*Chapitre 3*

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- Quoi ?

Sa question était comme un murmure qui ne m'était qu'adressé. Son regard est rempli d'une telle douleur que je suis obligée de détourner le regard pour pouvoir me concentrer et m'éviter de ressentir de la culpabilité. Mon regard devient impassible, impénétrable et je perds rapidement le fil de mes émotions. Je l'ai aimé certes, mais l'Elios qui est en moi me fait perdre le fil de mes sentiments et je deviens vite une autre personne. Je relève la tête et recroise mes bras sur ma poitrine pour lui faire face.

- J'ai changé, Théo. Et tu le sais depuis un an et demi. Je ne suis pas venue ici pour espérer t'avoir à nouveau même si c'est ce que tu désires le plus.

- Tu ne te rends pas compte des heures de souffrance qu'il a vécu ! S'interpose Alia.

- Oh si je le sais. Je ne l'aime plus certes, mais je reste sa compagne. Et crois-moi qu'entendre quelqu'un auquel on tient geindre pendant des heures et des heures dans sa tête n'est pas ce que j'appelle une partie de plaisir !

- Si tu tiens tant à lui, pourquoi tu ne retournes pas avec ?

- Parce que crois-moi qu'au moment où mes lèvres se poseront sur les siennes, ce sera pour mettre fin à sa vie !

Je m'étais tellement avancée en prononçant cette phrase qu'il ne reste que quelques centimètres entre nous deux. Je regarde ma main droite lentement et vois un poignard qui se trouvait dans la poche arrière droite de mon jean il y a même pas quelques secondes. Je commence à ne plus contrôler mes gestes, il faut que je m'en aille avant que tout dérape.

- Hors de question.

Je me retourne vers Tony et un rictus s'affiche sur mes lèvres. Je prends un air accablé mais amusé à la fois.

- Tony... Ne me donne pas d'ordre quand je suis incontrôlable ou tu risques de voir de quoi ton corps est composé.

- Tu ne me fais absolument pas peur.

- Tu devrais arrêter de jouer les héros devant ta grande sœur. Tu sais que t'égorger devant elle ne me dérange absolument pas.

Il ne répond pas alors je fais un pas rapide sur le côté pour me retrouver face à Menthaïs. Je prends une de ses mèches noires et l'enroule autour de mon doigt tout en la fixant : elle ne montre rien mais j'arrive à voir une once de peur au fond de ses yeux. Je me retourne de nouveau vers Tony.

- Ou c'est peut-être elle que je vais égorger finalement.

Je l'attrape par les épaules et place le couteau sur sa jugulaire. C'est l'artère qui est à côté de l'œsophage qui permet la circulation du sang jusqu'au cerveau. J'aime bien trancher celle-là car elle donne à la victime une mort lente et douloureuse, le faisant se noyer dans son propre sang ce qui est assez marrant à regarder.

- Clara arrête ! Crie Tony, effrayée. Son cri était d'instinct car il se pince les lèvres et se retient sûrement de me sauter dessus pour libérer sa sœur

- Vous n'avez toujours pas compris que je ne suis pas Clara.

Tout le monde me regarde étonné et je suis assez fière de l'effet escompté. Je me mets à rire mais celui qui sort est plus rauque que mon rire habituel.

- Elle a raison.

Je porte mon regard vers Alia et hausse un sourcil. Cette dernière me fixe d'un air de défi et commence à réciter quelque chose qu'elle rêve de sortir depuis des mois.

- Je vous présente Elios, déesse de l'enfer. Elle était autrefois la reine des enfers mais elle a été brûlée vive par Satan. Ses cendres ont été découvertes par Athénaïs. Le simple contact de la poussière sur sa peau a permis à Elios de prendre possession du corps d'Athénaïs. Celle-ci a reçu des ordres qui étaient de reprendre ses cendres et de les transformer en un élixir capable de faire qu'une simple sirène sans défense devienne une vraie machine à tuer. Avec près d'une centaine de sirène incontrôlable, elle compte reprendre son trône et contrôler de nouveau l'enfer.

Ange déchu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant