15. Joli vos tatouages !

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— J'ai des amis mais je n'aime pas trop rester avec eux, me justifié-je.

— Solitaire, mystérieux, sexy, motos. Est-ce ta stratégie pour faire folie auxprès des filles ?

— Pas du tout !

— Tu as suivi papa. Il aimait plus que tout sa passion pour les motos.

— Petit, je passais mes journées avec lui pendant que tu été avec maman. Qu'est-ce que tu faisais d'ailleurs ? souris-je.

— On passait voir des personnes âgées. Maman s'occupait d'eux et moi je mangeais leur délicieux gâteaux au caramel.

Ce moment nostalgie est doux. Presque magie.

— Il me manque.

Là, elle parle de papa.

— A moi aussi.

Je ferme les yeux deux minutes pour me remémorer mon enfance. Je n'ai jamais parlé de ma famille à Claire, ou très vaguement. Je n'aime pas en parler. Je ne suis pas très ouvert aux autres.

— Tu évites ma question : le jeu, comment as-tu su ?

— Comme je disais, tu es trop bizarre genre frère parfait qui rapporte beaucoup d'argents mais qui ne veut pas me dire son job, sans petite amie mais qui a une photo de lui et une amie, sans amis "fixes" mais qui traine souvent dehors. Il fallait que je comble mes trous, me conte-t-elle.

— Tu me considère comme ton "frère parfait" ? Je suis touché ! C'est un grand pas vers l'expression des sentiments ! ironisé-je.

Elle me tape l'épaule.

— Souviens-toi bien de ce moment, il n'y aura pas de prochaines fois !

Le nombre de compliments fais entre nous se compte sur les doigts de la mains.

— Je pense savoir pourquoi tu as commencé le jeu, dit cette dernière.

— Pourquoi alors ?

— Papa aurait bien aimé le jeu. Il était dans sa folie. Et en quelque sorte, tu voulais le suivre et pensé comme il l'aurait fait, suppose-t-elle.

— C'est vrai. Au départ, c'était un de mes potes de la fac qui voulait qu'on s'inscrive un soir quand on s'ennuyait. Puis j'ai bien aimé la sensation d'être fort et encouragé. Après, j'ai découvert que le jeu en sait plus ce que je ne disais. On est traqué.

Je fais une petite pause puis je reprends.

— Après avoir quitté la fac, je ne suis pas directement rentré car j'avais un peu peur qu'on me trace.

— C'était le cas ? me coupe-t-elle.

— Je crois. Je pensais que non mais j'étais assez fou pour le croire.

— Tu n'étais pas fou, je le sais.

Je la regarde l'air pensif. Si les gens croient que ce n'est pas l'amour fou entre nous deux, je n'hésiterai pas à faire n'importe quoi pour elle.

— J'ai fouillé dans ton portable un jour. C'est là que j'ai appris tes défis. Je pensais que ta copine avait fait exprès de me mentir ou de ne rien dire. Alors je l'ai rappelé mais elle étais surprise.

— Je ne fouille pas dans tes affaires moi !

— Je m'inquiétait pour toi ! rit-elle.

— Excuse inacceptable jeune fille !

En me levant, je lui ébourifie les cheveux.

— Je retourne à l'intérieur.

Elle grogne et je lui tourne le dos.

Lost in gameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant