Partie 18

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- Je ne suis plus seul dans mon corps. Je suis toujours là, je sais ce qu'il se passe, pourtant je n'ai plus le contrôle sur rien. C'est ma voix mais ce n'est pas moi qui parle. Je me sens piégé, dans mon propre corps. C'est horrible. J'aimerai pouvoir dire qu'on s'habitue avec le temps mais c'est faux. Tu sais, tuer toutes ces personnes n'a pas été une partie de plaisir. Encore aujourd'hui je ressens une culpabilité énorme.

- Mais ce n'est pas vraiment toi.

- C'est sur mes mains que leur sang coule. C'est mon visage qu'ils voient en dernier.

J'ai de la peine pour lui. Effectivement ça doit être une sensation affreuse. Il voit tout mais ne peux pas agir.

- C'est donc pour ça que la journée tu te comportes comme ...

- Un connard ? Oui. Et je suis réellement désolé. Si tu savais comme ça m'énerve quand il est si proche de toi.

Il serre les poings et sa mâchoire est crispée. Je pose une main sur son bras.

- Dorénavant je saurai.

- Je ne plaisante pas quand je dis qu'il ne faut plus que tu m'approches. Je vais essayer de m'enfuir loin. Après toutes ces années j'arrive à lui résister, un peu.

- On en parlera demain. Pour le moment il faut que j'assimile toutes ces nouvelles informations. C'est complétement dingue.

- Comme tu dis.

Pendant une dizaine de minute il ne se passe rien. Je respire le plus doucement possible pour ne pas faire de bruit. Je ne comprends toujours pas pourquoi il ne veut pas me sacrifier.

Ash pivote vers moi.

- Tu dors ?

- Non je n'y arrive pas. Je me pose dix milles questions.

- Comme quoi ?

J'hésite avant de répondre :

- Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu veux absolument me sauver. Pourquoi tu ne laisses pas tout simplement me tuer, tu pourrais t'enfuir.

Il se déplace, soulève la couverture et se met au dessus de moi et presse son torse contre ma poitrine.

Il pose ses lèvres sur les miennes. Elles sont douces mais fermes.

Je lui rends son baiser.

Ses lèvres s'entrouvre et notre baiser devient plus profond. Je me colle entièrement contre lui. Nos mains sont baladeuses. Nos gestes deviennent plus rapides et nos respirations s'accélèrent. Son genou remontre vers mon entre-jambe, je sens une sensation très agréable dans mon bas ventre. L'une de ses mains s'aventure sous mon tee-shirt et caresse mon ventre jusqu'à la naissance de mes seins pendant que les miennes découvrent son torse. Nos peaux se touchent et la sienne est incroyablement chaude. Il se détache de moi le souffle court.

J'en voulais plus. Et vu le renflement de son pantalon que je sens contre ma jambe, lui aussi.

- J'espère que j'ai pu répondre à ta question.

J'entends son sourire dans sa voix.

- Oui je crois.

Il me tire contre son torse.

- Ambre ?

- Hum ?

- Merci de me faire confiance.

Je m'endors aussitôt, confinée dans ses bras, sereine.


Au réveil le lit à côté de moi est vide. Sa place est encore chaude, je présume qu'il n'est pas parti depuis longtemps. Je me sens incroyablement bien.

J'attrape mon téléphone resté dans mon sac hier soir. J'ai 10 appels manqués et environ 50 SMS de Lola.

« Mal à la tête ?? Qu'est ce qu'il se passe ? »

« Le garçon avec qui tu as dansé (Tim ou Tom je sais plus) m'a dit qu'il t'avait vu partir avec Ash, c'est vrai ?? »

« Ambre répond !!!! »

« Tu me fais peur... »

Les messages continuent ainsi et deviennent de plus en plus angoissés et paranoïaques. Je me prépare à l'appeler pour m'excuser un million de fois quand je me rends compte que j'ai également un SMS d'un numéro anonyme.

« Trop mignonne quand tu dors. »

Ash. Comment a-t-il eu mon numéro ? Je m'apprête à lui demander quand je repense à son histoire. D'après lui il serait possédé le jour, si jamais je lui envoie un message il risque d'être démasqué. Toute fois j'ai du mal à croire à tout ça. Il n'y a qu'un seul moyen de le découvrir.

- Maman ?

Ma mère est occupée à préparer le déjeuner de mon frère. Et oui, il est en CM2 et pourtant il ne sait toujours pas se servir des céréales.

- Oui ?

- Je me posais quelques questions à propos du collier que tu m'as donné. Tu as dit qu'il était dans cette famille depuis des générations. Tu sais à qui il a appartenu en premier ?

- A la grand mère de ta grand mère il me semble... Son nom finissait en A. Maïa... Amelia ... Athena ...

- Anna ?

- Oui ! C'est ça ! Anna.

Bon peut être est-ce une coïncidence, ou alors Ash a peut-être fait des recherches sur mon arbre généalogique ? Après tout, ce n'est pas difficile de trouver de genre de choses aujourd'hui.

- Et tu sais si Anna l'a créé pour une raison particulière ?

- Oh tu sais, de ce que ta grand-mère m'a raconté, toutes nos descendantes étaient un peu folles.

- Comment ça ?

- Elles se prenaient toutes pour des sorcières. 

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