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23 janvier 2016,20:00, Paris, Suga.

Je frappe à la porte de l'appartement de ma meilleure amie, sa mère m'ouvre.

-Oh Énes !

Elle me prend dans ses bras, c'est vrai que je ne l'ai vue qu'une fois depuis mon retour à Paris.

-T'arrive juste à temps, j'ai préparé du mafé, elle m'invite à entrer.

J'ai à peine mis un pied dans l'appartement que les deux sœurs et le frère d'Eli me sautent au cou.

-Allez à table bande de sauvages, ma meilleure amie crie et les petits s'exécutent.
-Crie pas sur tes frères et sœurs comme ça idiota, sa mère lui donne un coup d'essuie-vaisselle sur les fesses.

On s'installe autour de la table et Carmen apporte le repas à table.

-Alors, comment ça se passe ton miskina, elle me demande.
-Mannequinat, Elif roule des yeux.
- Ça se passe plutôt pas mal, je répond.
-C'est pour ça que tu manges pas ? Héva, la plus petite sœur d'Eli,me demande, maman dit que tu manges presque pas.
-Non, regarde je vais manger plein de mafé, je lui dit en désignant mon assiette.
-Mais tu va grossir et tu pourras plus être dans les magazines, elle me dit.
-Bien sur que si, et c'est même les plus jolies, je lui répond.

Elle hausse les épaules et plonge ses mains dans son assiette. On termine le repas sous les cris de Carmen qui engueule ses plus jeunes enfants. Je l'aide à débarrasser et à faire la vaisselle, puis je rejoins Eli qui termine de nettoyer la table.

-Clément rentre quand ?
-J'en sais rien. Ce soir peut être, je suppose.
-Tu trouves pas ça bizarre que depuis quelques mois il ait des voyages presque toutes les semaines ?
-Pourquoi ça le serait ?
-Bah j'sais pas il en avait pas avant, en plus c'est toujours des week-ends hors de la capitale, elle ajoute.
-C'est son travail Eli, je conclus.
-J'suis pas convaincue.
-C'est quoi les bails avec Sneaz, je change de sujet.

Elle sourit comme une enfant, elle s'assoit sur son lit et m'invite à faire de même.

-J'pense qu'il est encore croque de moi, elle m'avoue.
-Et toi, tu l'es toujours ?
-Bien sûr ! Mohamed ça a toujours été mon h, j'le ressentais. C'est comme toi et Ken.
-Arrête tes conneries, je la réprimande.
-Oh toi arrête, t'as avoué avoir envie de coucher avec lui !
-J'ai pas avoué, j'ai juste pas répondu !
-Oui bah c'est tout comme un aveu.
-Du tout, j'en ai pas envie, j'essaye de la convaincre.

Elle hoche la tête et m'avoue qu'elle a pas envie de se battre avec moi.

Je quitte ma deuxième maison vers vingt trois heures, mon appartement quant à lui est toujours vide. Clément n'est toujours pas rentré et il ne m'a toujours pas textoté, j'ai peur qu'il lui soit arriver quelque chose alors je tente de l'appeler.

-Énes ?
-Tu rentres quand ?
-Dans la semaine, désolé mon coeur, j'ai beaucoup de.. de boulot, j'dois raccrocher j'suis en réunion.

Il ne me laisse le temps de répliquer que mon écran repasse en écran d'accueil.

24 janvier 2016,08:00, Paris, Suga.

J'ai marché presque toute la nuit, j'ai beaucoup cogité sur ce qu'Elif m'a dit, et honnêtement, je suis persuadée que Clém n'est pas comme ça. J'aperçois mon immeuble, mes pieds me détestent sûrement de leur avoir infligé autant d'heures de marche. Je soupire en apercevant Ken devant le bâtiment.

-Tu veux quoi encore, je me plains.
-J'peux monter ?

Je tape le code et monte jusque mon étage, évidement, il me suit.

-Tu veux quoi, je demande en ouvrant la porte.
-Tu me manquais, il répond du tac au tac.
-Ken, j'veux que t'arrête de venir me voir, j'veux qu'on arrête de se voir. J't'aime plus d'accord ?
-Tu me déteste, puis tu m'aimes, puis tout compte fait tu repars, il marmonne.
-Utilises pas tes paroles de beauf sur moi ! J'suis jamais partie volontairement ! Je m'exclame en sachant pertinemment de quoi il parle.

-T'es partie quand j'avais le plus besoin de toi !

-Parce que tu crois que j'avais pas besoin de toi ?! Ken, on est deux à l'avoir perdu, d'accord ? T'étais pas tout seul putain. Tout ce que j'voulais c'était ton soutient, au lieu de ça tu m'as rejetée. J'en pouvais plus, tu peux comprendre ça ?

-T'avais pas le droit de m'abandonner. J'pouvais pas te perdre toi aussi.. Quand Deen m'a appris que tu t'étais barrée, j'ai pété un plomb. J'ai fait ressortir ce qu'il y a de pire en moi. J'me suis détruit.

-Je supportais plus que tu me rejettes constamment. J'avais besoin de mettre mes idées au clair. Et il s'est avéré que j'avais besoin de respirer, loin de tout ce qui était nocif pour moi, j'avais besoin d'une nouvelle vie loin de toi.. J'ai voulu t'appeler, chaque jour, mais une partie de moi avait peur de ce que t'allais dire. J'suis désolée de t'avoir blesser. J'suis désolée d'être partie à l'autre bout de la France. Et j'suis désolée d'avoir perdu notre bébé. J'ai souffert aussi ok ?Crois pas j'ai kiffé.

Il me regarde sans rien dire, je me lève pour lui ouvrir la porte.

-Je suis désolé, il crie, j'ai jamais voulu te perdre.

Je me retourne, je fais quelques pas vers lui, assez pour que je sente son souffle sur mes lèvres qui d'ailleurs, finissent scellées aux siennes. C'est un peu brutal, la haine qui se déversait dans mes veines se déverse sur ses lèvres, sur son cou, sur lui tout entier.

Il enlève mon t-shirt avant de me faire décoller du sol. Mes jambes encerclent sa taille, le baiser reprend, toujours aussi haineusement, il me dépose sur mon lit et détache ses lèvres des miennes.

-On va faire une connerie Suga, il chuchote.

Sa voix est rocailleuse, il en a envie autant que moi.

-J'ai envie de faire cette connerie, je répond.

Il semble hésiter mais finit par se remettre à m'embrasser. Je me décolle pour pouvoir enlever son sweet, le contact de sa peau contre la mienne me réchauffe crescendo. Ses mains se baladent dans mon dos, il désagrafe mon soutient-gorge et l'envoie à l'autre bout de la pièce. Il descend ses baisers lentement dans mon cou, avant d'arriver sur mes seins. Mes mains agrippent la couverture, un gémissement m'échappe, je le sens sourire contre ma peau. Il descend sur mon ventre, il baisse doucement mon jean. Il embrasse l'intérieur de mes cuisses, j'vais pas tenir encore longtemps. Il enlève la dernière pièce de dentelle qui me recouvre. Je me penche en arrière et gémis au contact de sa bouche. Il remonte vers moi, je prend les dessus et enlève ses deux derniers vêtements.

Il grogne lorsqu'il sent mes lèvres l'entourer. Je me redresse, il m'attrape par les cuisses, il se met au dessus avant d'entrer en moi.

C'est à la fois doux et sauvage.

C'est à la fois de l'amour et de la haine.

J'ai cédé à mes pulsions.

Je poste en avance parce que demain j'suis pas lààà.

💜Judy

Risibles amours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant