Chapitre 1

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Je devais avoir 6 ans lorsque ma mère m'a abandonnée dans un carton tapissé de papier journaux comme un chiot, près d'une route d'une ville peu connue.
Le carton était assez petit, car j'étais en ce temps-là assez petite pour aisément être roulée en boule dedans.
Ce jour-là j'étais mis-humaine mis-loup...
De ce que j'ai toujours compris, je suis un loup-garou. Ce qui veut dire que j'ai la faculté de me transformer en loup. On m'a toujours dit de garder cela caché. Et sans même des avertissements concrets... Au plus profond de moi je sentais qu'il était dangereux de m'exposer aux autres.

On m'avait abandonné lors d'une transformation non-aboutie. Les oreilles, la queue et la fourrure d'un loup et le reste humain.

Des bonnes sœurs m'avaient recueillies dans leur couvant après m'avoir trouvé au bord de la route. Il semblait que j'avais réussi à redevenir normale avant leur arrivée. Je l'avais fait inconsciemment.

Elles se sont occupées de moi jusqu'à environ mes 12 ans.
Je n'avais pas pu contenir plus longtemps le loup qui luttait en moi.
Comment aurais-je pu le retenir plus longtemps ?
J'étais seule, personne ne m'avait appris à calmer mes colères ; mes tristesses ; et plus encore, l'adrénaline courant dans mes veines.
Et tout cela avait failli causer ma perte. Ma nature avait failli me détruire.
Le souvenir de ce jour qui avait fait basculer ma vie me revient.

//Flash Back//

La pleine lune traversait les rideaux de ma petite chambre dans les combles du couvant.
Les lumières argentées de la lune éclairaient le peu de meuble qui se trouvaient dans la minuscule pièce où je dormais.
Une commode en bois foncé, la couleur identique à la tête du lit.
L'édredon était blanc et un petit bureau pour mes devoirs.

J'avais le sommeil léger car ma fièvre montait en flèche depuis ce matin. Sœur Isabelle était l'une des nonnes qui s'occupait le plus souvent de moi, elle était moyenne un peu boulotte avec des cheveux châtains et des yeux marron foncé ; noirs.

Ce matin, c'était sœur Isabelle qui avait pris ma température.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas pu me métamorphoser.
Presque 1 mois que l'esprit animal en moi était enfermé.
Il ne supportait plus d'y être. Je le savais car il se manifestait sur moi de plus en plus.

Nous étions au milieu de la nuit avec la lune magnifiquement ronde, grande, belle et lumineuse.
Je tournais encore et encore dans mon lit. Les draps s'enroulant autour de moi comme des serpents.
J'avais tellement chaud.
Je savais que nous étions en été mais ce n'était pas à cause du temps mais à cause de cette stupide fièvre, à cause du loup.

Je m'étais tenu le ventre comme si l'esprit du loup en moi déchirait mes entrailles avec ses griffes et me mordait le cœur avec ses mâchoires massives.
Je hurlais de douleur en me recroquevillant sur moi-même.

J'entendis à peine le martèlement des pas rapides de Sœur Isabelle qui montait en toute hâte les escaliers pour me rejoindre.
Elle ouvrit rapidement la porte et vient au chevet de mon lit, déposa sa main froide sur mon front brûlant puis elle chuchota une prière religieuse.
Je commençais à sangloter, puis elle répéta plus distinctement cette fois :
- Dieu faite que cette petite guérisse rapidement, elle ne mérite pas ce qui lui arrive... (elle continua sans que je puisse distinguer le sens de ses mots)

Mes sanglots se transformaient en grognements, puis mon souffle s'accentua, se faisant plus rauque.
Je me mis à genoux la tête baissée, écrasée contre mon matelas.
Sœur Isabelle avait retiré sa main pour la porter à sa croix autour de son cou, elle portait toujours sa tunique noir et blanche de religieuse.
La louve en moi était sorti, elle était sur le chemin pour m'engloutir.
Les os de mes bras et de mes jambes s'étaient tordus, mes muscles s'étaient endurcis. De la fourrure blanche s'était répandue sur tout mon corps. Ma chemise de nuit avec des fleurs avait disparu. Mes ongles s'étaient allongés et recourbés en griffes. Une queue ainsi que des oreilles et un long museau avaient poussés.
Je m'étais métamorphosée.
Sœur Isabelle avait reculée sur ses fesses en criant.

- Mère supérieur, mes sœurs venez vite !

Je voyais les yeux de sœur Isabelle apeurés.
Elle avait reculée jusqu'à toucher le mur de pierre avec son dos.
La porte toujours ouverte, je sautais de mon lit ayant appui sur mes 4 pattes.
J'entendais les bruits de pas des nonnes dans l'escalier qu'avait monté sœur Isabelle à peine quelques minutes au paravent.

Je restais pétrifiée devant Sœur Isabelle qui serrait fort sa croix tandis que les autres montaient en vitesse.
J'ai tellement peur que l'on me traite de monstre, que l'on m'enferme... Cela me décida à prendre la fuite. Ce qui me valut de bousculer des sœurs dans l'escalier.

Je reconnus vaguement sœur Clémentine grâce à sa légère odeur de fumé, c'était la seule femme du couvant à se cacher derrière les cyprès pour fumer.
Sauf qu'un jour je l'avais suivi et elle m'avait fait jurer de ne rien dire, c'était notre petit secret.

Alors que je passais à côté d'elle, son regard s'avéra surpris.
Celle-ci avait-elle reconnu mes yeux ? Ils avaient gardé leur couleur.
De sa voix rauque à cause de la cigarette elle avait chuchoté :

- Kelly ?
Je m'appelle Kelly. Kelly sans nom de famille. Kelly sans famille. Kelly sans ami.

La Mère Supérieur se plaça devant sœur Clémentine en brandissant sa croix en bois devant elle comme bouclier ou une épée, celle-ci brailla :
- Satanás !

Mère Supérieur. Quel âge a-t-elle ?
Je crois qu'elle a plus que la soixantaine, elle était agile pour son âge. Celle-ci s'habillait comme toutes les autres religieuses avec l'habit monastique. Mais il était tout de même différent des autres d'une certaine manière.

Je pris la fuite, je me dirigeais rapidement vers la grande porte pour sortir.
Mais elle était fermée.
Affolée, je regardais partout pour trouver une sortie mais aucune ne se présentait à moi.
Alors que les pas des religieuses semblaient se rapprocher de plus en plus de moi.
Je me sentais étourdis. Ma vision se brouillait par moment.
La pleine lune lança ses rayons argentés dans mon dos. C'était mon issu.
La panique ainsi que la bête en moi prit le dessus.
Je n'avais plus le contrôle.
Je sautais par le vitrail qui se brisa, heureusement j'étais au rez-de-chaussée donc peu de risques.

//Fin du flash back//

Ce jour fut l'un des pires qui soit.

J'habite seule. Et j'enchaine différents petits jobs depuis mon plus jeune âge. J'ai réussi à me faire embaucher il y a un moment en trafiquant mon identité. Surtout mon âge.
Ça n'a jamais été facile de me confronter aux autorités. Mais jusqu'à aujourd'hui, je me suis bien débrouillée. C'est surtout grâce à une personne qui s'est porté garante pour être mon tuteur...
Alors tout le monde a fini par m'oublier petit à petit malgré mon apparence voyante.

Des cheveux blanc immaculé qui sont souvent considérés comme étant une perruque ou une coloration très réussite. Cependant c'est complètement naturel. Et des yeux d'un bleu clair, perçant.
On évitait de me fixer dans les yeux, ou de me regarder avec insistance. J'avais pourtant l'impression d'être à cause de ça mis de côté...

Désormais je n'ai plus la grande envie d'avoir une famille. Nombreux événements de mon passé m'en empêchent, c'est trop douloureux...

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Hello ! Je vous remercie d'être ici déjà !
Pour ce premier chapitre, de mon histoire

J'espère que vous apprécier le début, juste le début déjà....

N'hésitez pas, et donnez moi vos avis ! Positif comme négatif (≧∇≦)/

La suite arrivera quand ça me semblera bien :3

Je vous fais de groooos bisous et vous souhaite une bonne continuation ~ <3

La Meute VaillanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant