Chapitre 1 - Repos merité

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Une nouvelle fois les embouteillages se montraient persistants. La jeune journaliste avait fini par prendre son mal en patience. Tout ce bazar routier était devenu monnaie courante ici. Elle regarda dans son rétroviseur à maintes reprises afin d'évaluer la longueur du congestionnement. Elle ralluma la radio, et battait la mesure au pied, des dernières chansons Américaines de l'époque. Il faisait chaud en cette fin de matinée.

Et enfin, après une dure lutte contre les embouteillages et l'énervement que ceux-ci procuraient, les bureaux du « Deutsches Volkszeitung » étaient devant elle. Ils se situaient au numéro mille sept-cent onze. Cette adresse était celle d'une tour, de faible hauteur. D'ailleurs, les Bonnois avaient surnommé cette tour la « Die Zeitturm », signifiant « La Tour du Temps. », cette expression très philosophique était justifiée : de nombreux journaux se partageaient le bâtiment, des quotidiens, des périodiques, contant l'histoire de la région depuis un certain nombre d'années.

Cet immeuble moderne pour l'époque constitué de béton armé, de verre et d'acier était occupée par huit grands journaux qui chacun possédaient un étage. Même s'ils étaient tous en concurrence, l'ambiance était plutôt bon-enfant et même parfois joviale, en effet, il fallait bien avouer que l'un des journaux se nommant « Der Lustige Bleistift », littéralement : « le Crayon Drôle » avait récemment reçu des menaces de la part des autorités. C'est ainsi que tous les Journalistes se serraient les coudes.


Les bureaux du « Deutsches Volkszeitung » étaient situés au huitième et dernier étage, ainsi les équipes y travaillant, avaient une vue panoramique sur la capitale de l'Ouest.

Klara stationna son véhicule, puis prit l'ascenseur pour rejoindre son bureau au huitième étage. Les portes de l'ascenseur se fermèrent, une musique d'attente donnait un air cocasse à cette ascension. Arrivée au sommet, elle ouvrit son bureau, se fit couler un bon café et commença à travailler, elle passa le restant de la matinée à écrire des articles en tous genres, elle mangea à la cantine collective le midi, puis elle fit encore moult aller-retours entre divers lieux pour des interviews dans tout Bonn et son bureau.

Pour Mademoiselle Dietriech, la journée s'acheva vers vingt heures.

C'est une nouvelle fois qu'elle prit sa voiture, mais cette fois-ci c'était pour se rendre chez elle, dans une prestigieuse villa, située dans la partie cossue de la cité. Elle s'approcha au pas de sa résidence. Sa maison était de toute beauté, c'était une bâtisse très moderne, et futuriste, ainsi cette maison était cubique sur deux étages et totalement blanche. Elle était constituée d'un cube central puis de deux ailes sur les côtés, et d'ailleurs l'une de ces ailes abritait une piscine intérieure, mais il y en avait une autre dans le jardin.

Avec plus de détails, peut-on dire que le cube central de la maison abritait les pièces à vivres ; soient les salons, salle à manger, cuisine et mini-cinéma, l'une des ailes abritait donc uns piscine et l'autre, les appartements de Klara avec chambre, dressing, salle de bain privée et penderie. En tout, la bâtisse atteignait les deux-cent mètres carrés, et à cela venaient s'ajouter les cinq hectares du jardin. Cette maison, Klara en rêvait depuis toute petite, elle la fit construire suite à un héritage. En effet sa feue-grand-mère, Amandine, avait une petite propriété à l'endroit où se trouvait la villa aujourd'hui et cette femme avait dit un jour à sa petite fille ces mots :

« Tu sais ma petite, tu n'as que quinze ans mais sache qu'à ma mort, je tiens à te léguer ma propriété de repos à Bonn, et là tu pourras faire construire la maison dont tu nous parles tant. Mais pour ça, je t'autorise à faire raser ma vieille bâtisse sans valeur. »

A la mort de son aïeule, il y a huit ou neuf ans, elle fit raser la vieille demeure et l'argent de l'héritage finança les travaux, bien sûr, elle mit aussi de sa poche et sa maison vit le jour en moins de deux ans. Elle ouvrit la porte et alla se faire à manger avant de se poster dans son canapé à regarder la télé, un plateau sur les genoux. De longues ombres s'étendaient à l'intérieur de son séjour. Le ciel tout entier prenait des teintes de feu. Elle s'assoupit en quelques secondes.

Finalement on ne savait que très peu de choses sur la famille Dietriech. Sa mère était décédée  quatre ans auparavant, et elle n'avait jamais connu son père, mort pendant la seconde guerre mondiale. C'est sa grand-mère, Amandine qui l'avait élevée en France, à Paris avant de déménager en Allemagne de l'Ouest. Elle était la dernière des Dietriech car pour l'instant, elle n'avait pas d'enfants, ni de conjoint, l'occasion ne s'était vraiment jamais présentée à elle. Un jour viendra... Même si pour le moment, son travail avait une place très importante dans sa vie, peut-être trop importante...

Tous les amis, collègues de Klara étaient en couple et même plus de la moitié d'entre eux avaient des enfants mais cela ne gênait pas la jeune femme qui pour le moment le vivait très bien.

Le téléphone se mit à sonner, réveillant la jeune Allemande dans un énorme sursaut. Elle ne savait plus où elle était et chercha dans tous les sens son combiné. Il faisait presque nuit, elle se déplaça à l'aveugle avant de se cogner dans son buffet. Elle décrocha.

« - Klara ?, déclara un homme.

-Oh Artmund ! Je ne m'attendais pas à ce que tu m'appelles à cette heure-ci...

-J'ai réfléchi, et tu devrais prendre des vacances Klara. Regarde, il est à peine vingt-et-une heures, et je suis sûr que je t'ai réveillée. Tu es un bourreau de travail. Prends quelques jours...

-Mais... Mais attends, tu n'as plus confiance en moi ?, demanda la jeune femme qui se sentait trahie.

- Non Klara, détrompe-toi, tu es mon meilleur élément, mais prends du recul. Personne ne pourrait travailler autant ! C'est pour toi et ta santé que je fais ça, regarde, tu es fatiguée ! Ça se voit que tu as vidé l'anticerne, sois raisonnable et prends du repos... Cogite bien... Et tu comprendras... Allez, bonne soirée !

-Oui... Bonne soirée, répondit-elle en baillant. »

Klara aimait beaucoup son patron très attentionné, ils avaient toujours eu de bonnes relations professionnelles mais rien de plus. Et après réflexion, elle accepta, et profitera de l'été arrivant pour bénéficier un peu plus de ses journées. Elle qui n'avait jamais pris de repos, c'était maintenant chose faite.



Voilà ! Ce second chapitre est à présent terminé, j'espère sincèrement qu'il vous aura plu ! Et puis, vous êtes plus en plus nombreux à nous lire et nous suivre, Merci ! Retrouvez la suite dès maintenant !

Rédigé par Les Éditions Café

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