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J'avais envie de vous le poster ce soir plutôt que demain 💜Judy

14 février 2016, 11:00, Paris, Ken.

-Faut que tu me ramènes s'teplait.

Je me tourne vers la brune avec qui j'ai passé la nuit. Elle frotte ses yeux avec la manche de mon sweat. Ses jambes sont entièrement dénudées et ses cheveux sont négligemment attachés en chignon, son maquillage a ravagé ses joues, le noir qui entourait ses yeux donnait l'impression qu'elle avait deux yeux au beurre noir, pourtant, elle reste magnifique.

-Tu veux pas rester ?
-Je peux pas, elle me dit, tu sais j'ai des plans avec Clément aujourd'hui.., elle se frotte le bras.
-D'accord, je répond simplement, j'te ramène.

Elle hoche la tête, je termine mon joint. Je rentre dans ma chambre.

-T'as pas des vieux trucs à moi ici ?
-Qu'est-ce que je ferais avec tes fringues ?
-J'en sais rien, moi j'ai toujours deux trois pulls à toi, elle avoue.
-Ah bon ?
-Ouais, ça me faisait presque croire qu'on avait rien gâché.

Elle sort un de mes t-shirt de mon armoire, elle l'enfile et attrape un jogging.

Je la dépose devant son appartement, elle me remercie et disparaît à l'intérieur.

14 février 2016, 12:00, Paris, Suga.

J'espère que Clément n'est pas rentré hier, au pire je dirais que j'étais chez Elif. J'insère la clé et ouvre la porte. Je pénètre dans l'appartement encore silencieux. Je file dans ma chambre pour me changer.

-T'étais où cette nuit ? Clément sort de la salle de bain, enroulé dans une serviette.
-Oh, chez Eli.
-C'est quoi ces fringues ? Et pourquoi tu m'as pas prévenu ?
-J'pensais que tu bossais.. et c'est des vêtements que.. j'ai pris.
-C'est des fringues de mec ça.
-Bah c'est confortable, je souris.

Il s'approche de moi pour m'embrasser, je recule assez rapidement.

-C'est pour quelle heure le restaurant ?
-Hm quatorze heures.
-J'vais vite aller me laver alors.

Je file dans mon dressing et prend des vêtements propres. Je fonce ensuite à la salle de bain. J'enlève mes vêtements et constate les dégâts de ma nuit avec Ken. L'enfoiré, il m'a laisser une ecchymose violette sur la poitrine. Je démaquille mon visage et file sous la douche, l'eau chaude me brûle agréablement la peau, je frotte ma peau encore et encore comme si ça allait me nettoyer de son odeur et de son emprise. Je frisonne quand je pense au contact de sa peau contre la mienne. Je sors de la douche et m'enroule dans un essuie, je brosse mes dents et détache mes longs cheveux, je passe la brosse et décide de les lisser. J'enfile ensuite mes sous-vêtements et ma robe achetés pour l'occasion. Je maquille légèrement mes yeux et opte pour un rouge à lèvre bordeaux. Je ressors de la salle de bain, Clément est au téléphone, il me fait signe d'attendre et part dans le salon. Je me regarde une dernière fois dans le miroir et enfile mes chaussures.

-J'suis désolé mon coeur mais on va devoir reporter notre déjeuner, j'ai du boulot..
-Évidement, je souris ironiquement.
-On se voit ce soir.

Il dépose un bref baiser sur mon front et quitte la pièce. Je balance mes chaussures à l'autre bout de la chambre et me cale dans mon lit.

14 février 2010, 19:00, Paris, Suga.

-Bon, on part quand, je m'allonge sur le lit de Ken.
-Partir où ?
-Bah au restaurant.
-Oh.. bah.. c'est que, il bafouille.
-Nan mais j'rigole gros, détend toi, t'as cru j'étais quel genre de cliché ?
-Sale conne tu m'as fait stressé, j'avais juste prévu de bouger dans Paname et de fumer.
-Ça me va.

Je me cale dans ses bras, il joue un peu avec mes cheveux avant de se décider à se lever et de me contraindre à faire de même. Il attrape son éternelle casquette et on quitte l'appartement. On marche jusque la Seine, on descend pour être vraiment sur le bord du fleuve. Ken sort son pochon et roule un joint. Il l'allume et me laisse tirer en premier.

-J'aurais jamais pensé tomber amoureuse.
-Pourquoi ?
-Aimer ça te tue.
-Fumer aussi, pourtant tu fumes.
-Aimer tue, c'est pour ça que je fume et fumer tue c'est pour ça que je t'aime.
-Suga la L.
-Ferme ta gueule j'ai même pas compris ce que j'ai dit.
-Moi non plus, mais c'était beau.
-Tu crois qu'on va rester ensemble longtemps ?
-J'espère pas, c'est vrai, malgré que tu sois archi bonne et tout, et tout, t'es vachement chiante.
-Oh nique ta mère toi, moi j'suis chiante ?
-Ouais, toi t'es chiante, il répète.

Il n'a pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrive qu'il nage en plein milieu du cours d'eau parisien.

-J'te jure que tu vas regretter. T'en prendre à moi, jamais tu n'aurais dû.

Il remonte sur le bord, je me lève et commence à courir, je remonte les escaliers en quatrième vitesse, Ken est sur mes pas, je bouscule quelques passants et continue ma course, je m'arrête dans une impasse. Ken arrive derrière moi et m'attrape par la taille. Il me fait décoller du sol.

-Lâche moi ! Je rigole.
-Aucune action n'est sans conséquences petite, mes représailles s'annoncent terribles, il se met à rire lui aussi. Il finit par me lâcher. T'es grosse un peu.
-Mais..
-Bon, on s'arrache d'ici.

Je le suis hors de la ruelle, on marche encore pendant un bon quart d'heure avant de retrouver la station de métro. On arrive devant l'immeuble de Ken.

-J'te préviens, si t'as pas mis l'ensemble rouge j'te touche même pas.

Je roule des yeux, bien sûr que je l'ai mis, c'est son préféré.

14 février 2016, 21:00, Paris, Suga.

Je vais ouvrir la porte dans l'espoir de voir mon copain mais à la place, Elif se tient devant moi, les bras croisés sur sa poitrine.

-Alors, ta nuit avec Ken, tu me racontes pas ?
-C'est lui qui t'a dit ça ?
-Non, c'est Mo, il t'a vu sur le balcon.
-Bah ouais, j'suis allé le voir, y a rien de mal.
-Su.. on avait dit que t'arrêtais de le voir. J'te reconnais pas là !
-J'sais Éli, mais c'est pas moi qui l'ai cherché. Benji l'a appelé hier, pour qu'il me rejoigne à la soirée parce que j'étais toute seule, et tu sais qu'il a juste pensé à son argent, Nekfeu est connu ça lui rapportait qu'il m'accompagne. Puis il m'a emmené chez lui parce que j'me sentais pas à ma place et voilà c'est tout.
-T'es sûre que c'est tout ?
-Pas tout à fait..
-Encore ?! Mais wesh t'as vraiment envie de tout foutre en l'air ?

Elle se lève du canapé et attrape mon portable.

-Faut que t'aies une discussion avec Clément parce que là ça va plus. Faut que tu l'appelles et que tu lui expliques clairement qu'il te manque.

Je compose son numéro mais tombes directement sur sa messagerie.

-Il répond pas, comme d'hab, je répond lascivement.

Risibles amours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant