14. Bac +10 en espionnage !

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Lucas est parti depuis quelques minutes car il lui faut du "matériel costaud". Il préfère continuer chez lui et nous informer des nouvelles. Je ne lui fais pas confiance et il me parait de plus en plus louche. Claire essaye de me convaincre mais comment avoir confiance ? Les MJ sont n'importe qui.

— Je vais rentrer, m'informe Claire toujours en regardant mon chien.

— Moi de même.

On se dit au revoir puis je repars d'un côté avec Schtroumpf. Au moment même où je passe au coin de la rue, je me dis que j'aurais dû la raccompagner. Tout gentleman l'aurais fait non ? Et moi, ça ne m'a pas effleuré l'esprit parce que je suis trop concentré sur le jeu et a trouver des indices qui pourraient me mettre sur la voie.

Je continue mon chemin et je me fraye un passage. C'est dingue le monde qu'il y a aujourd'hui. Ce qui est encore plus dingue c'est le nombre d'affiche du jeu. Je décide de prendre par un autre chemin moins peuplés. Toute cette agitation va me rendre fou.

Quand je déboîte sur une nouvelle rue, c'est tout de suite plus calme. Cependant, une sirène d'ambulance me surprend au dernier moment et je manque de tomber. Je me sens comme détaché de la réalité. C'est pas bon du tout.

Je continue de marcher en regardant mes pieds. J'ai des millions de questions et aucunes réponses. Après tout, c'est ça la vie : on vit comme on veut sans se prendre la tête. Si seulement c'était si facile...

Je m'arrête net quand je vois mon ombre reflété sur un mur en béton barrant le passage. Je regarde à droite et à gauche. Je ne me souvient pas de ce mur. Même si je ne prend pas souvent cette rue, j'aurais du me souvenir de ce mur. J'allais traverser la rue quand un détail me retient.

Il y a pleins de petits graffitis sur le mur, tous un peu vieux qui ne se voit presque plus. Au beau milieu, juste à ma taille, une étiquette noir et vert semble récente. Elle est toute neuve.
La lettre "H" y est écrit. Rien de plus, rien de moins. Les couleurs me rappellent le jeu. Ce n'est pas possible, je le sais. Je deviens psychopathe, comme l'avait prédit Claire.

Je traverse la rue pour rejoindre la boulangerie. Ma soeur sera contente que j'y ai pensé. Alors que j'entre dans la boulangerie, mon regard se porte sur une autre étiquette collée sur la poubelle. La même que la précédente avec pour lettre : "A". Je l'ignore et commande mon pain.

La boulangère me tends la baguette dans son emballage en échange des sous. Je parcours les rues du regard à la recherche d'un élément qui cloche. Je ne remarque rien. Il fait sérieusement que je me calme. Il n'y a pas beaucoup de voitures. Un bus démarre en trombe me faisant sursauter. Je le regarde s'éloigner en fixant les gamins qui me pointent du doigt dans le bus. Comme c'est drôle ! Je baisse les yeux et... "G".

Bon OK, je ne crois pas au coïncidence. Pas du tout même. Mais ces lettres doivent forcément dire quelque chose ?

Je ne regarde plus autour de moi. Je fixe le sol tout en avançant. Je vais me rendre fou. Et si je le suis déjà ? Je me dépêche de rentrer chez moi.

J'arrive en haut de ma rue puis je constate un chewing-gum à côté d'une merde de chien. C'est juste un chewing-gum... en forme de "A". Un mauvais tour du karma ? Une malédiction ? J'essaie de ne pas en tenir compte.

Je n'ai pas peur. Je suis un mec, merde !

Quand j'appuie sur le bouton pour ouvrir la porte, une autre étiquette est collée à côté de mon nom de famille. Cette fois-ci, c'est un "R".

Comme dirait Claire, c'est quoi ce merdier ?

Est-il possible que je dérape comme a dérapé Claire ? Et si tout ça n'était qu'un mauvais rêve ?

Lost in gameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant