chêne

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Quand les cheminées décalquent nos fantasmes destructeurs dans nos rétines

Nos larmes sont le sang qui noie notre pensée

Qui tache nos ailes et fait passer nos fautes pour des demandes divines 

La lumière du feu éclaire les murs trempés d'hémoglobine congelée 

Le parquet s'est soulevé sous les coups de haches 

Les ailes des papillons de la rage brillent encore dans les lumières tremblotantes 

Une marionnette est debout, un héros ordinaire que le vice et le mal s'arrachent 

Il a agit par simple pulsion, les flots ensanglantés de sa tempête détruisent les rivages alentours 

Les yeux grands ouverts, plongés sur le corps sublime de sa promise 

Ses cils sont les cris des braises émanant de ses paupières comme piégées dans un four 

À partir de ce soir il ne ferme plus les yeux, de peur que les flèches de sa noirceur le visent 

Car cette nuit il rencontre ce qui l'effraie 

Ce qu'il cache depuis que son esprit se multiplie dans la folie à laquelle il s'est soustrait 

Depuis que sa progéniture officie à ses côtés 

Depuis qu'il s'immobilise sur une route habituelle 

Une pente qu'il dévale avec une gravité de polichinelle

Avec un sourire brillant, il contemple son futur flou à travers une vitre craquelée

Mais ça le soulage, il enjambe les jambes mirifiques de sa fiancée 

Pousse la porte déprimée de la chambre juvénile 

Et voici qu'après quelques années de nuits avortées 

Les dinosaures qui rugissaient à l'époque deviennent subitement des fossiles 

Leurs joues sont roses et discrètes 

Éclairées par les bougies aux ombres d'amulettes

Les bras dans le vide, leurs pyjamas s'embelissent de champs de coquelicots 

Il trouve cela beau, lui qui subitement transforme un champ stérile en foule dansante de tournesols 

Il n'ose pas allumer la lumière, malgré son voyage inconscient

Il sait que la vérité lui brûlera les yeux si il tente de souffler sur les cendres de son acharnement 

Il retourne au salon, là où il observait le va et vient du présent 

Mais sans bouger, immobile comme une statue en marbre blanc 

Sa cravate lui lacérait le cou 

Sa montre mutilait son poignet comme une larme déchire une joue 

Mais maintenant sa chemise est remontée jusqu'aux coudes 

Il respire et sa deuxième personnalité se dessoude 

Son visage arrache un sourire aux flammes qui s'enlacent dans l'âtre 

Son sourire de smilodon fait craquer les fenêtres de son âme 

Le râle des cierges ricoche dans la foule comme un brame 

Il se lave les mains et sèche ses yeux 

Il se dit que la lame de sa hache produit un tsunami de lumière odieux 

Alors il expire sur les bougies 

Il est seul dans un labyrinthe de clarté assombrie 

Sa rétine se réveille devant les péchés des étincelles 









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⏰ Dernière mise à jour : Dec 26, 2016 ⏰

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