*Chapitre 22*

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[Devil]

Juste après que Clara est partie avec Ahriman, je me pose sur le canapé et relâche toute la pression que j'ai accumulée quand elle était loin de moi. Je sens Alia s'asseoir à ma gauche et passer sa main dans mon dos.

- Tu l'aimes, hein ?

Je me tourne vers elle et lâche mon meilleure sourire en coin. Cette fille a un don pour mettre des mots simples sur ce qu'une personne peut ressentir : remarque, ce que je ressens pour Clara est peut-être plus visible que je ne le crois.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Oh pas besoin de me répondre, je le sais.

Elle rigole, ce qui me fait la suivre et l'attirer contre moi en passant mon bras autour de son épaule. Elle pose sa tête sur mon épaule comme elle pouvait le faire quand elle venait de se disputer avec son frère et que j'étais son confident dans ces moments-là : ça fait des semaines que je ne me suis pas senti aussi bien. Au bout de quelques minutes, Clara redescend, un sourire faible aux lèvres. Elle doit être épuisée mais elle ne montre rien, comme d'habitude. Ahriman la suit de près et s'approche de nous, ses canines royales apparentes à cause de son énorme sourire, comme à son habitude.

- Que la fête commence !

Nous sommes tous assis dans la salle à manger d'Ahriman, les rires et les exclamations traversant sans cesse la salle. Qu'est-ce que ça fait du bien de ne plus avoir peur de ce qui peut se passer à l'avenir : je vis le moment présent. Les discussions fusent comme si nous étions d'anciens amis perdus de vue depuis des années. Notre calvaire est donc enfin terminé ?

Je me tourne vers Clara qui se trouve à ma droite et vois qu'elle fixe un point dans le vide. Je pose ma main sur sa cuisse ce qui l'a fait se tourner vers moi.

- Tout va bien ? Tu n'as rien mangé.

- Oui, je suis juste fatiguée.

Vu ce qu'elle vient d'endurer, je peux comprendre qu'elle n'ait pas faim. Je lui dis qu'elle peut aller se reposer et elle ne se fait pas prier.

[Clara]

Je cours et cours dans un couloir sans fin. Une personne me suit depuis tout à l'heure. J'ai l'étrange impression de revivre ce que je n'avais pas vécu depuis des années : courir dans un couloir J'essaye de la fuir mais c'est un endroit que je ne connais pas. Les larmes coulent sur mes joues tandis que j'essaye de trouver la sortie. Je cours encore et encore à en perdre haleine.

- Reviens, Sweet Heart. Souviens-toi de ce que tu m'as promis.

Je me retourne et marche à reculons en fixant Nick. Le couloir derrière lui fond dans un brouillard sombre et impossible de savoir où se situe ce couloir dans la vraie vie. Je sèche mes larmes et lui crie

- Je n'irai jamais avec vous ! je ne vous dois rien à Elios et toi !

- Pourtant nous sommes liés, trésor.

Il prend un couteau et entaille son avant-bras. Une seconde plus tard, la même coupure apparait sur mon bras, mais mon sang sort de couleur violette. Putain de merde, ça fait mal ! J'appuie sur la plaie mais le sang coule énormément et chaque fois que j'approche ma main, un courant électrique m'en empêche.

- Si je souffre, tu souffres. Si je meurs, tu meurs.

- Tu mens ! Tu es juste dans ma tête, tu n'existes pas !

Il se téléporte et en une seconde il arrive devant moi, sa main entourant mon cou.

- Comment je pourrais faire ça si je ne suis pas réel ?

Il sert de plus en plus et je sens mes pieds quitter le sol petit à petit avant d'entendre le craquement de mes cervicales.

***

Je me réveille en hurlant. Je tâte mon cou pour vérifier si tout va bien quand quelqu'un entre en trombe dans ma chambre. Devil s'approche de moi, s'assoit sur mon lit et sèche mes larmes. Je commence à avoir du mal à respirer, ce qui l'inquiète. Faire une crise d'angoisse ne m'était pas arrivé depuis que j'avais huit ans. J'avais l'habitude de parler à mon ami imaginaire pour me calmer : il avait les yeux bleu océan, des cheveux noir jais et de grandes ailes noires... Je le fixe et ouvre la bouche :

- C'était toi ?

Il sourit et m'incite à me rallonger. Plus je reste dans ses bras et plus les bras de Morphée m'emporte quand je l'entends me murmurer à l'oreille :

- Je t'avais dit que je serais toujours là pour toi, mon ange. 

Ange déchu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant