goyangi | jikook

⭐ 3 - Memory ⭐

˓˓ ˓˓ ฅ(^ⓛ ˵ ∀ ˵ ⓛ^)∫

๑

- Maw~ ! Maw~ !

- Ça vient, ça vient... je murmure, portant toujours ce petit sourire béat dont je n'arrive pas à me défaire, le regard fixé sur le cadran qui affiche le décompte approchant de zéro.

Bip- Bip- Clac !

J'ouvre le micro-ondes et en sors un petit bol de lait dans lequel je plonge mon index afin d'en juger la température, puis suce mon doigt pour l'essuyer et goûter au liquide crémeux.

C'est tiède.

- Parfait, je déclare avant de me retourner vers le chaton, qui continue de miauler en s'accrochant désespérément à mon jogging noir faisant office de pyjama. C'est bon, c'est prêt, tu peux me lâcher !

Sa queue rousse fait de grandes vagues dans les airs et je rigole, ne pouvant me fâcher devant tant de mignonitude.

- Voilà, tiens. C'est pour toi. Du bon lait, dis-je en m'accroupissant pour déposer le bol au sol près de lui.

Le petit animal délaisse aussitôt mon vêtement et se jette sans attendre sur la boisson dont il a dû sentir l'odeur depuis longtemps. Je le regarde plonger sa tête dans le récipient et laper vigoureusement le liquide d'un blanc immaculé. Sa jolie queue touffue arrête progressivement de s'agiter pour se poser tranquillement derrière lui, au sol. Mais le bout continue de bouger, ondulant contre le faux parquet en toute légèreté. Il devait avoir faim, et il a l'air de se régaler.

Je souris de toutes mes dents et me retient de le caresser de peur de le déranger dans son dîner, et me relève pour retourner à la préparation de mes nouilles. Je sais qu'il est presque une heure du matin, mais j'ai atrocement faim. Mon ventre crie famine et si je ne soulage pas mon estomac, je n'arriverai jamais à dormir.

J'ajoute un oeuf dans la casserole pleine d'eau bouillante dans laquelle j'ai déjà fait plonger les ingrédients et l'assaisonnement. Je mélange à l'aide d'une cuillère en bois tout en inspirant la vapeur de l'eau aromatisée à plein poumons. Mon ventre se tord sous cette odeur alléchante et ma bouche se remplit instinctivement de salive. Je lèche mes lèvres en anticipation, puis arrête de touiller et dépose la grande cuillère sur le comptoir à droite de la table de cuisson.

Je me dirige ensuite vers un haut placard pour en sortir une petite boîte en carton contenant mes précieuses pilules contre la gueule de bois. Même si je tiens assez bien l'alcool, les lendemains sont toujours plus difficiles à assumer, alors c'est une précaution que je prends à chaque fois, si j'en ai l'occasion. J'avale le petit bout ovale avec un grand verre d'eau fraîche qui me fait le plus grand bien. Je pousse une longue expiration bruyante digne des publicités pour sodas et dépose ensuite le verre vide au fond de l'évier.

Puis le silence paisible de mon appartement m'envahit de nouveau, uniquement bercé par les faibles gazouillis de l'eau qui bouille, et ponctué par les petits lapements discrets, vifs et réguliers du chaton, que j'observe avec tendresse, adossé à l'évier situé à moins de deux mètres de l'animal. Les mains de chaque côté de mes hanches me maintenant sur le rebord frais du comptoir ébène, je laisse divaguer mes pensées.

Je n'ai jamais eu d'animal de compagnie. Et je n'ai jamais pensé, ni même envisager en adopter un depuis que je vis seul dans cet appartement. Peut-être parce qu'il n'y en a jamais eu chez mes parents, ma mère étant allergique à la plupart des poils d'animaux et mon père, lui, ne les aimant tout simplement pas. Il trouve qu'ils sont une perte de temps et d'argent, et qu'ils sont envahissants. De fait, ils ont toujours refusé d'adopter la moindre bête, malgré mes demandes récurrentes et insistantes quand j'étais petit.