Chapitre 1

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7h. Jeudi. 2ème jour du dernier mois de l'année. Cours. Bulletins... BULLETINS !!! Je virai ma couette, sortis en quatrième vitesse de ma chambre, dévalai encore plus vite les escaliers de la petite maison où j'habitais avec mes parents, fonçai vers la cuisine et freina net devant mon père, un grand homme aux cheveux poivre et sel et des yeux si foncés qu'ils semblaient noirs. Il était en train de préparer le petit déjeuner.

"Papa ! criais-je.

-Oui ?

-On a les bulletins aujourd'hui ! m'exclamais-je."

Je sautai au plafond et levai mes bras si haut que mes manches de pyjama glissèrent, dévoilant mes poignets.

"Que... balbutia mon père, surpris.

-Bah quoi ? J'ai le droit d'être contente, j'ai taffé comme une dingue ! m'exclamais-je.

-Je ne dis pas le contraire mais... Tu t'es fait ça quand ?" questionna-t-il en désignant mon bras gauche.

Je baissai les yeux et vis ce qu'il regardai depuis quelques instants. J'eus un mouvement de recul en voyant que c'était un tatouage à l'encre violete foncée représentant la lettre Pi entourée de magnifique arabesque qui faisaient le tour de mon bras.

"Je... Je... Je ne sais pas ce que ça fait là ça ! Je te promets papa ! m'exclamais-je."

Il me fixait, ses yeux semblaient encore plus noirs qu'à l'ordinaire.

"Quand t'es-tu fait ce... Cette... chose ? cria-t-il.

-Je te jure que je n'aurais jamais fait une chose pareille sans votre accord à toi et à maman !"

Il me faisait peur, il ne s'était jamais autant énervé contre moi. Ma mère apparue alors dans l'encadrement de la porte. C'était une belle femme de taille moyenne avec de longs cheveux un peu moins roux que les miens, qui soit dit en passant était dignes d'appartenir à Ron Weasley. J'avais également hérité de ses yeux, grands et verts foncés.

-Que se passe-t-il ici ? demanda-t-elle.

-Il se passe que ta fille s'est fait tatouée sans nos accords alors qu'elle n'a que quinze ans ! expliqua-t-il.

Ma mère ne parut pas très étonnée.

-Montres moi ça, me dit-elle.

Je lui obéis, les larmes aux yeux. Elle prit délicatement mon poignet dans sa main et l'observa attentivement. Quelques minutes plus tard, elle échangea un coup d'œil avec mon père qui sembla se radoucir instantanément.

-Alors... C'est fait ? demanda-t-il à ma mère.

-Je crains bien que oui... répondit-elle.

Mon père se leva et vint nous serrer dans ses bras, ma mère et moi.

-Si seulement vous saviez à quel point je vous aime... nous chuchota-t-il, tout ce que je veux c'est vous protéger, toutes les deux...

-On le sait pertinemment mon chéri, répondis tendrement ma mère.

Je pris soudain conscience de l'heure qu'il était et me dégagea gentiment de l'étreinte. Je sentis alors la main de mon père effleurer mon bras.

-Bonne chance pour ton bulletin, me souhaita-t-il en souriant.

Prise d'un soudain élan d'amour pour un des hommes de ma vie, je lui sautais dessus et le serrai fort contre moi.

-Mais... Comment je fais au collège pour... balbutiais-je, réalisant soudain la taille de la pièce gravée sur mon poignet.

PiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant