Un amour interdit

Chapitre 9

Chapitre 9

Cela faisait maintenant deux jours que je m'évertuais à éviter Chad. A chaque fois qu'il m'avait aperçu, il s'était dirigé vers moi mais je l'avais royalement ignoré. Même si je savais très bien que ce petit jeu n'allait pas durer éternellement et, que je ne pourrais pas l'ignorer indéfiniment, je souhaitais mettre le plus d'écart avant le temps de la confrontation. Je commençais d'ailleurs, à prendre un malin plaisir à faire comme s'il n'existait pas. Voir à quel point mon comportement le faisait souffrir, me réconfortait quelque peu. En effet, à chaque fois que je l'avais ignoré, j'avais remarqué une lueur de tristesse dans son regard. Lorsque j'allais manger, il m'arrivait de sentir un regard braqué sur moi. Et, quand je m'étais enfin rendu compte que c'était Chad, j'avais jubilé de l'intérieur, heureuse de voir la détresse dans ses yeux.

Après mon deuxième cours de l'après-midi, alors que j'allais sortir de la salle, Jake se mit dans l'encadrement de la porte, me bouchant le passage. Je poussais un soupir d'exaspération.

« Tu ne pourrais pas te pousser ? L'agressais-je.

-En effet, je ne peux pas, répondit-il, une lueur joueuse dans le regard. »

Derrière lui, Ashley me mitraillait du regard, une main sur sa hanche droite, visiblement entrain d'attendre Jake qui, n'avait rien trouver de mieux à faire que de me pourrir la vie.

« Sa Majesté la reine s'impatiente, lui appris-je en faisant un signe de tête dans la direction d'Ashley.

-Pourquoi es-tu aussi jalouse d'elle ? Demanda Jake avec un léger sourire en coin.

-Moi ?! Jalouse ?! J'espère que tu veux rire ! Le jour où je serais jalouse d'une fille superficielle, amoureuse de son propre reflet, maquillée comme une voiture volée, aux ongles aussi faux que sa coloration et au cerveau aussi petit qu'un grain de sel, alors à ce moment là, il faudra vraiment se faire du soucis ! M'écriais-je, complètement choquée par son accusation. Pourquoi diable voudrais-je être jalouse d'elle ? Poursuivis-je.

-Tout simplement parce qu'elle m'a, moi ! Se vanta-t-il, ouvrant de grands yeux.

-Alors désolé de te faire revenir à la réalité...mais tu n'es pas du tout mon genre, mentis-je.

-Vraiment ? S'étonna-t-il, en faisant une moue dubitative.

-Vraiment, répondis-je le plus sérieusement du monde.»

Je passa près de lui mais, il me barra le passage avec son bras et chuchota à mon oreille, toujours sous les yeux de sa copine en furie :

« Ce n'est pas parce que je ne t'ai rien fait ou rien dit jusqu'à maintenant que j'ai oublié les excuses que tu me dois, Sam, dit-il d'une voix suave. »

Mon prénom dans sa bouche, me donna de délicieux frissons le long de ma colonne vertébrale. Cependant, je n'en laissais rien paraître, le toisa, enleva son bras et passa sans le moindre mot.

J'avais enfin une heure creuse. Cette pause était vraiment la bienvenue. Avec cette longue journée ennuyeuse, j'avais besoin de décompresser. Alors que je marchais, je m'arrêtais net. Chad se trouvait à l'autre bout du couloir, le regard posé sur moi, n'osant plus faire un mouvement, de peur de me faire fuir. Nous nous dévisageâmes pendant plusieurs secondes lorsque pour une raison inconnue, je fis brusquement demi-tour et partis dans la direction opposée. J'entendis Chad m'appeler mais je ne me retourna pas. Au contraire, j'accélérais le pas. Alors que je pensais l'avoir semé, il apparut subitement devant moi, me plaqua contre des casiers et mit ses mains de part et d'autres de mon visage.

« Laisse moi tranquille ! Hurlais-je, tout en lui donnant des coups de poing sur le torse, qu'il avait à peine l'air de sentir. »

Ce petit jeu dû l'agacer puisqu'il se saisit de mes poignets et les plaça au dessus de ma tête. Ce n'est que lorsque je fus complètement immobilisée, que je remarquais à quel point son visage était près du mien. Instinctivement, j'arrêtais de respirer et, plongeais mon regard dans le sien. Grave erreur ! Je me perdis dans ses yeux verts, autrefois rieurs et maintenant, remplis de tristesse et de désespoir. Après un long moment de silence à se regarder, Chad prit enfin la parole :