Chapitre 28

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Accroché sur l'avant-toit qui ornait la porte d'entrée du splendide Manoir Malefoy, Harry surveillait les arrivées des visiteurs, telle une gargouille particulièrement terrifiante.

Cela faisait plus d'une heure qu'il poireautait ici et il n'y avait pas eu une seule âme qui avait passé le haut portail au bout de l'allée bordée de haies vertes. Narcissa vivait réellement en recluse...

Baillant à s'en décrocher la mâchoire, le brun vit soudain apparaître trois personnes au beau milieu de la cours, près de la fontaine qui glougloutait tranquillement.

- Les voilà, dit le brun en s'aplatissant sur le toit.

Rodolphus leva la tête au même moment, inspectant l'immense manoir et son regard d'orage se posa sur Harry qui, levant la tête, porta son index à son museau dans un « chut » complice.

Ne crains rien, Rodolphus Malefoy » dit -il dans l'esprit du garçon. « C'est ton père qui m'envoie pour s'assurer que vous êtes arrivés à bon port chez Narcissa.

L'enfant fit un mouvement de tête discret pour montrer qu'il avait saisi puis on le poussa dans le dos et, la main de sa sœur soudée dans la sienne, il se dirigea vers l'entrée du Manoir.

Harry regarda alors à travers la fenêtre qui permettait d'y voir clair dans le hall d'entrée. Il vit Narcissa se précipiter sur ses petits-enfants, les embrasser chaleureusement puis chasser sans ménagement la personne qui les avait accompagnés.

- C'est tout bon, marmonna Harry quand il vit Narcissa s'éloigner en hissant Kezra dans ses bras malgré ses dix ans, la serrant contre elle comme si sa vie en dépendait.

Le brun retourna ensuite chez Malefoy, lui assura que tout le monde était arrivé à bon port puis retourna à Poudlard, d'humeur joyeuse.

La bonne humeur d'Harry s'amoindrit cependant quand la discussion qu'il avait eu avec Rogue, plusieurs jours plus tôt, lui revint en mémoire. L'homme ne comprenait pas pourquoi Harry voulait garder en lui les pouvoirs de Voldemort après tout ce qu'il avait subi à cause de cette phénoménale Magie Noire.

Les deux hommes s'étaient disputés de nombreuses fois depuis un mois, Harry avait grondé et montré les dents mais Rogue n'avait pas cédé. Leur « discussion » de la veille avait cependant été plus vive que les autres et sans l'arrivée imprévue de McGonagall dans la salle de Potions, nul doute qu'ils se seraient tapés dessus... ou pire.

Sortant de ses pensées, Harry poussa la porte de l'appartement de Rogue.

- Professeur ? appela-t-il.

Un grognement répondit au Gryffondor qui ferma la porte dans son dos et s'approcha de la longue table de la salle à manger. Rogue était assis à un bout, des parchemins éparpillés autour de lui et des grimoires ouverts un peu part partout, sur la table et les chaises environnantes, reflétant là un professeur au travail en fin de journée.

- Que voulez-vous Potter ? J'ai du travail, soupira l'homme sans lever les yeux de son travail.

- Je... Professeur, je voulais m'excuser pour mon entêtement de ces jours passés... À cause de moi nous nous sommes disputés et Miss Maya a fichu le camp et ne veut plus revenir...

Rogue grogna à nouveau, posa sa plume et dit :

- Miss Barjow a « fichu le camp » comme vous dites car elle a eu peur quand vous avez commencé à vous énerver. Elle a une peur bleue des chiens... et ne supporte pas quand deux personnes se disputent. C'était donc la totale et c'était trop pour elle.

- Je... J'ignorais qu'elle avait peur des chiens... balbutia Harry. Elle a montré de la peur envers moi que la première fois que je lui ai parlé, dans sa boutique...

✔️ Je suis un Monstre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant