Chapitre 24 - Retour à la vie

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Deux mois étaient passés, Graham avait repris contact avec Karl, l'homme d'État avait réussi à organiser le retour de Klara. Celle-ci était ravie mais triste de quitter ceux qui la sauvèrent quelques mois auparavant, nous étions le jour du départ, à l'aéroport le plus proche. Les larmes coulaient toutes seules en de grands torrents. Ils allaient se manquer tous.

« - Jamais... Non... Jamais je n'oublierai ce que vous avez fait pour moi !, dit Klara. Jamais ... Jamais je ne vous oublierai ! Merci infiniment ! »

Karl en avait les yeux rouges de larmes :

« - Un jour, je te reverrai... Belle et grande fille ! »

Ils s'enlacèrent tous. Klara fit contrôler son billet et embarqua dans l'avion. Un long voyage vers ce qu'elle avait laissé moult mois avant débutait. Une multitude de questions venait à elle, mais la tristesse l'emporta sur la peur, la fatigue l'emporta sur la peur. Elle dormit pendant presque tout le voyage.

Les alertes sonores commencèrent à retentir

«- Mesdames et Messieurs, ici votre commandant de bord qui vous parle. Veuillez attacher votre ceinture dès à présent, nous entrons dans l'espace aérien Bonnois. Nous allons donc bientôt procéder à l'atterrissage. Nous espérons que vous avez passé un bon vol, et nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie. »

Le même message fut dit dans d'autres langues telles que l'Anglais, le Français. L'avion commençait à descendre tout doucement. Par le hublot, Klara revoyait sa ville, la ville dans laquelle elle vivait. La ville dans laquelle plusieurs mois auparavant, elle s'impatientait dans un embouteillage pour se rendre à l'hôpital de Bonn, ce jour même où elle rencontra sans le savoir, son père. Tous ces souvenirs lui remplissaient la mémoire. L'avion se posa. Klara prit un taxi pour gagner sa demeure dans une banlieue cossue de la capitale de l'Ouest.

Le taxi s'arrêta pile devant le portail de la demeure. Klara, seule sur le trottoir avec ses bagages était parcourue d'un grand frisson. La vie allait devoir continuer. Elle ouvrit la porte d'entrée. Les volets étaient fermés depuis plusieurs mois, une odeur de renfermé régnait, la poussière volait en paquet.

« - Bon, bah y'a du boulot ! Au travail ! », Se lança-t-elle.

La maison retrouva sa dignité en moins de temps qu'elle ne l'avait perdue. 

Plusieurs semaines étaient passés, on parle de trois ou quatre. Entre temps, Klara n'était pas restée tranquille, elle s'était battue et avait dû retrouver ses capacités enfouies de journaliste émérite. Cela fut rapide puisqu'un journal l'embaucha. Il s'agissait du Bundeszeitung, soit mot-à-mot le Journal Fédéral, un journal hebdomadaire axé sur la politique nationale.

Le rédacteur-en-chef, un français, un certain Fernand Demaux. Cet homme d'une cinquantaine d'années après avoir fait une Hypokhâgne (dont une partie en Allemagne) et être ressorti diplômé de plusieurs écoles politique s'est lancé dans le journalisme politique. Les Allemands l'avaient adopté, il faisait quasiment partie des mœurs des passionnés de politique.

Cela faisait longtemps qu'il souhaitait voir intégrer Klara Dietriech dans son équipe, et ne se cacha pas de lui dire :

« - Ah depuis le temps que j'en rêve de te voir dans mon équipe ! J'espère que tu ne t'attendais pas à une place très haute ...? Car malheureusement, j'ai dû revoir mes effectifs à la baisse, mais quand j'ai su que tu étais au chômage, je n'ai pas cherché à réfléchir, tant pis, je ferai des sacrifices parce que t'avoir dans mon équipe, c'est la plus belle chose qui ait pu m'arriver !

- Flatteur ..., lui répondait-elle en rougissant. »

Et voilà comment s'organisait le quotidien de Klara, son travail avait repris le dessus comme il y a quelques mois auparavant. La vie avait repris son cours.

Un mois encore venait de s'achever. Mais cette journée avait été très éprouvante pour Klara, comme rarement cela le fut. Le moral de la jeune femme n'était guère mieux. A croire que tout était pessimiste aujourd'hui, il n'avait pas arrêté de pleuvoir toute la journée, et le froid n'avait rien arrangé. Il était vingt heures, Klara rentra chez elle, elle ne pensait qu'à son lit dans lequel elle se coucherait dans moins de cinq minutes. Lorsqu'elle mit à peine une jambe sous la couverture, quelqu'un sonna à la porte. Elle se demandait qui pouvait bien faire cela à une heure pareille. Elle enfila une paire de chaussure, et ouvrit la porte. A sa grande surprise, il n'y avait personne, à part une lettre posée sur son tapis d'entrée.

« -Oh non... Ne me dites pas... Oh c'est pas vrai..., dit-elle en changeant d'humeur. »

Elle ouvrit la lettre. Son sang ne fit qu'un tour.

Par-delà les Enfers,

Je te retrouverai ma chère !

Non, n'aies crainte, sublime beauté,

Écoute les divines informations diffusées !

Oui la Main de Feu est de retour.

N'aies craintes, je ne suis pas venu empoisonner tes jours.

Car les miens me sont comptés.

Deçà, à mon procès, je te scié d'assister !

Aussitôt, après cette funeste lecture, comme robotisée, la jeune femme obéit et retenait son souffle, elle ferma la porte, retourna dans son lit et alluma la radio :

« -Nous interrompons nos programmes en ce début de soirée, une information d'une importance capitale viens de nous parvenir dans nos studio. Le criminel surnommé La Main de Feu a été retrouvé puis arrêté cet après-midi à Bonn. Nous avons ici dans notre studio, notre spécialiste judiciaire, Monsieur Lark Kagarfeld, bonsoir.

- Bonsoir, oui, tout à fait, le criminel du nom de Fabrice Lechevallier a bel-et-bien été arrêté à Bonn vers seize heures dans un lieu encore aujourd'hui inconnu, mais peu importe, il a maintenant été interpellé.

- Et quand le procès pourrait-il avoir lieu ?

- Alors les informations demeurent floues, mais, le prévenu sera déféré demain devant le juge de la Cour d'Assises, le procès devrait se tenir d'ici un ou deux mois selon la décision des magistrats.

- Merci beaucoup Lark pour ces informations... »

Klara n'en croyait pas ses oreilles, elle était assaillie de questions : « Comment La Main de Feu avait pu survivre au naufrage du sous-marin ? Pourquoi ne s'était-il pas manifesté avant ? Que faisait-il à Bonn ? Comment a-t-il pu savoir que j'étais rentrée à Bonn ? ... » Tout se bousculait dans sa tête. Il fallait maintenant attendre la date exacte du procès.



Voilà, c'est sur cette révélation fracassante que ce chapitre s'achève ! On espère sincèrement que les péripéties de nos protagonistes auront su vous plaire ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et nous lire, alors Merci ! La suite, c'est dès à présent ! 

Rédigé par les Éditions Café

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