Chapitre 49

3K 213 123
                                        

Je fixais le Serpentard s'éloigner. Les larmes déferlèrent sur mes joues sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Je n'arrivais toujours pas à réaliser ce qu'il venait de se produire. Drago m'avait quitté. Viktor me prit dans ses bras pour me consoler mais je le repoussais en lui reprochant que tout était de sa faute. J'allai m'isoler dans un coin de la cour, où personne ne pouvait me voir m'effondrer en larmes. La diligence de Beauxbâtons prit son envol et le vaisseau de Durmstrang s'englouti dans le Lac Noir. Malgré toutes les personnes auxquelles je n'avais pas dit au revoir, le départ des écoles n'avait plus aucun impact sur moi. J'étais assise, recroquevillée sur moi-même, laissant ma tristesse et mon mal-être s'évacuer avec mes sanglots incontrôlables. La moindre des choses qu'on pouvait dire, c'était que je l'avais bien cherché. J'avais laissé Viktor Krum me rendre aveugle sur la désolation de Drago sur notre situation de couple qui était désastreuse. Tous les moments où le il venait me demander de déjeuner avec lui, de l'accompagner à son entraînement de match de Quidditch, d'étudier à la bibliothèque, ou simplement  de passer du temps avec lui me revinrent en mémoire et ne firent qu'empirer mon affliction, car toutes ces demandes, je les avais refusées pour passer du temps avec Viktor. Pour la sorcière la plus brillante de ma génération, qui était un surnom qu'on avait pris l'habitude de m'attribuer, je n'avais pas été très intelligente sur ce coup-là. J'aurais dû m'apercevoir du plan que Krum avait mis en place depuis le début... « amis » : j'avais été assez stupide pour accepter et je suis foncée droit dans le panneau. Quelle idiote !

Après quelques minutes, qui me parurent des heures, les élèves de Poudlard avaient tous repris leur train de vie et j'entendis des pas s'approcher de moi. Je levai à peine les yeux pour observer ce qu'il se passait puis je vis Harry et Ron se tenir debout, devant moi, me regardant avec un air compatissant même s'il me semblait qu'ils ne doutaient pas de la cause de mon chagrin. Ils tendirent chacun leur main, Harry sa main droite, Ron sa main gauche, pour m'aider à me relever. Une fois debout, mes sanglots qui s'étaient estompés, reprirent violemment et mes deux meilleurs amis me prirent dans leurs bras.

« J..j...j'ai...été...stupide, parvins-je à dire

-Ne dis pas de bêtises, s'écria Harry en prenant mon visage dans ses mains. Au contraire, tu as été généreuse et gentille...

-Quoi ?... Mais...Qu'est-ce...que tu dis ? le coupai-je sans comprendre sa réflexion.

-On sait pourquoi tu es dans cet état, reprit Ron en essuyant une larme sur ma joue. Tu savais que Krum était un danger pour ton couple...

-Et tu lui as quand même laissé une seconde chance en acceptant d'être son amie, renchérit Harry

-Tout ça pour ça, crachai-je. J'ai perdu celui que j'aime...

-On le sait, s'exclama Ron. On est justement là pour te soutenir. Hermione, on est tes amis, depuis notre première année et on ne va pas te laisser dans cet état, ce serait inhumain de notre part »

Je me réfugiai dans les bras du rouquin et les remerciai d'être présents pour moi. Harry proposa de se balader pour me changer les idées.

« Quelle amie serais-je si je déprimais le jour de ton anniversaire ? rigolai-je en donnant un coup de coude à Ron

-C'est vrai ça, renchérit Harry. Si je ne me trompe pas, ton anniversaire est demain, donc Hermione, tu as toute la journée pour t'apitoyer sur ton sort parce que dans un jour, il faut que tu sois en forme pour Ronald Weasley »

Nous rigolions tous les trois car Harry avait dit cela en imitant le Professeur Bibine. Je ne savais même pas pourquoi c'était ce professeur qu'Harry avait décidé d'imiter mais il le faisait à la perfection. Nous passions sur le pont en bois et arrivions au Cromlech. J'avais beaucoup de souvenirs avec Drago à cet endroit. En plus de nos nombreuses discussions que l'on avait eu en accomplissant nos devoirs de Préfets-en-Chef, qui nous obligeait de passer par là, nous avions l'habitude de nous y installer pour être seuls au calme. C'était aussi l'endroit où je lui ai envoyé un coup de poing dans le visage lors de notre troisième année. Mon cœur sauta un rebond lorsque j'aperçus le Serpentard, assis sur un rocher, regardant par terre. Ma conscience me lança deux messages à ce moment là

« Vas le voir et lui parler »

« Laisse-le, tu ne feras sûrement qu'empirer les choses »

Harry et Ron devaient lire dans mes pensées et optèrent tous les deux pour la première option. Ils me poussèrent légèrement vers l'avant. Il fallait que je lui parle. Je m'approchai doucement de Drago et arrivée à sa hauteur, il ne leva même pas les yeux.

« On peut parler ? demandai-je presque dans un chuchotement

-Il n'y a rien à dire, répondit-il sèchement.

-Si, moi j'ai des choses à dire. Drago, tu sais pertinemment que je ne ressens rien pour Viktor et que c'est lui qui m'a embrassé et...

-Je t'avais prévenue, me coupa-t-il. Je t'avais dit qu'on ne pouvait pas lui faire confiance et toi tu as quand même accepté de faire copain-copain avec lui. Tu t'es jetée toute seule dans la gueule du loup alors que j'ai fait des pieds et des mains pour ne pas que ça arrive.

-C'est vrai, soufflai-je. Tu me l'avais dit et je ne t'ai pas écouté. Mais ça ne change rien en mes sentiments pour toi ! J'espérais que notre couple serait plus fort, après tout ce que l'on a vécu...

-Justement ! s'écria-t-il. Après tout ce qu'on a vécu, je ne pensais pas que tu me délaisserais autant pour un « ami », accentua-t-il en mimant les guillemets avec ses doigts

-Tu as raison, je ne m'en rendais pas compte, mais hier soir tu m'as ouvert les yeux, dis-je en m'accroupissant pour le regarder dans les yeux. J'ai compris que j'avais fait des erreurs, et je compte bien les réparer, mais pour cela, il faut que tu me donnes une seconde chance »

Il resta muet et fuyait mon regard. Je ne savais pas comment le persuader de me pardonner

« Drago..., commençai-je. Je t'aime »

A ce moment-là, il leva le regard vers moi. Il avait l'air perdu. C'est fou ce que ces quelques mots m'avaient été durs à dire. Drago semblait réfléchir, comme si sa vie en dépendait. Alors que ses traits se radoucissaient, et que je sentais que tout allait s'arranger, il ouvrit la bouche et...

« Oh mais tu es là, je t'ai cherché partout... »

La même jeune fille que ce matin-là venait de s'adresser à Drago mais s'était arrêtée net lorsqu'elle m'a vue.

« Je dérange peut-être ? demanda-t-elle confuse

-Non, au contraire, tu tombes à pique, s'exclama Drago en se relevant. Hermione, je te présente Astoria Greengrass, ma nouvelle copine ! »

Duo de chocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant