Chapitre V.

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Ely Cheikh n'arrete pas d'essayer de me prendre le ballon mais en vin

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Ely Cheikh n'arrete pas d'essayer de me prendre le ballon mais en vin. Je continue toujours de courir en faisant des rebonds. Je suis heureuse, je suis dans mon milieu, je suis dans un terrain de basket. Mais cette fois ci, c'est different. Je ne suis pas là pour mon simple plaisir mais pour l'obtention de quelque chose, a savoir le devoir a rendre la semaine prochaine qui a l'air pas facile du tout.

- Stop, je suis épuisé, dit-il a bout de souffle.

Je m'arrete et regarde l'écran tout en haut qui affiche un score de 3-1.

- Je vois que tu es pressé de faire cet exercice avec moi monsieur Ely Cheikh, lui dis-je pour me moquer.

Il ne repond pas, préférant aller s'asseoir sur un banc à coté. Je le suit avec mon sac et je m'assis prés de lui.

- Monsieur Sy nous a demandé de faire un travail sur le thème de notre choix, commencé-je. On peut choisir la musique, les cultures mauritanienne, le thé en Mauritanie, bref un théme qui a un rapport avec notre pays.

Il tente de refaire les mèches de ses cheveux avec sa main qui, elles, reviennent toujours sur son front. Mec, coupes tes cheveux et qu'on n'en finissent.

- Alors ont choisit quelle théme ? Dis-je pour lui sortir de son monde de "je m'en foutiste".

Il se massa la mâchoire faisant mine de réfléchir.

- Faut un ordi.

Genre le mec il lui faut un ordinateur pour faire ses propres choix ?

Il se leve et sort de la piece. Il revient quelques minutes plus tard avec un ordinateur. Il l'alluma et alla sur internet. Il tape rapidement quelques chose sur la barre de recherche et se mit a surfer de gauche a droite.

- La corruption.

- Merci google ! crié-je

Il ne réagit pas a ma réplique, le nez toujours sur son écran.

- Je vais imprimer cette page et nous la présenterons la semaine prochaine.

Je me mit soudainement a rire, aux éclats même. J'étais morte de rire.

Il souleva un sourcil.

- Ely Cheikh, si seulement cela ne tenait qu'a imprimer une page sur internet, je l'aurai fait toute seule ce devoir, dis-je en reprenant mon sérieux. On nous demande là de faire des photos illustrant notre thème, de faire des videos si possible, de faire des rédactions.

- Ça se voit que tu ne suit pas en cours, ajouté-je en laissant un "tchip". 

- D'accord, faisons la rédaction aujourd'hui et pour les photos ça peut attendre, dit-il avant de rajouter: Et évites de m'appeler par mon prénom s'il te plait.

Ok..

***

Nous avons beaucoup écrit sur la corruption même si monsieur dont je ne dirai plus le prénom a beaucoup copié sur le net.

Il est a présent dix-neuf heures et je suis entrain de ranger mes affaires pour rentrer chez moi.

- A demain, dis-je

Il ne repondit pas. Je remis mon pagne avant de quitter la salle. J'arrive a la salle de réception ou la réceptionniste me rend ma carte d'abonnement. Je lui remercie avant de continuer mon chemin vers la sorti.

Il ne me reste plus que trois cent ouguiya. Je decide donc de marcher a pieds jusqu'a l'epicerie ou j'achete de la farine, des oeufs et tout ce qui va avec mes beignets. Une fois mes courses faites, je rentre chez moi a pieds.

Je suis contente d'avoir accompli mes objectifs. J'ai pu faire une partie de mon travail avec ce gros bipolaire-pervers-taré et j'ai pu acheter les ingrédients pour mes beignets. Il ne me reste plus qu'un seule chose a accomplir...

***

- Maman ! Je suis rentrée !

Je depose mes affaires sur la cuisine et viens m'accroupir prés de ma mere qui est couché sur son petit matelas dans le hall.

- Ca va ?

- C'est maintenant que tu rentres ?

- Je faisais un travail, je te l'avais dis. Et en plus de ca j'ai fais un tour a l'épicerie.

- Ton dinné est dans la cuisine, me dit-elle pour toute reponse.

- Tu as fais la cuisine maman ?!

Elle ne me répondit pas. 

Je me leve et me dirige vers la cuisine. Une fois à l'intérieur de la pièce, j'ouvre la fenêtre pour laisser rentrer de l'air puis j'ouvre mon sachet plastique où j'avais mis mes ingrédients. Je prend ensuite un bol et j'y verse de la farine. 

Je continue mon travail prés de la fenêtre en regardant quelques fois les gens faire des va et vient. Je prend ensuite un fouet puis je me met a fouetter la pâte quand tout d'un coup je sens un regard sur moi. Je leve ma tete et regarde en face de moi. Je sors completement ma tete de la fenetre puis je regarde de gauche à droite quand mon regard s'arrete net sur une voiture, plus précisément une Range Rover noire qui est sur le point de démarrer. Je n'ai jamais vu ce genre de voiture dans mon quartier, c'est un peu bizarre. 

Je continue de la fixer quand tout d'un coup une phrase me vient à l'esprit.

"Tu veux jouer, jouons."

Enfoiré.

Fatimata & Ely Cheikh, Le rêve mauritanien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant