Chapitre 0 - Rencontre

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Les embouteillages étaient devenus quasiment habituels pour Klara Dietriech, illustre journaliste au « Deutshe Volkszeitung ». Et en effet, aujourd'hui elle devait se rendre au centre hospitalier de Bonn, le « Universitätsklinikum Bonn », réputé pour la qualité des soins qu'il propose. Plusieurs kilomètres séparaient encore la journaliste du service de gériatrie, là où elle était attendue par un vieil homme qu'elle ne connaîssait point.

« - Oh ! J'en peux plus de ces bouchons !, râlait-elle."

Elle alluma la radio, et entendit la voix d'un homme parmi les bruits parasites :

« - Bonjour à toutes et à tous ! Bonnoises, Bonnois ! Aujourd'hui, c'est une belle journée qui nous attend, car l'anticyclone devrait rester encore quelques jours nous promettant un bon début de semaine, n'est-ce pas Sonja ?

- Oui tout à fait mon cher Franz ! Il devrait faire chaud, très chaud dans notre Capitale de l'Ouest ! On dépassera même les trente degrés par endroits. Répondit une voix de jeune femme.

- C'est excellent ! Merci Sonja ! Mais avant, la réclame, et l'on revient juste après ! Reprit l'animateur.

- Bon, bah on sait qu'il va faire beau aujourd'hui... c'est déjà une bonne chose ! », lança la jeune femme pessimiste. »

Elle coupa la radio ne voulant pas s'endormir à cause des publicités... Le trafic se fluidifia peu à peu dans les rues étroites de la ville. Mais, une question revenait à elle en permanence, qui était ce vieil homme qui tenait tant à la rencontrer ?

Elle allait bientôt le savoir. Mais au fur et à mesure qu'elle avançait, la question persistait et même s'amplifiait. La jeune journaliste demeurait de plus en plus anxieuse. C'est ainsi qu'elle décida d'appeler le rédacteur en chef. Elle s'arrêta sur le trottoir, dès qu'elle avait aperçu une cabine téléphonique. Elle descendit, et s'approcha du poste. Elle inséra une pièce avant de taper le numéro rapidement :

« - Artmund Wardmann, rédacteur en chef du Deutshe Volkszeitung, j'écoute !

- Salut Artmund, c'est Klara ! Je voulais te demander ce que tu savais à propos du monsieur qui a demandé à me voir ! Répondit la jeune femme.

- Ah salut Klara ! Sinon je ne sais strictement rien de ce monsieur mis à part son identité... rétorquait le patron.

- Ça t'ennuierai de me la communiquer ? J'aime savoir à l'avance à qui j'ai affaire !, ajouta-t-elle. 

- Tu devais faire partie de la STASI dans une autre vie ! Notre homme se nomme Klaus Neumann.

- Oh, tu exagères !, dit-elle en rigolant. Très bien ! Je te laisse, salut ! »

Elle grimpa à nouveau dans son véhicule. La portière de sa nouvelleOpel Senator grinçait horriblement. Elle poursuivait son chemin sur les avenues à présent vides, laissant une place monumentale à la jeune journaliste sur la chaussée. Les ombres du matin s'étiraient longuement sur le bitume gris.

Au loin, apparut enfin le centre hospitalier, juché sur une petite colline. Une multitude de parking s'offrait à Klara, elle choisissait le souterrain, question de sécurité.

La jeune femme stationna son véhicule sur l'emplacement dédié aux visiteurs. Klara en sortit. Elle était grande et mince. Sa chevelure blonde brillait au soleil comme brille l'or de mille lingots. Ses beaux yeux bleus inspiraient la confiance et la douceur. Son sourire montrait un trait de caractère très propre à mademoiselle Dietriech : la détermination. Cette grande journaliste n'avait pourtant pas encore quarante ans.

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