Chapitre 21

282 18 14
                                    

PDV KELLY

Je me désignais en tant qu'assaillant. Leurs yeux posaient des questions silencieuses.
- Je vais jouer le rôle de la troupe adverse. Vous allez répéter le plan. Expliquais-je pour répondre à tous.

J'entrevis des hochements de tête. Évidemment, ce n'était qu'un des nombreux scénarios. Ce n'était qu'une hypothèse. Rien n'était écrit, rien ne pouvait être certain.
Nous répétions la scène la plus probable. Chacun devait connaître son rôle, chacun devait connaître sa place. Et tout semblait au point.
Une majorité était tendue. Je les comprenais, j'étais moi-même sous tension.
J'étais assez rassurée d'avoir pu offrir un repas suffisant à chacun d'entre eux. Je les avais vu regagner en vitalité. Ils n'étaient plus constamment couchés dans une grotte à attendre. Ils semblaient revivre.

Dans un élan de bonne humeur je proposais à Morgan de m'accompagner afin de me dégourdir les pattes après la reconstitution. Il accepta ravit par mon offre. Ça devait être l'une des rares fois où je proposais cela de mon propre-chef.
L'air frais s'engouffra dans mes poumons ce qui me fit un bien fou. Mais d'une certaine façon j'avais l'impression que respirer me cribler de douleur.

- Tu crois que Sarah va tous nous exterminer ? Demandais-je doucement.
Son silence m'indiqua que j'avais raison. Il ne voulait sans doute pas m'inquiéter mais son silence me rendit encore plus anxieuse.
Je lui donnais un léger coup d'épaule et je courus devant lui en le taquinant.
Je m'arrêtais en alerte mais il fonça sur moi sans pouvoir ralentir. Nous tombions ensemble sur le sol dans la neige encore fraîche. Je gloussais alors qu'il en faisait de même.
- Tu sais, il faudrait arrêter de me regarder quand je dors. Je ne vais pas m'envoler. Fis-je soudainement.
Il évita mon regard comme un enfant qu'on aurait découvert en train de manger des bonbons en cachette.
- Désolé. C'est juste que... Je suis un peu inquiet. En ce moment, tu ne fais que marmonner des choses quand tu dors. Me confia-t-il.
- Ne t'en fait-

Je sentis des regards se braquer sur moi. Comme si cela me brûler. Je me relevais d'un bond. Je regardais autour de moi, rien d'autre que la nature vivante.
Je deviens paranoïaque...
Je secouais la tête, certaine que je me faisais des idées.
- Il faut que tu y prête toute ton attention. Me souffla grand-mère.
Je reniflais profondément, ma cage thoracique s'ouvrit pleinement. Diverses odeurs me chatouillèrent les narines. Là. C'est là.
Je fixais un point, je focalisais un endroit bien précis. Des paires d'œil firent irruption. Puis d'autres, et encore d'autres scintillant dans l'ombre.
Je n'étais pas prête. Ça n'était pas comme ça que j'imaginais la chose.
Je secouais entièrement mon corps. Je ne devais pas paraître suspecte. Je n'avais pas vu ces yeux.

Je me retournais vers Morgan qui me fixait toujours, je bafouillais un mensonge :
- Il m'arrive de caresser tes oreilles la nuit. C'est très doux... Rassurant.
Ce n'était pas vrai étant donné que j'avais un bon sommeil depuis quelque temps.
Mon ami m'offrit un sourire avec toute la tendresse qu'il possédait à mon égard.
J'essayais de lui rendre son affection par le plus beau de mes sourires mais j'étais crispée.
- Nous sommes observé. Ils sont plusieurs. Il faut partir sans faire d'histoire. Lui fis-je calmement.
Cependant là était mon erreur. Morgan réagit mal. Il donna une attitude qui exposa que nous avions découvert leur présence.

Un projectile sombre se dirigea sur Morgan. La panique prit le dessus, je me plaçais devant lui. L'attaque me projeta contre le tronc d'un arbre proche. Je glissais au sol puis je me relevais en secouant la tête.
Je vis la horde de loup et Sarah à sa tête.
Je levais la tête pour regarder le ciel. Je poussais le plus fort et le plus long hurlement que je pu afin de prévenir les autres.
La guerre venait de commencer.

PDV LEONIE

J'étais bien heureuse d'avoir pris de l'argent et des vêtements. Les vêtements était surtout pour les loups qui m'accompagnaient. Je n'allais pas les laisser prendre les transports en commun les parties à l'air. Je ne tenais pas à en payer en plus de ça une amende par leur faute.
Mon intelligence et l'argent nous avait fait gagner beaucoup de temps. Je me souvenais que Morgan avait parlé de journées. Nous n'avions pas mis autant de temps pour arriver à ce qu'il semblait être le bon endroit.
Mais il était sûr que la marche était plus facile afin d'accéder à toutes les étendues de forêt.

Je ne sais pas ce qu'il m'attend là-bas. Les loups qui m'accompagnent ne semblent pas non plus très sûr. Mais tant que Kelly n'était pas toute seule, je savais me tenir tranquille.
Le silence régnait sur la nuit lorsqu'un un hurlement de loup déchira le silence, pas un loup, ce loup... C'était Kelly.
- Kelly... Murmurais-je à moi-même.
- Kelly ! Criais-je.
Je lâchais ma place auprès de Nathan. Je me mis à courir rapidement entre les arbres, je repairais d'où le son provenait. Je reniflais l'air. Je connais l'odeur de ma meilleure amie.
Ce n'est pas difficile de reconnaître l'odeur de celle avec qui l'on a passé la majorité de son adolescence.
Je me rapprochais de plus en plus car j'entendais des grognements déchirant au moment où le hurlement de Kelly s'arrêta.

La Meute VaillanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant