A ce qu'il paraît, la nuit porte conseil.
C'est faux.
Je me suis réveillée avec encore plus d'interrogations dans la tête que la veille.
Comme je n'avais pas faim et qu'il était encore relativement tôt, je m'habillais pour sortir. Faire un petit tour des jardins me ferait le plus grand bien. J'embarquais mon téléphone –au cas où- et marchais silencieusement vers la sortie.
Chemin faisant, je passais devant la chambre d'Augustin. J'hésitais à toquer mais j'abandonnais l'idée.
4h12. C'est ma mère qui serait étonnée !
Elle et mon père me manquaient. Depuis que le tatouage était apparu, je ne leur avais quasiment plus reparlé...
Le tatouage... Le début de ma fin. Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur moi ? Zéline aurait était plus à-même à supporter cette charge...
Dingue. Je regardais l'heure et mes pensées dérivaient à ce point... Je secouais la tête pour reprendre mes esprits et je m'aperçus que j'étais toujours devant la porte d'Auggie. Confuse, je me hâtais vers la grande porte.
Les jardins étaient immenses. Mia m'en avait parlé mais je n'avais pas encore pris le temps d'y aller.
J'aurais du car vu l'étendue du parc, parce que c'en était un, j'avais le pressentiment que j'allais me perdre... Et je n'avais pas de fil comme Thésée pour m'en sortir...
Je pris mon courage à deux mains et m'enfonçais dans le dédale de fleurs magnifiques et d'arbres luxuriants. Au bout de quelques mètres à peine, je m'abandonnais à la contemplation du paysage qui s'offrait à moi.
Depuis les hauts arbres jusqu'à la pelouse, tout semblait vivant. Peut-être était-ce le cas, vu l'étrangeté du lieu...
C'était splendide. Jamais encore je n'avais vu de l'herbe aussi verte ni d'« oiseaux de paradis »* aussi colorées... Je m'assis par terre, profitant d'un moment de zénitude.
-Eh ! Fais attention ! Faut pas t'asseoir là ! cria quelqu'un derrière moi, c'est le parterre des plantes carnivores ! Les pinguiculas** ont beau être super jolies, ici, elles peuvent t'avaler !
Je me relevai vivement et me retournai vers l'étranger. Pas si étranger que ça d'ailleurs...
-Augustin ? Mais... Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? m'étranglais-je.
-Bah... Je sauve des jeunes filles inconscientes, rétorqua-t-il, pince sans rire, et toi ?
-J'arrivais plus à dormir...
On se regardait en silence, mais pas le genre de silence gênant, non. C'était un silence agréable.
-Tu veux que je te fasse visiter ? proposa-t-il.
-Eh bien... pourquoi pas ? souriais-je.
Il me prit par la main et me fit découvrir les lieux. Il y avait des végétaux de tous les continents. Baobabs, bonzaïs, sapins ou autres platanes, tous semblaient s'écarter sur notre passage.
-C'est grâce à la magie qu'ils font ça ? finis-je par demander.
-Qu'ils nous laissent passer ? Oui. C'est Morphée qui a fait ce cadeau à ta grand-mère, il y a deux ans.
-C'est vraiment incroyable... soufflais-je en serrant un peu plus la main d'Augustin.
Je me retournais vers lui et fit un grand sourire. Ses joues prirent une agréable couleur rosée.
A ce moment, nous débouchâmes sur une petite clairière sans prétention. La pelouse n'était même pas tondues et les fleurs poussaient où bon leur semblait.
-C'est ici, déclara-t-il.
-Ici quoi ?
-Qu'il n'y a pas d'oreilles indiscrètes... souria-t-il.
D'accord. Il n'avait pas oublié. Je respirai un grand coup et m'affalais par terre. Il me lança un regard interrogateur.
-Bon, commençais-je, tu veux savoir ?
Il me sourit et s'assit à mes côtés.
-Ok... Bon. Je ne savais pas si je devais t'en parler parce que j'ai vu ta... réaction, mais si tu insistes, c'est toi qui voit. Alors, Honey, tu vois l'élue oméga ?
Il se crispa et me fit un signe de tête affirmatif.
-Eh bien... continuais-je, elle m'a proposé quelque chose.
-Vas y, dis toujours... lança-t-il, froidement.
-Ils veulent se rallier à la Lumière...
-NON ! hurla-t-il, en se levant. Tu es aveugle ou quoi ?! C'est une ruse ! Ils sont à la solde de Chronos !
-Je n'en sais rien ! rétorquais-je, toujours à terre. Et toi non plus ! Ils ne veulent peut-être pas de toute cette noirceur !
-Mais c'est justement parce que tu es si gentille qu'ils se sont attaqués à toi ! Tu serais capable de voir en Chronos quelqu'un de bien !
Je me crispai à cette phrase. Jamais Chronos ne serai quelqu'un de bien à mes yeux.
-Laisse leur au moins une chance... l'implorais-je. Testons-les au moins... Si on les accepte, en test, nous ne parlerons pas de nos projets !
-Il faut d'abord qu'on en parle avec les phis, Héloïse... soupira-t-il. Honey et Josh sont loin d'être bêtes tu sais...
-Ca veut dire que tu ne dis pas non ! m'écriais-je.
Il m'adressa un regard exaspéré qui me fis lui sauter au cou.
-Merci Auggie...
And........ Done !
Ce chapitre est écrit dans la foulée du 17. Comme quoi, c'était vraiment celui qui bloquait ! Il fallait que je case cette discussion maintenant car c'est juste pas possible de la placer après la rencontre avec les phis... Si vous avez des questions par rapport a l'histoire, n'hésitez pas !
Wouala,
Apluss !
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Pi
ParanormalLa peur n'évite pas le danger. Ses peurs, c'est ce qu'Héloïse, 15 ans, va devoir surmonter. Quand elle se réveille un beau matin avec un tatouage sur le poignet, elle ne sait pas encore que sa vie toute entière va basculer...