Chapitre 5 : Nouvelle vie

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Devant un palace fait de terre rouge dont les façades en biais semblaient jouer entre elles comme un casse-tête géant qui ne rêvait que d'être résolu, je me demandais encore pourquoi la malchance semblait me suivre à la trace. D'un revers de la main, Iblis ouvrit les portes de la bâtisse toute droite sortie du film Drop City sans vérifier que je le suivais.

L'entrée donnait sur une gigantesque pièce décorée par plusieurs meubles en bois sans avoir été placé en fonction de leur utilité. Les fenêtres au plafond illuminaient la pièce rouge sang.

— Ta nouvelle maison, commenta Iblis.

Je pris le temps de respirer un bon coup. Il n'avait pas tort, en décidant de le suivre, j'avais décidé de changer de lieu de domicile. Mais en quelques heures, il m'avait tellement tapé sur le système que j'avais envie de crier au mensonge tout ce qu'il me disait. Je tournai sur moi-même pour observer les lieux. Derrière moi, il y avait un minuscule escalier en verre.

— Nos chambres et la salle d'eau sont en haut.

Je me tournais furtivement vers lui, les yeux outrés.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

Il souffla de mécontentement et passa ses mains sur ses cheveux.

— Nous allons vivre ensemble, insista-t-il.

La malice dans ses yeux ne m'échappa pas. Je n'avais pas prévu de vivre avec lui. Mais, je n'avais pas la force de me disputer avec lui. Puis je partis pour de bon explorer le haut de cette maison, ma maison.

En montant les escaliers, je posais une main sur mes côtes. Un sentiment bizarre m'envahissait depuis mon arrivée ici et pas en rapport avec le stress, la colère ou la peur. Non, mon pouvoir titillait mes sens. Il grandissait comme une entité à part entière dans mon corps et la présence d'Iblis l'agitait. J'avais soif de puissance, un désir grandissant qui effaçait la peur que j'avais eu la première fois que j'avais vu le vrai visage d'Iblis.

Je tournais sur la première porte à ma droite et l'ouvris sans attendre une quelconque autorisation de la part du maître des lieux. La pièce terreuse offrait un immense lit avec des draps dorés. Une main se posa sensuellement sur ma hanche.

— C'est ma chambre. Mais si tu veux essayer le lit avec moi, on peut s'arranger ! murmura-t-il au creux de mon oreille.

Un frisson me parcourut l'échine. Mon pouvoir jouait bien des siennes, et intérieurement ma magie souhaitait que cet homme m'appartienne. Sa puissance attirait la mienne. Il m'attira contre lui et lova son menton dans mon cou. Une odeur boisée enveloppa mon corps.

— Lorsque que je l'aurais décidé.

Je pinçais la peau de son poignet et il me laissa me dégager. Je le regardais en biais, tentant d'être indifférente à ses avances. Si mon pouvoir avait décidé d'une chose, j'avais encore mon mot à dire.

— J'imagine que ma chambre est la prochaine ! ajoutai-je en fronçant le nez.

Iblis fit la moue et regarda mes jambes dénudées par ma tenue trop légère et haussa les épaules. Il partit vers les escaliers. Finalement, il passa sa tête dans le couloir :

— Si tu changes d'avis, tu sais où est ma chambre !

J'appuyais sur mes tempes pour empêcher une migraine d'émerger. Cette créature n'allait pas me laisser tranquille !

— Donne-moi les réponses à mes questions si tu es aussi amusé ! répliquai-je, irritée.

Il émit un petit rire avant de descendre les escaliers.

OSTIUM - Jeu [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant