Chapitre 1
Je courais le plus vite possible vers le magasin d'alimentation. Je traversai la route sans faire attention au feu rouge, quelques voitures me klaxonnèrent et je répondis en leur montrant mon majeur, à l'ongle rongé à cause du stress. Le magasin était au coin de la rue. J'arrivais, essoufflée, mon cœur battant la chamade. Je connaissais chaque rayons comme ma poche. C'est donc avec empressement que je me dirigeai vers le rayons de chocolat. Si je me retrouvai là, c'était parce que ma mère commençait à avoir mal au cœur. Dès que je l'avais vu tanguer, j'avais compris et m'étais précipitée vers la sortie. Ah les voila ! J'avais deux tablettes de chocolat entre les mains et me dirigeai en toute hâte. Quand tout à coup, je percutais quelqu'un de plein fouet, les tablettes volèrent un peu plus loin.
"Bordel ! criais-je. Tu peux pas regarder où tu marches ? Abruti !"
Je ne fis même pas attention à la personne qui m'avait bousculée, pris les tablettes et alors que je partais vers la caisse, une voix masculine m'arrêta brusquement :
"Est-ce qu'au moins tu sais à qui tu t'adresses ? Demanda une voix grave et ô combien séduisante."
Non mais pour qui se prenait-il ?! Cependant, j'étais bien trop pressée pour perdre mon temps avec ce genre de futilité.
"Non et je m'en moque ! Répondis-je cependant sans me retourner."
Je paya rapidement et repartis aussi vite que j'étais arrivée, vers chez moi. Je montais les escaliers en bois qui grinçaient sous mon poids, quatre à quatre. A peine avais-je ouvert la porte de la vieille bicoque qui nous servait de maison, que je vis ma mère assise sur un vieux fauteuil abîmé par le temps, la main sur le cœur. Je me jetais à ses pieds, défît l'emballage d'une des tablettes de chocolat et la lui donna. Sans attendre, elle en pris un morceau et me fis un léger sourire de remerciement.
"Heureusement que je t'ai, murmura-t-elle, plus pour elle même que pour moi.
- Oui, heureusement ! soupirais-je à cause de l'effort que je venais de fournir.
- Tu sais, je n'arrête pas de me dire que tu ne mérites pas cette vie, dit ma mère calmement.
- Ne dis pas ça ! Je suis très bien ici, cette vie me convient parfaitement, essayai-je de la convaincre.
- Si tu le dis... Tu devrais aller te reposer un peu. J'ai l'impression que tu ne dors pas beaucoup en ce moment. Regardes un peu ces cernes ! me reprocha-t-elle gentillement en passant un doigt sous mes yeux.
- Oui chef ! riais-je en faisant le salut tel un militaire, ce qui eu le don de faire rire ma mère."
J'aimais la voir rire, c'était tellement rare, que lorsque ça se produisait j'étais la plus heureuse de l'univers. Ses yeux bleus fatigués reprenaient vie, de petites fossettes apparaissaient sur ses joues devenues creuses et son visage s'illuminait. C'est pourquoi je détestais voir ma mère dans un état dépressif et maladif, elle ne méritait pas ça.
Je m'en allais donc dans ma chambre. Enfin, façon de parler, ce n'était pas vraiment une chambre, c'était plutôt une minuscule pièce, juste assez grande pour faire rentrer un lit simple et une commode. Je n'avais pas de bureau, ni de table de chevet et le seul éclairage que j'avais, provenait de la petite fenêtre, près de mon lit. Le soir, j'étais obligée de m'éclairer avec une bougie ou, une lampe torche -si on avait les moyens de s'en acheter. Le seul élément décoratif dans cette "chambre", était un miroir accroché juste en haut de ma commode grinçante. Je m'arrêta quelques instants et me regarda. J'avais de longs cheveux châtains attachés en une habituelle queue de cheval, de grands yeux marrons clairs -que j'avais apparemment hérités de mon père-, de long cils, un petit nez retroussé que ma mère ne cessait de qualifier "d'adorable" et une fine bouche. J’étais de taille normale, mince et ma peau était blanche, légèrement halée. J'étais plutôt jolie mais je préférais me cacher derrière un éternel jogging accompagné d'un sweat et des baskets. Je ne prêtais pas du tout attention à mon style vestimentaire et, c'est pourquoi les filles du lycée ne cessaient de me rire au nez et de m'envoyez des piques. Les vêtements n'étaient pas l'une de mes raisons de vivre, comparer à ces filles superficielles qui se vantaient dès qu'elles le pouvaient de leurs nouvelles emplettes. Le shopping ? Très peu pour moi. Et puis, nous n'avions pas assez d'argent pour le claquer comme bon nous semblait dans les magasins de vêtements luxueux. C'est d'ailleurs, à cause de mon "look" et de mon caractère, qu'on m'avait classée dans la catégorie des asociales. Dès que quelqu'un s'approchait trop près afin de me faire la conversation, je l'envoyais balader. Je préférais être seule que mal accompagnée, ça avait d'ailleurs toujours était ma devise. J'avais énormément de répondant et de culot et, c'est pourquoi les garçons avaient vite compris qu'il ne valait mieux pas me parler, quand aux filles, m'approcher ne leur avait même pas frôler l'esprit car selon elles, je n'étais pas assez jolie pour faire partie des leurs. Je n'avais aucun ami. C'est donc sur ces pensées moroses que je partis me coucher.

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Un amour interdit
RomanceSam, fille solitaire au caractère farouche et rebelle n'a qu'une seule idée en tête : réussir ses études pour ensuite payer les soins intensifs de sa mère malade. Cependant, lorsque Jake Parker, fils unique d'un riche homme d'affaire débarque dans s...