Chapitre 4 - Offensive

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Il était cinq heures du matin, le soleil orangé éclairait petit à petit les environs. Les hommes étaient fins prêts pour l'assaut. Mais force est de constater que la nuit ne fut point des plus douces pour le soldat Presting, les événements étranges s'étaient accumulés toute la nuit.

Mais il ne fallait pas se montrer faible, l'attaque était imminente. Les communications radios avaient cessées entre les Alliés de part et d'autre de la propriété pour marquer un silence des plus complets avant le feu.

Le clocher d'un village à proximité indiqua cinq heures trente. Le groupe de militaires s'avança furtivement dans les hautes herbes jonchant le château. Les deux bataillons assaillants s'aperçurent et se firent des signes de mains puis simultanément, chaque escadrille lança plusieurs grenades à fragmentation dans le château puis ils entrèrent tous dans un fracas assourdissant. L'occupant n'en fut que plus surpris. Mais un détail qui n'était pas des moindres vint troubler les espoirs des Alliés. En effet, les Nazis étaient beaucoup plus nombreux que prévus, leur effectif était deux fois celui des assaillants, ainsi les attaquants espéraient que leur soutien aérien arrive au plus vite. Pendant ce temps-là, le combat faisait rage. L'escadrille où se trouvait Andrew combattait celle où se trouvait Klaus Neumann et ce combat se déroulait dans l'extension ouest du Manoir.

Et au travers du vacarme des armes, des bruissements causés par des avions se firent entendre, le soutien aérien arrivait enfin. Les aéronefs lâchèrent plusieurs obus sur la totalité de la demeure causant la perte de beaucoup d'hommes, malheureusement ceci était arbitraire car il y avait des victimes américaines et anglaises aussi. Un obus tomba aussi dans la partie ouest du châtelet tuant toutes les personnes s'y trouvant. Après quoi le bilan était sans appel, tous les Allemands furent tués et les Alliés quittèrent la zone.

Et justement, ils avaient commis une erreur en quittant les lieux laissant tous les hommes à terre pour morts. Deux et seulement deux soldats avaient survécu à cette bataille éclair mais violente. Il s'agissait d'Andrew Presting et de Klaus Neumann. Par le souffle de l'explosion, Klaus avait été littéralement propulsé dans une autre partie du château, il demeurait inconscient, mais vivant. Quant à Andrew, il avait reçu un éclat d'obus dans l'avant-bras le laissant lui aussi inconscient quelques temps. En tout et pour tout, les deux hommes avaient passé à peu près deux jours à rester inanimés.

C'est Klaus qui émergea le premier, il appelait à l'aide, en vain... Il ne pouvait en effet pas se lever, ses jambes le faisaient horriblement souffrir. Il appelait à l'aide. Ses cris finirent par réveiller le jeune Andrew. Ce dernier se leva difficilement et arpenta les moindres recoins du Manoir avant de voir un corps à terre mais encore en vie, celui du jeune soldat Allemand Dietriech. Andrew réussit à se mettre hors du champ de vision du Germain, mais il pouvait le voir. Il l'espionna ainsi une journée entière.

Son espionnage insensé s'acheva lorsque la nuit tomba. Lorsque, d'étranges phénomènes prirent places au sein même du châtelet. Complètement apeuré, Andrew sortit de sa cachette et courut dans l'aile où quelques heures avant, un obus réduisit le vacarme de la guerre en un silence morbide. Il se cacha sous un corps. Puis plusieurs minutes après, il entendit des bruits de pas dans la pièce, Andrew daigna à peine à relever la tête, lorsque ce qu'il vit lui glaça le sang : en effet, il vit une silhouette ectoplasmique se présentant à lui, puis les contours du fantôme devinrent plus nets. Il s'agissait d'une femme, elle semblait très jeune, elle était toute de blanc vêtue. Seuls ses noirs cheveux faisaient contraste. Andrew pensait :

« - Tout va bien ! Je fais un mauvais rêve, rien de plus ! Je suis chez moi, dans mon lit ! ».

Le spectre prit alors la parole :

« - Non tu ne rêves pas ! »

Le pauvre homme balbutia :

« - Comment avez-vous fait pour savoir ce que je pensais ? Et puis qui êtes-vous nom de Dieu ?!

- Sois tranquille jeune mortel !, rétorqua l'esprit. Je suis l'un des fantômes que compte ce château ! Je suis là pour t'aider ! »

Le soldat riait nerveusement :

« - Un fantôme qui veut m'aider ! On m'la jamais faite celle-là ! Vous êtes ridicule, enlevez votre masque ! Qui que vous soyez, vous n'avez pas honte de vous moquer d'un pauvre soldat blessé !

- Pauvre sot ! Regarde ton avant-bras ! Insista le spectre.»

Andrew regarda son bras et constata que sa blessure avait complètement disparu :

«- Juste-ciel ! Êtes-vous vraiment un... Un fan. Fantôme ?

- Oui. Répondit tout simplement l'entité. »

L'homme reprit ses esprits et tenta d'établir un dialogue plus conséquent avec la créature :

« - Et... En quoi et pourquoi voulez-vous m'aider ? »

La défunte s'approcha de lui :

- Vous vous nommez Andrew Presting, vous êtes Anglais et vous voulez rentrer chez vous, vous êtes pacifiste.

- Vous savez, ce n'est pas en me faisant un contrôle d'identité que vous allez m'aider !, s'exclamait bêtement le jeune novice.

- Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, reprit l'esprit, un destin extraordinaire vous attend, vous allez faire une rencontre qui va bouleverser votre existence ! »

L'homme dubitatif :

«- Là, vous avez tout faux ! Au pays, j'ai une fiancée à qui après la guerre je jurerai amour et fidélité. Et je tiens toujours mes promesses, je resterai fidèle à ma tendre aimée. »

Le fantôme s'énerva et devint en quelques sortes beaucoup plus effrayant et démoniaque :

«- Idiot ! Je sais tout cela ! Je te parle d'une rencontre amicale ! Faut-il que vous les hommes ne pensiez qu'à cela ! ».

Suite à cette effrayante manifestation, Andrew prit peur et finit par s'enfuir. Il ne savait pas dans quel recoin du Manoir il allait, mais peu importait alors, il fuyait. Après cinq minutes de fuite, avec fracas, Andrew arriva malgré lui dans la pièce où se trouvait le soldat blessé Klaus Neumann. Au même moment, toutes les portes de la pièce se fermèrent simultanément, il était impossible de les ouvrir.

En voyant le soldat Anglais, Klaus prit peur et implora :

« - S'il vous plaît ! Ne me faîtes pas de mal ! Je ne peux même pas me lever, voilà maintenant plusieurs jours que je gis ici, je souffre et je ne veux plus entendre parler de cette maudite guerre ! S'il vous... »

Andrew le coupa : 

«- Non... Non... Rassurez-vous ! Moi aussi voilà plusieurs jours que je suis bloqué dans le château, à part nous deux, il n'y a personne d'autre, sauf ces esprits maléfiques !»

L'Allemand, se rapprocha du Britannique et fit un geste symbolique pour l'époque : en effet, il tendit la main à son « théorique » ennemi tout en disant :

« - Cher frère, moi non plus je ne veux plus de cette guerre, comme quoi, pour sceller notre soutien mutuel je vous tends ma main !»

Andrew pensa à ce qu'on lui avait dit précédemment : « L'esprit m'a dit : " Vous allez faire une rencontre qui va bouleverser votre existence.", c'est cela dont il parlait ou quoi ? »

Après quoi, Andrew tendit aussi sa main, enfin, la première poignée entre l'Allemagne et les Alliés venait d'être faite. Mais, il fallait admettre que ceci n'aidait nullement les deux soldats blessés. De surcroît, dans les jours qui suivirent, Andrew et Klaus firent tout ce qui était en leur pouvoir pour s'aider mutuellement, deçà, une grande complicité naquit entre eux.


Et voilà ce chapitre est désormais terminé ! J'espère qu'il vous aura plu ! N'hésitez pas à nous le faire savoir ! Encore mille fois MERCI à vous car vous êtes de plus en plus nombreuses et nombreux à nous suivre, donc merci ! Retrouvez dès à présent ! 

Rédigé par Les Éditions Café

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