Un amour interdit

Chapitre 20

Chapitre 20

Vendredi. Dernier jour de cours avant qu'une semaine similaire ne recommence. Et surtout la veille de l'anniversaire de Chad. Ça avait été le sujet principale de nos conversations à table. Les préparatifs étaient fin prêts et toutes les invitations avaient été acceptées sans exception. Ça ferait un paquet de monde si j'écoutais la liste de noms que le blond avait déjà donné. Le reste de la semaine était passée sans que personne ne s'en rende vraiment compte, chacun occupé à sa façon : Matt était allé acheter sa tenue au dernier moment, tout comme Scott qui avait perdu son temps à finir le tout nouveau jeu vidéo que ses parents venaient de lui offrir. Megan avait traîner dans les magasins à la recherche de la perle rare qui accessoiriserait à merveille la robe qu'elle avait acheté. Quand à Chad, le pauvre avait été submergé par le travail, entre les cours et tout ce qu'il devait organiser en rentrant chez lui, il semblait fatigué, ce que ses cernes ne manquaient pas de souligner. D'ailleurs depuis quelques jours, il semblait un peu sur les nerfs et ne parlait pas beaucoup. Ne sachant pas quoi faire dans cette situation, j'avais laissé les garçons -qui le connaissait bien plus longtemps que moi- s'en occuper.

Enfin, la dernière sonnerie de la journée retentit. Tous mes camarades se levèrent comme s'ils ne faisaient qu'un et se dirigèrent tel un troupeau vers la sortie pour pouvoir profiter au plus vite du week-end. Comme d'habitude, il ne restait que moi dans la salle. Je pris le temps de ranger soigneusement les livres dans mon sac et une fois chose faite, marchait en direction de la grille. Malheureusement ma journée avait été bien trop calme pour que rien ne se produise. Quasiment arrivée à l'entrée de Eastside, je fus stoppée par un sifflement quelque peu agaçant qui ne pouvait venir que d'une seule personne à ma connaissance. D'ailleurs, c'était la seule personne que j'aurai voulu assassiné si je n'étais pas sûre de me retrouver derrière les barreaux quelques heures après après avoir commit mon crime. Jake marchait -ou me suivait- quelques mètres derrière moi. Il avait glisser les mains dans ses poches, tout en continuant de siffloter de manière désintéressée alors qu'il savait pertinemment qu'il me tapait sur les nerfs, d'autant plus quand il arborait cet air innocent. Je poussais un long soupir d'exaspération, suffisamment fort pour qu'il puisse l'intercepter et arrêter son petit manège. Bien entendu, ce qu'il ne fît pas. Au contraire, il parût soudainement inspiré et se mit à siffler encore plus fort un nouvel air. Je secouais la tête m'interdisant par la même occasion toutes pensées meurtrières, et poursuivis mon chemin comme si de rien n'était. Ma stratégie parût lui déplaire puisque son sifflement cessa et a son tour, se mit à soupirer bruyamment. Il me sembla aussi que sa cadence avait accéléré comme pour me rattraper -ce que je ne voulais définitivement pas. Je faisais de mon mieux pour l'ignorer et laisser une plus grande distance entre nous mais c'était sans compter sur son acharnement -à me pourrir la vie- sans faille. Il me tira brusquement en arrière, me faisant trébucher au passage et me maintint d'une main ferme. Les sourcils froncés, il me dévisagea. Un lourd silence s'était installé tandis que je me débattais comme une lionne pour me défaire de son emprise. Hélas, Jake était bien plus fort que moi. Au bout d'un moment, je décidais de me résigner étant certaine que je ne serais libérée qu'une fois qu'il l'aurait voulu.

« Pour l'amour du ciel, qu'est-ce que tu me veux Jake ? Le questionnais-je frustrée par la situation.

-Rien de spécial, réussit-il à dire avec toute l'indifférence du monde en haussant les épaules. Voulait-il réellement se retrouver entre quatre planches ?

-Dans ce cas...pourquoi ne ferais-tu pas comme les autres ? Demandais-je en grinçant des dents. Mes yeux lançaient des éclairs tandis que je sentais mon sang bouillir de colère.

-Tu ne penses quand même pas que j'aurais pu passer un week-end s'en te dire au revoir ?! S'exclama-t-il de façon théâtrale, ses yeux bleus grands ouverts en faisant une moue perplexe.