Les vacances de Noël touchaient à leur fin et la rentrée avait lieu aujourd'hui. Le retour à Londres avait été délicat et malgré la présence rassurante de Julia, des pensées nostalgiques envahissaient régulièrement mon esprit. J'étais rentrée il y a maintenant trois jours et l'envie de repartir apparaissait pour moi comme une nécessité. Je soufflais délicatement en entendant mon cellulaire vibrer sur le recoin de ma table de chevet.
Alison ♥ "Bon courage pour ta rentrée Ju' tu me manques déjà tellement.. Je vais demander à maman si je ne peux pas venir te voir un week-end.. j'ai tellement besoin de toi. On s'appelle ce soir hein ? Etienne m'a envoyé un message, tu avais raison ! Je t'aime fort, à très vite j'espère"
Une bouffée de chaleur envahit mon corps encore enfouit sous les immenses couvertures de mon lit. Une sensation de tristesse infinie se répandit dans mon cœur, laissant un vide immense en moi. Alison était ma petite sœur, c'était mon rayon de soleil, ma force d'avancer chaque jour, mon espoir en l'avenir. Elle vivait avec ma génitrice aux Philippines, encore trop jeune pour s'envoler loin d'elle pour le moment. Elle était entrée en première dans un lycée privé de l'archipel, encore quelques années s'imposaient avant qu'elle ne puisse me rejoindre à Londres. J'avais quant-à moi pris mon envole il y a maintenant un an et demi, en intégrant "The Art Academy" ma liberté avait vu le jour à ce moment là. Julia et moi louions grâce à l'aide de ses parents et de ma mère un magnifique studio au cœur de Londres à seulement trois stations de métro de l'Université. Julia avait intégré quant-à elle la réputée Université de Lettres, ayant toujours été une folle amatrice de littérature Anglaise. Notre collocation nous avait valut tellement de bons moments que ces années d'études supérieures apparaissaient déjà comme les plus belles de notre vie.
J'étirais mes membres tout engourdis en repoussant tristement mes couvertures au fond du lit. Le réveil indiquait 7h18. Je pianotais sur mon cellulaire en répondant à ma petite sœur que je l'appellerai ce soir sans faute puis me levais d'un bond hors de mon havre de paix. Je filais à une allure folle sous la douche, refroidis par le parquet frigorifié de ma chambre. En sortant, de la vapeur d'eau dégoulinait sur le miroir de la salle de bain montrant à quel point ma douche avait été brûlante. J'adorais ça, laisser couler l'eau brûlante sur ma peau nue pendant des heures. C'était revigorant. J'enfilais ma tenue préparée de la veille et laissais mes longs cheveux encore mouillés retomber dans mon dos. Après un léger coup de maquillage, je filais à la cuisine où Julia avait déjà préparé le petit déjeuner.
_ C'est quelque chose dont je ne me lasserai jamais tu sais dis-je en souriant tes petits déjeuners, tes toasts à la confiture de framboise et ce merveilleux jus d'orange.
_ Je sais June, c'est pour ça que je me lève tous les jours vingt minutes plus tôt depuis maintenant un an et demi dit-elle en rigolant.
C'était sans aucun doute, la meilleure des meilleures amies. Je m'empressais de la serrer dans mes bras en l'embrassant sur la joue. Après avoir englouti mon petit déjeuner je regardais brièvement l'horloge du salon : 7h38, j'étais en retard. Je courais alors jusqu'à l'entrée, sautais dans mes Victoria, enfilais mon manteau et mon écharpe avant de crier un "Je file Julia, à ce soir, passe une bonne journée" précipité. Je m'engouffrais à toute allure sur le trottoir où l'air glacial de dehors me coupa un instant la respiration. Je fini par souffler un bon coup, ajustais mon sac et repris ma course jusqu'à la station de métro. Je bousculais sur mon passage quelques personnes m'excusant à voix basse à chaque fois, la foule est dense à cette heure de la journée. Londres s'éveille peu à peu, la vie s'immisce tranquillement dans les rues de la Capitale. Je dévalais à grande vitesse les quelques marches de la station, puis sautais à temps dans le métro, les portes se refermant juste à temps derrière moi. Je manquais à présent d'air, mes poumons étaient essoufflés par cette course folle. Je me posais alors sans délicatesse sur un siège libre et m'enfonçais fortement dans ce dernier. Je sortais mes écouteurs que j'enfonçais dans mes oreilles et lança "We hope de Staliners". Quel merveille cette chanson pensais-je alors en m'appuyant tranquillement contre la fenêtre. Elle avait le don de me redonner le sourire, c'est mon petit espoir, mon rituel du matin.
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We hope | hs | TERMINÉE
FanfictionIl s'approcha ensuite délicatement de mon oreille, tenant toujours fermement ma tête contre sa main avant de me chuchoter doucement : - Il faut que tu me promette deux choses, et sans même m'en rendre compte j'hochais la tête de façon affirmative po...