Chapitre 7 - Traversée mouvementée

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Une demi-heure était passée, l'embarcation voguait au large de Pourville-sur-Mer et au loin, Dominique crut apercevoir un petit bateau de pêche, l'homme sortit une paire de jumelles et observa :

« - Messieurs ! Voici votre ticket de sortie !, lança-t-il. »

Andrew attendait patiemment et Klaus avait depuis tout à l'heure la tête penchée sur le bastingage, son visage était verdâtre.

Enfin, la chaloupe se colla au navire de pêche, Dominique appela :

« - Serge ?! C'est Dominique ! ».

Soudain, un homme remonta de la cale, c'était Serge, un homme d'une soixantaine d'années : il était grand, semblait très charismatique, et il avait les cheveux gris et une barbe épaisse de marin.

« - Tiens ! Dominique ! Ça fait longtemps qu'on s'est vus ! Quel bon vent t'amène ?, dit-il avec son accent purement cauchois.

- J'ai un service à te demander, mais pourrait-on monter à bord avant ? Demandait le Pavillais. »

Serge tendit sa main et fit monter les trois hommes :

« - Alors j't'écoute !

- Voici Andrew et Klaus, dit Dominique en les pointant du doigt, ces braves hommes cherchent à gagner l'Angleterre..., ils ne sont pas du tout hostiles, mais c'est une longue histoire que je dois garder secrète.

- Bon, fit Serge, c'est d'accord ! Nous partirons ce soir ! »

Le Tandem le remercia comme jamais on n'avait remercié quelqu'un.

« - Bon, c'est là que nos chemins se séparent ! Annonça le Pavillais.

- Comment vous remercier ?, firent Klaus et Andrew.

- Pas besoin de me remercier ! Répondit-il en regagnant son canot. »

« On se reverra ! » Murmura-t-il seul et narquois sur sa chaloupe.

La journée fut longue pour Klaus qui manqua plusieurs fois de tomber en pâmoison.

Quand l'aurore fut venue, le bateau largua les amarres, Serge remonta les filets et mit le cap sur l'Angleterre. A vitesse réduite, pour éviter de se faire repérer au sonar ennemi, la traversée se voyait être très longue. En effet, à une vitesse de huit nœuds, il faudrait plus de huit heures pour effectuer la traversée, au grand désespoir de Klaus qui perdait ses couleurs au fur et à mesure.

La mer fut agitée cette nuit-là et le courant entraînait le navire vers le Nord, donc par déduction, vers le Royaume-Uni, ce qui faisait gagner un précieux temps.

La montre d'Andrew mise à l'heure local indiqua cinq heures et en effet le timide Soleil levant baignait de la lumière macabre les falaises Anglaises au loin. C'était une vision de rêve pour les fugitifs. A près de deux kilomètres des falaises, Serge coupa les moteurs et dit à ses passagers :

« - Messieurs, je ne peux pas aller plus loin, la profondeur ne me le permettrait pas, vous allez devoir user de votre huile de coude pour atteindre le pays de Shakespeare ! Bon je pense que je n'ai rien à vous dire sur ce pays, nous en avons un expert, il pointa Andrew du doigt, Je vous souhaite bien du courage Messieurs ! Voici tout ce que je peux vous offrir, il tendit deux gilets de sauvetage.

- Monsieur Serge, le Royaume-Uni vous est reconnaissant pour les risques que vous avez pris pour venir jusqu'ici ! Déclara Andrew. »

Andrew et Klaus enfilèrent leur gilet de sauvetage. Ils se regardèrent dans le fond des yeux, avant de jeter dans les eaux froides de la Manche. Pendant ce temps-là, le navire s'éloignait, et rapidement, le tandem se retrouva seul, il n'y eut plus un bruit. Deux kilomètres de nage séparait le duo de l'Angleterre, pour eux, la fin d'un long calvaire, c'est ce qu'ils croyaient...

TandemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant