Un amour interdit

Chapitre 4

Chapitre 4

Le cours de s.v.t s'était déroulé normalement, même si les messes basses sur le nouveau, enfin Jake, allaient de bon train. Les filles n'avaient cessé de jeter des regards entendus, de lancer des petites œillades ou montrer leur plus beaux sourires à celui-ci, à qui, ça n'avait pas l'air de déplaire du tout, puisqu'il leur répondait par un sourire éclatant. C'était ridicule ! A un moment, nos regards s'étaient croisés, je l'avais alors toisée et m'étais retournée aussitôt. Lui, n'avais même pas réagit, se contentant juste de me fixer étrangement puis de sourire face à mon comportement. Lorsque la sonnerie avait retentit, annonçant la récréation, tout le monde s'était précipité vers la sortie. Enfin, tout le monde à part moi. J'avais tranquillement rangé mes affaires et m'étais dirigée vers mon casier. Alors que je prenais de nouveaux cahiers, quelqu'un toussota. La première fois, je n'y fis pas attention. Seulement quand le son se réitéra, je jetais un coup d'œil pour voir qui s'amusait à faire ce bruit. Quelqu'un ferma alors brusquement mon casier, me faisant sursauter au passage. Jake. Sa première journée dans un lycée qu'il ne connaissait pas, n'avait pas l'air de l'affecter plus que ça. Très à l'aise, il donnait l'impression d'avoir déjà pris ses repères. Il était là, adossé nonchalamment contre les casiers, me dévisageant de ses yeux bleus hypnotisants. Je décidais de ne pas lui prêter attention mais, au bout de quelques minutes, son attitude commençait à titiller dangereusement mes nerfs. Il finit enfin par m'adresser la parole :

« Sam, c'est ça ? Voulut-il savoir. Je le lorgnais quelques secondes et hochais la tête. Il n'ajouta rien et se contenta de me fixer.

- Quoi ?! Qu'est-ce que tu me veux  ?! Criais-je au bout d'un instant, agacée par son petit jeu.

-Des excuses, répondit-il simplement, de sa voix rauque -et sexy.

-J-Je...te...demande... p-pardon ?! Réussi-je à dire tout en m'étranglant avec ma salive, stupéfaite.

-J'ai dit que je voulais des excuses, répéta-t-il calmement, -un peu trop d'ailleurs.

-Et pourquoi devrai-je te faire des excuses ?! M'exclamais-je, une lueur d'incompréhension dans les yeux.

-Tu ne te souviens pas de la dernière fois ? Me demanda-t-il, une pointe de surprise se lisant sur son visage.

-Écoute, t'es en train de te tromper de personne. C'est la première fois que je te vois. L'affaire est close. Donc...maintenant que le problème est réglé, tu peux partir... dis-je en faisant un mouvement de la main.»

Cependant, il ne bougea pas d'un pouce, et continua de me fixer.

« Alors ce n'était pas toi la dernière fois qui m'as bousculé dans la supérette ? Continua-il tout de même.

-Mais de quoi tu parles ?! M'énervais-je, en me pinçant l'arête du nez.

-Tu sais « l'abruti qui ne sait pas regarder où il marche », rétorqua-t-il en haussant légèrement la voix, essayant de m'imiter. »

Merde ! Oh non ! C'était lui que j'avais bousculé lorsque j'étais allée acheter du chocolat pour ma mère.

« C'est décidé, Dieu m'en veut ! M'exclamai-je en levant les bras. Mais attend...pourquoi je te devrais des excuses ? Je ne suis pas la seule en tord que je sache ! Hurlais-je, attirant le regard de plusieurs élèves.

-Donc tu admets que tu es en tord ? C'est déjà un bon début, dit-il sarcastique. »

Là, c'était trop. Ce petit prétentieux arrogant allait m'entendre !

« Alors, ouvre bien grand tes oreilles, sale gosse de riche ! Il est hors de question, je dis bien « hors de question » que je te présente de quelconques excuses, ceci veut dire qu'il n'y aucune possibilités que je revienne sur cette décision ! Alors fais comme moi et oublies ce qui s'est passé ! » Au fur et à mesure que j'avais parlé, son sourire s'était envolé et son visage avait viré au rouge, sûrement peu habitué à ce que quelqu'un lui parle de la sorte. Alors, fière de l'effet de ma tirade, je partis vers la salle de maths. Mais je savais qu'il n'allait pas en rester là...

Une fois installée, je poussais un soupir à fendre l'âme. Qu'avais-je fait pour mériter ça ?! De toutes les personnes que j'aurais pu bousculer ce jour-là, il avait fallut que ce soit lui. J'étais définitivement maudite !

Après les dix minutes de récréation, les élèves arrivèrent peu à peu dans une cacophonie sans nom. Lorsque Jake entra, il fouilla la salle du regard et au moment où il me vit, me lança un regard noir et se dirigea tranquillement vers le fond de la salle, immédiatement Ashley, avait sautée sur l'occasion pour se mettre à coté du garçon. Après que Mme Sirius, -la prof la plus sévère de tout le lycée- nous est donné des feuilles d'exercice, nous nous étions tous mis à travailler dans le silence. J'étais plongée dans une résolution d'équation complexe, lorsqu'un petit papier atterrit sur ma table. Je le saisis et lus le message : « J'obtiendrais ces excuses de n'importe quelles manières. Ne penses pas que je vais abandonner. » Je me retournais pour regarder l'expéditeur de ce mot. Il avait dans son regard, un éclat malicieux et ses lèvres affichaient un sourire carnassier. Il avait décidé de jouer ? Pas de problème. Je pris mon stylo noir et marquait : « JAMAIS je ne te ferais d'excuses alors va te faire foutre! » Puis je renvoyais le papier à Jake. Mme Sirius, était beaucoup trop occupée à sermonner un élève au tableau pour avoir pu assister à notre petit échange, ce qui n'était pourtant pas le cas d'Ashley, qui n'en n'avait pas loupé une miette et s'était alors mise à me lancer des éclairs. Une fois qu'il eu finit de lire, Jake me regarda et sourit de toutes ses dents parfaitement blanches signifiant « le plus tôt sera le mieux. » Je ne m'attardais pas sur son cas, qui me paraissait suffisamment désespéré comme ça, et retournais travailler. A la fin du cours de mathématique, je m’apprêtais à sortir, lorsqu'une main parfaitement manucurée s'abattit sur mon bras.

« Dis moi Sam, qu'est-ce que tu fabriques avec Jake ? Me demanda Ashley en grinçant des dents.

-Mais de quoi je me mêle ? Rétorquais-je en levant la tête.

-Que les choses soient bien claires, il est à moi ! Alors bats les pattes ! Me menaça-t-elle.

-Tout d'abord, je fais ce que je veux, et ensuite, ton Jake ne m'intéresse absolument pas ! C'est un imbécile de première classe, mais comme on dit : « qui se ressemble s'assemble » alors je suis sûr que vous ferez un couple du tonnerre ! »

Elle bouillait de rage. Une fois de plus, j'avais réussi à la faire enrager. Cela faisait deux ans que j'étais ici, mais elle n'avait toujours pas comprit, qu'il ne fallait pas se frotter à moi, sous peine de s'en mordre les doigts. Alors que je sortis, d'une démarche triomphante tout en bousculant Ashley au passage, je vis que Jake n'avait pas manqué un seul détail de la scène qui venait de se jouer. Il affichait d'ailleurs une mine réjouie, -ce qui ne me plût absolument pas- et dont je répondis en montrant mon majeur.