La Meute Vaillante

Chapitre 8

Je me déplaçais dans la salle de bain.
Je me contemplais dans le miroir une fois déshabillée.
Une fille avec une crinière blanche, raide, qui retombe sur ses épaules et dans son dos.
Une peau un peu laiteuse. Je me démaquillais et inspectais mes yeux bleus.
C'est elle, la fille, qui sauvera sa meute ?
Il va lui en falloir du courage pour affronter tout ça. Et aussi pour le supporter...

Je soupirais en prenant ma douche. J'appuyais mon front contre la paroi laissant l'eau s'écouler le long de mon dos. Après m'être lavée, je passais une serviette autour de ma poitrine.
Je ne suis pas plate, mais je ne fais pas non plus un tour de poitrine extraordinaire.
Je ne déplais pas, il m'est déjà arrivé de passer des nuits avec des hommes ou des femmes. Je ne voulais pas de relation sérieuse. Et certainement pas avec des humains. Ça serait trop compliqué de cacher éternellement ma nature. Et en sachant que les Forces de la Nuit interdisent les relations interraciales... Les Forces de la Nuit... J'en frissonnais.
Je me séchais et m'habillais à toute vitesse. Puis je sortis de la salle de bain en pyjama.

Je descendis dans la cuisine. N'ayant pas le courage de faire tout un assortiment de plat, je soupirais.
Morgan avait pris ma place dans la salle de bain.
Tant mieux, comme ça je fais tranquillement le repas. Je fis chauffer l'eau des pâtes puis de la viande. Ces deux-là furent rapidement cuits par rapport à d'habitude... Je secouais la tête, je suis juste fatiguée. J'épluchais alors quelques carottes que j'avais acheté dans la journée. Puis je les râpais et je préparais la table.
Morgan descendit une fois tout cela terminé. Il a dû se dépêcher à cause de l'odeur de la nourriture.
Nous mangions dans le calme. Une fois que j'eus mis la vaisselle dans le lave-vaisselle, je partis dans la salle de bain pour me brosser les dents. J'évitais le plus possible Morgan.

Franchement... Jamais je n'ai produit de tel chose. Jamais rien n'est sorti de mes mains, je n'ai jamais rien fais apparaitre. Comme par hasard ce type débarque, me sors son blabla et voilà que j'ai des capacités que je n'avais jamais eu ?
Et puis sont-elles à moi ? Ce n'est peut-être même pas moi qui avais fait ça...
Je restais immobile devant le lavabo, je me regardais.
Et pourquoi pas ?...
Je fis couler l'eau, et au moment où je la touchais... Elle se gela d'un coup.
Je reculais vivement en poussant un petit cri perçant.
Je me rapprochais doucement du lavabo, j'effleurais doucement la glace qui se liquéfia et coula abondamment.
Je poussais un petit rire nerveux, et je fermais le robinet.

Demain je vais travailler et je suis très fatiguée.
Je partis dans mon lit pour me coucher. Morgan avait décidé de dormir dans le fauteuil. Je pense qu'il a dû comprendre que finalement ma place se trouvait dans mon lit et la sienne dans le fauteuil.
Au fond ça ne doit pas être un mauvais garçon... Je devrais peut-être lui laisser une chance...
Je baillais, mes yeux se fermaient doucement. Je tombais dans l'inconscience, dans le noir de la nuit.

Je me levais tôt pour me préparer. Je me débarbouillais le visage, puis me maquillais légèrement.
Je me revêtis des habilles que je portais hier. Je descendis l'escalier silencieusement mais rapidement. J'inscrivis sur une demi-feuille blanche un petit mot pour Morgan.
Je me rendis seule à mon travail, complétement à pied. J'avais envie de marcher.

Je pensais tête basse. D'un coup, je rentrais en collision avec quelqu'un et ce fut brutal.
Frénétiquement, je portais ma main à mon front. Des yeux d'un bleu gris me contemplaient.
- Pardon ! M'excusais-je en reculant vivement pour voir qui se trouvait devant moi.
Les traits de son visage étaient très beaux. Ses cheveux noirs mettaient en valeur ses yeux bleu-gris. Des pommettes saillantes, de jolies lèvres, et le teint légèrement bronzé.
- Je...Pardon. (L'homme laissa un silence) K-Kelly ?... Demanda-t-il les yeux ronds.
Je dévisageais alors ce garçon qui était plus grand que moi. Mes neurones réagir grâce aux nombreux coups de jus qui les firent se connecter et me donner l'information.
- Jake... ? C'est vraiment toi ?
- Kelly ! S'écria-t-il en m'enlaçant très fort mais tendrement. Mon Dieu ! Tu es en vie ! Où étais-tu passée ?
Il me fit voltiger dans les airs, en riant.