Duo de choc

Chapitre 29

« euh, je vous écoute professeur... »

Etait-elle aussi au courant ? Savait-elle que Malefoy jouait les gentils pour m'anéantir par la suite ?

« Venez avec moi dans mon bureau, nous pourrons parler dans de meilleures conditions, rétorqua-t-elle »

Je la suivis sans rien dire. Arrivée dans son bureau, le professeur McGonnagal s'assit et commença

« Miss Granger, vous devez surement vous poser de nombreuses questions sur le fait que je vous ai mise avec Mr. Malefoy, sachant très bien que vous deux vous ne vous entendiez pas très bien. J'ai enfin décidé aujourd'hui de vous avouer la raison pour laquelle j'ai pris cette décision, il y a déjà près de quatre mois. »

C'est vrai que ces questions tournaient beaucoup dans ma tête depuis la rentrée, mais jamais je n'avais pensé à demander à la directrice quelconques explications. Je la regardai avec un peu plus d'attention, m'avançai de ma chaise et fis signe que j'étais de toute ouïe

« Ça fait déjà quelques années que je vous connais Miss, je vous ai vu évoluer, et Mr. Malefoy aussi, je commence à bien vous connaître. Votre homologue a vécu de dures épreuves, né dans une famille de Mangemorts, il était évident qu'il devait suivre les traces de ses parents, il n'a pas vraiment eu le choix. Depuis l'emprisonnement de son père, sa mère est distante, elle ne lui parle plus. Mr Malefoy était complètement perdu. Il m'a demandé de l'aide pendant les vacances d'été, il m'a envoyé une lettre, dans laquelle il s'excusait pour tout le mal qu'il avait pu commettre, qu'il ne savait plus quoi faire et qu'il avait besoin de conseils. Je lui immédiatement proposé de terminer ses années de collège à Poudlard, qui est comme une seconde maison pour beaucoup d'entre nous. Il a accepté, et je lui ai même attribué le titre de Préfet-en-chef de Serpentard, ce qui était ma façon de lui donner une seconde chance. Il avait besoin d'être entouré, aidé, compris. Dès que les professeurs ont soumis leur idée de duos, j'ai tout de suite pensé que vous deviez être son binôme...

-Pourquoi moi ? coupai-je

-Parce que vous avez ce dont, Miss Granger, de voir le meilleur en chaque personne, de les aider inconsciemment. Répondit-elle »

Je ne savais pas quoi dire, et la directrice le remarqua sans difficultés :

« Vous pouvez y aller »

Je la saluai, et m'en allai. Je rentrai directement dans mon dortoir, passant par la Salle Commune de Gryffondor vide, et m'endormis comme une souche, repensant à toutes les paroles de McGonnagal.

Le lendemain matin, je me levai péniblement. Je regardai mon emploi  du temps, et constatai que j'avais Potions en première heure. Génial ! Lavande se maquillait, comme d'habitude, et Parvati se coiffait, pendant que moi, je mettais tous mes livres dans mon sac de cours, et allai dans la Salle Commune, où Harry et Ron étaient assis sur des fauteuils.

« Hermione, tu ne nous refais jamais ça compris ? commença Harry en se levant

-on ne t'a presque pas vu hier soir, et tu n'as même pas répondu à nos questions, poursuivit Ron

-Quand est-ce que tu vas te décider de nous parler de ce qui s'est passé ?

-Euh, bonjour les garçons, oui merci j'ai bien dormis et vous ? répondis-je ironiquement,

-Ne joues pas à ça, on est tes amis, pourquoi tu ne veux pas nous parler ? insista Ron

-Bon, écoutez, il s'est bien passé quelque chose hier soir, mais je ne veux pas en parler. Quand je serais prête je vous le dirais, mais pas pour le moment »

Les garçons acquiescèrent et comprirent que je ne dirais rien. Ils se contentèrent de quitter la Salle Commune. Quelques minutes plus tard, je me retrouvai dans les cachots, pour suivre le passionnant cours de potions. A vrai dire, tout le monde traînait des pieds quand il s'agissait de se rendre au cours du sinistre professeur Rogue. Je posai lourdement mon sac au sol, à côté de ma table, soupirai et enfoui ma tête dans mes mains en repensant à la soirée de la veille. Comment devais-je réagir ? Est-ce que Malefoy savait que Blaise m'a raconté la vérité ? j'avais juste envie de me réveiller et de me rendre compte que tout ça n'était qu'un mauvais rêve. Soudain, je sentis une main se poser sur mon bras, je sursautai d'un bond : Ron qui était assis devant s'était retourné

« Ron, tu m'as fait peur ! marmonnai-je en me frottant le visage.

-Désolé. Tu sais Hermione, on s'est beaucoup inquiété pour toi hier.

-Il ne fallait pas, ce n'est pas très important, je vous assure ! rassurai-je

-Tu nous en parlera hein ? demanda le rouquin

-Promis ! répondis-je avec un immense sourire »

Un immense sourire qui disparut dès que j'ai aperçu les Serpentards, en retard, passer le pas de la porte. Heureusement, Ron n'avait rien remarqué, mais il n'avait pas l'air enchanté lui non plus de retrouver sa charmante voisine Pansy Parkinson. Je croisai pendant une fraction de seconde le regard du prince de Serpentard. Je baissai la tête immédiatement.

« Salut Granger, commença-t-il en s'asseyant

-Salut, rétorquai-je sans le regarder, le nez fourré dans mon livre

-Tu es de bonne humeur ça fait plaisir, ricana-t-il

-Fiches moi la paix Malefoy, implorai-je

-Mais qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? riposta-t-il

-Ne fais pas les innocents, et laisses moi tranquille »

Je repris mes affaires, allai vers le professeur Rogue et lui demanda

« Professeur, je ne me sens pas très bien, je peux aller à l'infirmerie ?

-Est-ce réellement nécessaire Miss Granger ? répliqua-t-il avec son air toujours plus supérieur

-Je doute que ce ne le soit, oui »

En guise de réponde, il me fit un signe de tête en direction de la porte. Je me dirigeai droit vers celle-ci, sans adresser un seul regard à Harry ou Ron qui devaient se poser encore plus de questions. Etant donné que l'infirmerie n'était qu'un prétexte pour ne pas supporter Malefoy durant une heure entière de cours, je ne savais pas vraiment quoi faire. Je m'assis donc sur le rebord d'une fenêtre, posai mes yeux dans le vide et réfléchis à ce qui m'arrivait en ce moment. Il y a quelques mois, il n'aurait jamais été question que je sèche un cours pour éviter Drago Malefoy. Il n'aurait jamais été question de pleurer pour lui.

« Hey Granger ! »

Cette voix, je la reconnaîtrais parmi mille autres. En priant pour que la personne à qui je pensais n'étais pas derrière moi, je me retournai

« Malefoy ! Qu'est-ce que tu fais là ? hurlai-je

-Moi non plus « je ne me sentais pas bien », c'est mal de sécher Granger, tu le sais ?...ricana-t-il en s'asseyant en face de moi

-Je n'ai absolument aucune morale à recevoir de ta part, vas-t-en ! m'écriai-je encore plus en colère

-Granger, qu'est-ce que j'ai fait ? Dis-moi, c'est important... »