfère rester sur mes gardes. Aprés tout, je ne suis qu'une petite pauvre dans un milieu d'enfants gâtes, alors autant me calmer.
J'ouvre mon sac et j'y sors un vieux billet de cent ouguiya que j'avais gardé pour m'acheter un sandwich (enfin s'il en vendent ici et a petit prix).
Je me lève du banc et commence a marcher espérant trouver un endroit où l'on vend de la nourriture. Je marche tout droit, respirant l'air fraîche qui s'offre a moi.
Je sens le poids des regards portés sur moi. J'ai l'impression que tout le monde me regarde. Je me sens si différente... Pendant que d'autres portent des ballerines de marques, de jolis chaussures a talons, des Stan Smith, moi je porte une vieille paire de sandales en plastique qui coûte deux cent Ouguiya au marché. Il y a de quoi me regarder. Même en portant la même uniforme qu'elles, a savoir le voile, on arrive a distinguer ma différence.Je m'arrête enfin de marcher. Je regarde devant moi et la j'ouvre grandement ma bouche. Une grande cafétéria se trouve devant moi. Elle est toute en vitrine d'où on peut voir les gens qui y sont. C'est juste magnifique, Je ne m'y attendait pas du tout !
C'est quoi ce paradis s'il vous plait ?
Je décide donc d'entrer a l'intérieur, ne voulant pas perdre une miette de temps. J'attrape la poignée de la porte et j'entre. Dès que la porte s'ouvre, un petit bruit se fait entendre. Une sorte de sonnette. Tout le monde se tourne vers moi. Une minute de silence prend place. Ne les calculant pas, je refait mon Melhfa* et je me dirige vers une table au fin fond de la pièce où il y a peu de monde.
Une jeune femme métisse vient me voir. Elle doit avoir vingt ans. Elle est en Melhfa rose sur lequel elle porte un petit tablier blanc. Elle me sourit et vient prendre ma commende. Elle s'en va et revient deux minutes plus tard. Elle dépose sur ma table un plat sur lequel il y a un croissant, une tasse de café et une banane. Je n'avais commandé qu'une banane vu que c'est la seule chose qui coute cent Ouguiya dans le menu. J'en déduit qu'elle m'a donc offert le reste. Je lui rend son sourire et lui remercie.
Je sors ensuite une feuille de mon sac et j'y enroule la banane et le croissant puis je commence a siroter mon café calmement en observant les étudiants devant moi.
Monsieur Le Taré entre dans la pièce suivit de cinq autres garçons. Sa bande s'est agrandit on dirait. Ils prennent place tout juste devant moi et la serveuse vient prendre leur commende.- Salut bébé.
L'un d'entre ses amis tente de commencer la conversation avec la serveuse qui elle ne semble pas être ravie.
- Eh, j'te parle !
Il se lève et l'attrape par la taille. La serveuse toute tremblante essai de se défendre en retirant brutalement les mains du garçons de sa taille.
- Moustapha s'il te plait, dit-elle tout bas.
Il lui tire la main pour la coller contre son torse. Ces amis quant a eux étaient tranquillement entrain de regarder la scène tout comme moi.
La jeune femme se tourne vers le garçon avec qui j'ai prévu de faire mon exposé, a savoir, Ely Cheikh, qui lui était sur son smartphone comme toujours.- Ely Cheikh dit lui de me lâcher, lui supplia t-il.
- Assume ta puterie Salha et met moi en dehors de ça s'il te plait.
Ely Cheikh a parlé d'un ton plus sec que mes cheveux que je n'ai pas nourri depuis la guerre de 1914.
Moustapha la serre encore plus contre lui et les autres étudiants regardent le spectacle sans cligner des yeux.
- Tu vois bébé, ce n'est pas si difficile que ça, une pute doit assumer, lui dit-il en lui lançant un regard pervers.
Il lui souleve ensuite la tête avec sa main qu'il place sur le menton de la jeune femme et se met sur le point de l'embrasser. Je décide d'intervenir.
- Lâche la.
J'étais toujours assise. Je tiens mon café qui s'est refroidi pendant que j'étais occuper a regarder la scène devant moi. Je suis la définition de surcoté, je sais.
Moustapha qui était sur le point de l'embrasser me regarde étonné. Il la lâche et vient vers moi.- Pardon ?
Je dépose ma tasse et me lève de ma chaise.
- J'ai dis tu la lâche.
Ely Cheikh qui etait sur son téléphone commence a s'intéresser a la situation. Il dépose son appareil sur la table et nous regarde comme tout le monde d'ailleurs.
- Putain de saleté de pauv-
Il n'a même pas finit sa phrase qu'il reçu une belle gifle de ma part.
J'ai merdé, je sais, mais ma main est allé toute seule. Ce mec vient de m'insulter.Les étudiant regardent la scène avec leur smartphone.
Moustapha se masse la joue et fixe son regard sur le mien. Sa mâchoire se contracte. Il est enervé. Très énervé.
La petite foule qui s'était formé s'agrandit. C'est là que je réalise que je suis complètement dans la merde.
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Fatimata & Ely Cheikh, Le rêve mauritanien.
Romance" Fatima, je m'excuse encore une fois d'être entré dans ta vie. "