La prophétie des chasseurs - Les opposés [Tome 4]

Chapitre 29

Chapitre 29 :

Stéphane et Nathan avait parlé longtemps après ça, laissant passer une bonne partie de la nuit et le professeur avait fini par accepter d'attendre quelques jours avant de commencer son entraînement. Ce n'était même pas vraiment un entraînement, c'était plus une formation, un apprentissage. Il fallait qu'il soit en pleine possession de ses moyens et que sa condition physique soit de nouveau au sommet. Pour cela le sang qu'il avait ingurgité devait s'évacuer de son organisme et il ne le ferait pas avant plusieurs jours.

Nathan avait donc rebroussé chemin, retournant chez lui pour profiter des quelques heures de sommeil qu'il pouvait encore glaner avant le levé du soleil. Stéphane avait tenté de retenir son fils, car sa maison demeurait celle de ses parents pour le moment mais il n'y était pas parvenu. William était pire qu'une tête de mule et Nathan lui-même n'avait même pas ouvert la bouche pour l'en dissuader, il avait lâché l'affaire avant même d'essayer, comprenant parfaitement ce que le gosse ressentait malheureusement.

Nathan n'aimait pas l'admettre -et il ne comptait pas le faire à voix haute pour le moment- mais il ne se sentait bien que lorsque ce foutu gamin était près de lui. En fait, c'était difficile à définir parce qu'il était tiraillé entre deux sensations totalement opposées. Il y avait ce côté loup qui voulait l'obliger à se rapprocher de lui– quitte à en mourir s'ils le faisaient trop tôt- et son côté assurément humain qui faisait clignoter tout un tas de lumières rouges devant ses yeux. Foutu problème que d'être lié à un ado. Le problème de l'âge faisait se tordre sa conscience dans tous les sens.

Il ne perdit pas une minute et alla directement dans sa chambre, fermant la porte quasiment au nez de William. Il était hors de question qu'ils se rapprochent davantage. L'accès de sa chambre serait donc quelque chose que le gosse n'aurait jamais. L'adulte se coucha tout habillé sur son lit, le visage enfouit dans ses oreillers. Il ne sentait que maintenant la fatigue envahir tout son être et il s'endormit sans chercher à lutter.

*

« Nathan ! »

L'intéressé se sentait se faire secouer légèrement et il avait envie de bouffer celui qui osait le réveiller. Quand cependant il comprit que c'était au sens propre du terme qu'il pensait la chose, il sursauta dans son lit et se recula pour se soustraire du touché de William. Ce n'était pas que le gamin profitait de lui -enfin pas totalement- il ne faisait que le réveiller, mais sa main chaude à même sa peau le faisait frissonner. William aurait pu le pousser au niveau de l'épaule par exemple, mais non, sa main était posée sur le ventre de son professeur dont le tee-shirt remonté ne cachait absolument plus rien.