Un amour interdit

Chapitre 10

Chapitre 10

« Alors ? Me demanda Chad en ouvrant les bras, une lueur de fierté dans le regard.

-Waouh ! M'émerveillais-je. C'est magnifique !

-Je t'avais dit que tu n'allais pas être déçue ! S'écria-t-il, un grand sourire aux lèvres. Il alla s'accouder à la rambarde, poussa un soupir d'extase et admira la vue. Cette position faisait ressortir ses bras musclés, le rendant encore plus mignon que d'habitude.

-C'est magnifique mais interdit ! Rectifiais-je, la voix pleine de reproche. Il tourna sa tête dans ma direction, me scruta mais s'abstint de tout commentaire. »

Après notre réconciliation, il avait voulu me montrer un endroit où il avait l'habitude de venir lorsqu'il n'avait pas cours et, qu'il affectionnait particulièrement. Le toit du lycée. Lorsque je m'étais rendu compte du lieu, j'avais refusé en tant que bonne élève que j'étais, mais il m'avait certifié qu'on ne se ferait pas prendre. Après quelques secondes de profondes réflexions, je m'étais alors laissée amener. Les escaliers montés, j'avais été surprise par un magnifique paysage. Les grandes plaines lointaines d'Upperstreet, noyées dans les rayons du soleil étaient d'un vert sublime qui tranchaient parfaitement avec un ciel d'un bleu pur sans nuage. Les rayons du soleil permettaient de créer différents contrastes, ce qui donnait un merveilleux résultat. Dès la première seconde où mon regarde s'était posé sur ce panorama, j'avais été éblouie par tant de beauté naturelle.

Je rejoignis Chad sur la rambarde, ouvris grands les bras et penchais la tête en arrière puis, humais l'air autant que possible. L'odeur qui me parvenait était loin d'être celle de la pollution ou des cigarettes. Non. Là, c'était indescriptible. C'était pur. Naturel. Sain. N'étant jamais sortis de la ville, je n'avais encore jamais vu autre chose que les grands immeubles, les magasins et autres bâtiments de la ville. Ce que j'avais sous les yeux était une première pour moi et j'en profitais au maximum.

« Ça te plaît ? Me tira Chad de ma rêverie. Il coulait sur moi un doux regard.

-Oui, c'est vraiment très beau, répondis-je tout bas en regardant de nouveau l'horizon. Comment se fait-il que tu viennes ici ? Le questionnais-je sans pour autant le regarder.

-Bah...un jour j'ai vu la porte et comme il n'y avait personne, je suis rentré, dit-il en haussant les épaules, un sourire en coin. La première fois que je suis venu ici, poursuivit-il le regard dans le vide, je savais que je n'allais plus pouvoir me passer de cet endroit. C'est là que je me réfugie quand j'ai du temps libre, disons que c'est mon coin secret. Tout est tellement calme, reposant et simple quand je suis ici. Tout le contraire de la ville, dit-il d'un ton maussade.

-C'est exactement ce que je me disais, répliquais-je, un sourire en coin. Personne ne t'a jamais pris sur le fait ?

-Non. Je suis du genre discret. Il me fit un de ses clins d’œil dont il avait le secret, accompagné de son sourire charmeur. Je n'ai jamais croisé personne, m'informa-t-il. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, tu es la première personne que j'emmène ici, poursuivit-il en me regardant droit dans les yeux. Face à cet aveux, je détournais immédiatement la tête, sentant le rouge me monter aux joues.

-Vraiment ? Réussis-je tout de même à dire, l'air étonné.

-Vraiment, confirma-t-il tout bas, comme dans un souffle.Il pencha légèrement la tête sur le côté, et plissa les yeux, essayant de me déchiffrer. Lorsqu'il me fixait ainsi, je me sentais mise à nue, comme si tous mes secrets étaient révélés, et que je ne pouvais rien lui cacher. Maintenant, poursuivit-il en scrutant les plaines, ce sera notre petit secret. Je hochais simplement la tête, tout en contemplant la vue. »