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Les gaaaaaars, posez vos questions pour la FAQ parce que là j'en ai que cinq mdr 💜Judy

20 février 2016, 13:00, Paris, Suga.

-Eh oh, tu m'écoutes ? Elif agite ses mains devant mon visage.
-Oui, oui, je feins.
-Ah ouais ? Alors du coup, j'prend laquelle ?
-Celle que tu préfères, je marmonne sans avoir aucune idée de quoi elle parle.

Elle passe son regard d'une paire de baskets à l'autre et finis par reposer la paire de Stan Smith.

-Les gars font une petite soirée ce soir, tu comptes t'y pointer ?
-Même pas en rêve, plutôt crever que de revoir Ken, je répond sans réfléchir.
-Ça allait pas bien entre vous ? Voire même un peu trop bien ?
-Laisse tomber, on s'est embrouillés à cause de lui avec Clément, je lève les yeux au ciel.
-T'es autant fautive que lui pour le coup, elle me répond.
-J'l'ui ai demandé de me foutre la paix.
-Suga, comprends le, tu réapparais dans sa vie après quatre ans, tu recouches avec lui, plusieurs fois même, j'veux bien que ce soit Nek, que ce soit le plus gros connard que t'ai croisé dans ta vie mais il a des sentiments, elle souffle.
-Comme si il était capable d'en avoir pour moi après tout ça, je ris jaune.

Elle soupire et s'arrête devant un bijoutier, elle contemple les bracelets à la vitrine, sa langue pend jusque par terre.

-Oh sa mère, j'avais pas vu le prix, elle se décolle de la vitrine et se remet en marche.
-Eli, pour ton annif, l'invite pas, je lui demande.
-Bon bah, ça fait un cadeau en moins, elle se lamente avant que nos rires prennent le dessus.

20 février 2016, 17:00, Paris, Suga.

Elif m'a enfin rendu ma liberté, faire du shopping avec elle s'apparente à de la torture. La voiture de Clément est garée devant l'immeuble, d'habitude il ne rentre pas aussi tôt.

-T'étais passée où ?
-Ça te regarde pas, je répond.
-T'es ma femme, bien sûr que ça me regarde.
-J'suis pas encore ta femme, n'oublie pas que j'peux changer d'avis.
-Énes, tu veux pas arrêter de te disputer avec moi ? Ça fait trois jours que j'suis là et ça fait trois jours qu'on s'engueule. Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Peut être parce que j'ai pas besoin d'un deuxième père qui me dise qui je peux voir ou pas, c'est pas pour rien que j'me suis tirée de chez moi.

Je soupire en me rendant compte que je ne lui avais jamais parlé de tout ça, je ne lui ai jamais raconté mon passé tel qu'il est, certes, il en connaît les grandes lignes mais uniquement ce que je voulais qu'il sache, les parties embellies et modifiées. Il me regarde plein d'incompréhension.

-Laisse tomber, t'as raison, on arrête de se disputer, je plaque mes lèvres sur les siennes en l'attirant vers la chambre en espérant qu'il oubliera ce que j'ai dit.

20 février 2011, 12:00, Paris, Ken.

-Tu veux vraiment rester ?
-J'me sens pas de reprendre la route, j'ai archi mal au ventre là.

J'hoche la tête et rejoins Suga dans le canapé. Je passe mon bras autour de ses épaules pour qu'elle pose sa tête contre mon torse. Je m'inquiète vraiment pour elle, elle est faible ces derniers temps mais elle refuse de voir un médecin. Et bien évidement, comme je m'en bats les couilles de ce qu'elle veut, j'ai appelé le docteur.

-J'ai appelé le médecin.
-Tu me casses les couilles, elle me souffle.
-Mais ça peut être dangereux pour le bébé !
-T'es complètement parano avec cette histoire de bébé, j'vais bien wesh, respire cousin, elle me hurle dessus.
-Peut être mais moi au moins, j'm'y intéresse.
-Parce que moi j'm'y intéresse pas ?
-On dirait pas.
-Moi je me soucie pas de notre enfant ? Bah tu sais quoi va...

Elle se stoppe quand ma mère entre dans la pièce.

-Tout va bien ? Elle questionne.
-Oui, oui, je lui répond.
-Le médecin est là, elle nous dit.

Il entre dans la pièce, je lui serre la main et Susu aussi. Elle tire la gueule mais ça lui passera. Ma mère me conseille de la laisser tranquille alors je sors prendre l'air.

-Oh, Nek, ça fait une plombe !

Je me retourne vers cette voix qui m'est familière.

-T'étais pas partie en Angleterre ?
-Oh, j'reviens parfois. Ça me manque la France. Toi aussi tu me manques, d'ailleurs. Tu deviens quoi ?
-J'suis toujours le même, j'rappe toujours avec la bande.
-Et avec.. Sana ? C'est ça ?
-Suga, je la rectifie.
-Oui, peu importe. T'es toujours avec elle ?
-Ouais.
-Appelle moi, si tu t'ennuie d'elle, elle me chuchote, comme avant.
-Ça risque pas, Sara.

Je fourre mes mains dans les poches de ma veste et la laisse en plan, je rentre à l'appartement de mes parents.

-Alors ?
-Bah y a rien, j'te dis t'es trop parano.
-Vaut mieux trop que pas assez, je marmonne dans ma barbe.
-Ferme la, sérieusement j'ai envie de te frapper.
-Tu sais que j't'aime ?
-Bah malheureusement, ouais, tu me le rappelles assez souvent.

Je m'approche d'elle et l'embrasse rapidement.

-Au fait, moi aussi je t'aime, elle rajoute.

20 février 2016, 19:00, Paris, Suga.

-Ne pense pas que j'ai oublié ce que tu m'as dit, Clément me fait face.
-J'imagine..
-Je pensais qu'on se disait tout, Énes.

Je soupire avant de me lancer dans un monologue explicatif.

-Ma mère s'occupait pas de moi, mon père n'était jamais là et quand il l'était, il était presque toujours bourré, il se contentait de m'interdire de voir certaines personnes parfois, sûrement pour jouer son rôle de père auprès de sa conscience. J'avais besoin qu'on fasse attention à moi, alors j'ai enchaîné les conneries, j'ai commencé à fumer, à boire, j'allais plus en cours, mais ils continuaient à faire comme si j'étais transparente, alors j'ai poussé plus loin, j'ai rencontré un garçon en soirée,mon premier amour, j'ai fait connerie sur connerie avec lui, on est même allé en garde à vue, mais, toujours aucune réaction de mon père, ma mère a réagi, elle m'a dit que si je voulais vivre ma vie, c'était sans elle, alors j'suis partie, quelques jours. J'ai continué à chercher l'attention de mes parents, ça a duré pendant deux ans, je marque une pause, et puis, j'suis tombée enceinte, mes parents ont pété un plomb, j'avais enfin l'attention que je voulais mais j'me suis tirée, j'ai compris que je voulais plus de leur attention, parce qu'au final, ils ne m'en ont pas donné, ils m'ont donné de la haine. Mais j'y suis retourné quelques mois plus tard, quand j'ai perdu le bébé,j'essuie les larmes qui roulent sur mes joues, et Ken.

Risibles amours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant