Chapitre 56

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« Mais Drago, et ton père ? demandai-je ahurie

-Il n'est pas obligé d'être au courant, personne ne l'est d'ailleurs. Je ne veux juste plus faire semblant de ne rien ressentir pour toi, j'ai trop longtemps joué la comédie. Et puis j'ai lu quelque part que c'est comme ça que les Moldus font pour sortir avec quelqu'un qui leur plait, ils envoient des mots sur des petits bouts de papiers

-Seulement à l'école primaire, mais l'intention me touche beaucoup »

En fin de compte, la haine de Drago contre les Moldus avait bel et bien disparue, et ce geste enfantin m'avait prouvé qu'il m'aimait pour qui j'étais réellement.

« Bien sûr que je veux à nouveaux sortir avec toi, répondis-je en voyant qu'il attendait impatiemment ma réponse.

-Il serait mieux que personne ne le sache, tu en pense quoi ?

-Je te fais confiance, si tu crois que c'est la meilleure solution, alors ce sera notre secret, souris-je »

J'étais redevenue pleinement heureuse. Cela allait être dur de le cacher à mes amis, surtout parce qu'ils me connaissaient trop bien et qu'ils verraient que quelque chose a changé. Mais je n'allais pas tout gâcher, j'attendais ce moment depuis tellement de semaines !

Nous finissions notre potion, puis la fit examinée par le professeur Rogue, toujours aussi de mauvaise humeur. Après quelques minutes qui paraissaient des heures, le professeur hocha la tête, ç'était sa façon pour dire que tout était bon, alors il nous autorisa à sortir de la salle.

« On a bien une réunion de préfets ce soir ? me demanda Drago en m'emmenant dans la petite cour

-Oui, il me semble que le professeur McGonnagall a prévu quelque chose pour les dernières années après les vacances de Pacques

-Tu rentres chez toi ?

-Oui, je n'ai pas vu mes parents depuis début Septembre, ils ont hâte d'être à la semaine prochaine

-Et toi ? »

Je le regardai et vie une once de tristesse dans les yeux du Serpentard

« Moi aussi je suis impatiente de les revoir, mais c'est vrai que j'aurais aimé passer de nouvelles vacances à tes côtés à Poudlard. Il faut avouer que les vacances de Noël étaient inoubliables »

Il arborait un petit sourire, les yeux dans le vide

« Tu ne voudrais pas voir ta mère ? Je suis sûre qu'elle serait ravie de te revoir, et je doute que ça ne te fasse pas le même effet

-Je n'en ai pas envie, tout est plus complexe depuis que mon père est en prison. Le manoir est plus sombre que jamais, ma mère passe ses journées à se lamenter sur son sort... C'est ici que je me sens chez moi, conclue-t-il

-Et qu'est-ce que tu comptes faire l'an prochain ?

-Je n'en ai aucune idée, et toi ?

-Ministre de la régulation et du contrôle des créatures magiques. J'ai cette idée depuis au moins ma deuxième année, lorsque j'ai connu Dobby, et que j'ai vu comment il était traité, sans vouloir t'offenser bien sûr.

-Ne t'inquiète pas, dit-il en souriant. C'est vrai que je n'ai pas été un bon maître, ni mon père d'ailleurs. »

Je sentais que ce n'était pas ce qu'il voulait me dire, mais il n'osait pas

« Tu sais qu'on peut tout ce dire hein ? demandai-je pour l'aider à s'exprimer

-Oui, je sais, répondit-il

-Je te connais Drago, il y a autre chose que veut me dire, n'est-ce pas ? »

Il regarda le sol, comme un enfant qui serait prit la main dans le sac en trant de voler des bonbons

« C'est juste que... tu nous vois où dans un an ? »

Je voyais qu'il était inquiet, à l'inverse de moi, qui était tout à fait consciente de notre avenir

« Ensemble, sans aucune hésitation »

Un sourire rassuré prit place sur son visage. Il m'attira à lui et m'embrassa. Puis il passa son bras autour de mes épaules et nous nous dirigions vers notre dernier cours de la journée.

Les vacances passèrent très lentement, malgré mon enthousiasme de revoir mes parents. J'ai revu ma famille, mes grands-parents, mes oncles et tante et mes cousins. Il m'arrivait souvent de constater que devenir une sorcière m'avait poussée à m'éloigner de ma famille. Je passais la plupart de mes vacances à Poudlard ou encore au Terrier. Mais l'année précédente, alors que j'avais été contrainte de lancer un sort à mes parents afin qu'ils m'oublient, je m'étais rendue compte à quel point ils étaient importants pour moi, ainsi que toute ma famille. La transition était assez marquante : je ne devais pas parler de magie et m'inventer une « vie moldue » qui tienne la route. Harry et Ron m'ont envoyé des lettres du Terrier et Drago de Poudlard. Il m'a averti qu'Astoria était présente aussi, qu'ils s'étaient brièvement parlé. J'étais persuadée qu'Astoria ne correspondait pas aux clichés qui caractérisaient les Serpentard, d'ailleurs, après avoir passé plus de temps avec certain d'entre eux, je me suis rendu compte que personne n'y correspendait : les stéréotypes disaient que tous les sorciers appartenant à Serpentards étaient méchants, qu'ils avaient mal tourné, tout ça parce que la plupart des mangemorts étaient des Serpentards. Mais de manière générale, personne n'est foncièrement mauvais, tout le monde a des qualités et des défauts et a des bons côtés. Un autre cliché revenait très souvent : les Serpentards n'auraient pas de cœur, insensibles. Devrais-je revenir sur Séverus Rogue, et son amour immense pour Lily ? Même Pansy Parkinson avait un bon fond, tout ce qu'elle voulait au final, c'était que quelqu'un l'aime pour ce qu'elle était. Les sorciers appartenant à Serpentards sont tout simplement près à tout pour obtenir ce qu'ils veulent, d'où le dicton « Les Serpentards sont des ambitieux » et l'ambition est une qualité.

Trois jours avant la rentrée des vacances, j'ai reçu une lettre de Poudlard, du professeur McGonnagall elle-même, me demandant s'il m'était possible de rentrer plus-tôt, car en tant que Préfète-en-Chef, j'avais quelques obligations et tâches à accomplir. Dans cette même lettre, elle m'indiquait qu'un portoloin avait été déposé dans mon jardin, sous la forme d'une vielle cannette de soda vide, et m'emmènerait dans la Salle sur Demande de Poudlard à 17 heures.

« Hermione, es-tu certaine qu'il n'y a aucun danger à utiliser un « portoloin » ? s'inquiéta ma mère

-Oui maman, j'ai déjà eu l'occasion de le faire plusieurs fois et il ne m'est jamais rien arrivé

-Elle a raison, je pense qu'on peut lui faire confiance, ajouta mon père »

Après leur avoir dit au revoir et prit mes affaires, je me suis rendue dans mon jardin, mon sac et ma baguette à la main. La cannette était sous le grand saule pleureur, à l'abris de tous regards. Je regardai ma montre et quand elle m'indiqua 17 heures, j'attrapai la cannette.

J'atterris dans la Salle sur Demande, devant l'armoire à disparaître. Il faisait très sombre et il m'était impossible de voir mes propres pieds. En cherchant ma baguette dans mon sac, j'entendis mes bruits de pas près de moi. Mon cœur s'emballa.

« Qui est là ? demandai-je sans arrêter de fouiller dans mon sac »

Les pas se firent entendre plus près. Ma main sentit ma baguette au même moment, j'entendis une voix rauque à côté de mon oreille

« Tu as lu ma lettre d'après ce que je vois

-LUMOS ! »

J'eu l'impression que mon cœur allait s'arrêter de battre lorsque je vis le visage reflété par la lumière de ma baguette

« Lucius Malefoy... »

Duo de chocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant