Chapitre 20.

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                            Arlun

D'un pas rapide, j'entraîne Arlun dans mon sillage à travers la forêt. Je n'ai pas lâché un mot depuis que nous avons quitté Tergel et Alric. Comme je n'ai pas lâché son bras. La fille a dû mal à suivre le rythme et bute quelque fois sur un obstacle, m'agaçant plus encore.

-Putain mais tu sais pas marcher ou quoi ? Je la fustige alors qu'elle trébuche une nouvelle fois.

-T'avance trop vite et je ne vois pas où je pose les pieds! Riposte-t-elle en se relevant maladroitement.

Ce n'est qu'à ce moment-là que je réalise que la nuit est déjà tombée depuis longtemps. Autour de nous, les bois semblent soudain sombres et menaçants.

Déstabilisé, je lâche le bras de la fille et me tourne pour observer les lieux. Je ne reconnais pas les ombres fantomatiques des grands arbres, ni même les silhouettes déchiquetées des buissons autour de nous. Déboussolé, je comprends que tout à ma fureur, je nous ai éloigné de Kattegat.

-Mon seigneur semble perdu ! Persifle Arlun, ramenant mon attention à elle.

-N'importe quoi ! Je grommelle alors qu'un énorme roulement de tonnerre résonne.

Je lève les yeux vers le ciel sombre et menaçant et reçois une grosse goutte froide sur le nez.

Il ne manquait plus que la pluie...

-Il faut nous abriter. Je commence en revenant à la fille. Eh...! Où vas-tu ?

-Si toi tu ne sais pas où nous sommes, moi si ! Clame-t-elle en s'éloignant rapidement. Y'a une cabane de chasseurs, là-bas, au nord.

 J'ouvre brusquement la porte brinquebalante et pénètre avec fébrilité dans la petite masure de bois

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J'ouvre brusquement la porte brinquebalante et pénètre avec fébrilité dans la petite masure de bois. Peu m'importe l'âcre odeur de moisissure et d'humidité qui m'agresse aussitôt les narines. Je ne veux qu'une chose, m'abriter du violent orage qui s'est abattu sur nous. Je suis trempé jusqu'aux os et j'ai froid !

J'entends Arlun passer le seuil et me retourne vers elle alors qu'elle referme la porte. Mais l'obscurité autour de nous est telle que je ne distingue même pas sa silhouette.

-Par tous les Dieux, quel temps ! Soupire-t-elle dans le noir.

-Les orages d'été sont les pires.

-Ouais bah été ou pas, j'ai froid ! Bougonne-t-elle en me frôlant. Il faut faire du feu !

-Et comment ? On y voit comme dans le cul d'un cheval !

A travers la pénombre, je l'entends se déplacer dans la pièce, buter contre des obstacles et jurer vertement puis se mettre à farfouiller un peu partout.

-J'sais pas ce que tu cherches, mais ça sert à rien. Je m'agace en claquant des dents. Nous repartirons dès que l'orage aura prit fin !

-Non. Il faut se réchauffer ! Où est donc cette fichue pierre ?? Grogne-t-elle tout bas. Ah ! La voilà !

Elsker Nord (l'amour du nord)              livre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant