Partie 8

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- Je suis tellement désolée.

Lola franchit le seuil de la porte, mousse aux fruits à la main. Mon dessert préféré.

- Ok, tu es pardonnée.

Nous nous dirigeons vers la cuisine. Lola s'avachit sur une chaise. Je lui tends une cuillère avec laquelle elle commence à dévorer le gâteau.

- Hey! Il est pour moi, morfale !

- Désolée, j'ai eu une journée éprouvante.

- Parle pour toi, j'ai bien cru que j'allais mourir cette après midi.

- Mourir ?? Tiens, salut Lola.

Ma mère fait irruption dans la salle et dépose un bisou sur la joue de ma meilleure amie.

- Alors racontez moi tout. Que s'est-il passé ?

Elle s'assoit à côté de moi et vole un bout de mousse aux fruits à l'aide d'un doigt. Au vu du silence qui s'ensuit, elle nous regarde.

- D'accord, je suis de trop ?

- Oui, maman.

Elle lève les deux mains en l'air, signe de capitulation.

- Très bien, je m'en vais. Lola tu restes dormir ?

- Je ne pense pas Laurence, je commence beaucoup trop tôt demain.

C'est faux, ce soir elle part rejoindre Paul en cachette en faisant croire à ses parents qu'elle dort chez moi pour fêter son anniversaire.

- D'accord. Dans ce cas, je te dis à bientôt ma belle.

- Tchao Laulau!

Je pouffe de rire, ma mère déteste quand elle l'appelle comme ça. Une fois seules, Lola bondit presque sur la table, les yeux pétillants d'excitation.

- Alors ? Racontes-moi tout ! Comment tu l'as trouvé ? Intéressant ? Il est intelligent ? En tout cas tu ne peux pas nier que le son de sa voix est plutôt très sexy.

Elle me sert un sourire diabolique.

- C'est un malade..

L'excitation de Lola redescend aussi vite qu'elle est arrivée.

- Comment ça ?

- Au début on discutait tout à fait normalement. Il m'a expliqué pourquoi est-ce qu'il était ici et au moment ou j'ai voulu partir il m'a pris le bras et il s'est passé une chose tellement bizarre.

Je réfléchis deux secondes, c'est difficile de mettre des mots sur une situation pareille.

- C'était comme si on était plus que tous les deux.

- Techniquement, c'était le cas; les couloirs étaient vides.

Je lui lance un regard furieux.

- Pardon, pardon je te laisse continuer.

- Donc je disais, il s'est approché si près que j'ai bien cru qu'on allait s'embrasser. Je veux dire, ça ne venait pas que de moi, il a approché son visage et tout mais ...

- Oui ?!

Ça y est, son excitation était revenu au galop.

- Et bah rien.

- Hein ?! Mais comment ça rien ? Ce n'est pas possible, qu'est ce que tu as encore fais ?

- Moi ?! Mais absolument rien, c'est lui, il a tenu absolument à me raccompagner. Et attends, je ne t'ai pas tout dis.

Je lui raconte alors l'épisode de l'inconnu dans mon jardin.

- Mince alors. Je ne sais pas quoi te dire ... Pourquoi les mecs super canon ont toujours un côté si ... Nul? A la limite, il aurait mieux fallu qu'il soit con plutôt que psychopathe.

- Je te le fais pas dire. Donc à l'avenir, si tu pouvais éviter de me laisser seule avec des garçons qu'on ne connaît absolument pas, je te serais reconnaissante.

Elle fit le tour de la table et me prit dans ses bras.

- Promis ! Bon il faut que je te laisse, je vais retrouver Paul.

Elle me serra encore plus fort avant de se diriger vers la sortie. Je lui crie avant qu'elle ne referme la porte :

- Pas trop bêtises hein !

J'entendis son rire cristallin résonner a mes oreilles, même depuis sa voiture.

J'étais en plein rêve lorsque je perçus un souffle chaud sur mon visage. Il me replongea dans le souvenir de cette après midi. Je revis ses yeux verts lumineux et ses lèvres pulpeuses faisant appel aux miennes. Je sentis la chaleur de ses mains sur mes hanches et sa voix rauque qui murmurait mon nom .... Ambre.

Soudain, j'ouvre les yeux et découvre que je ne suis pas seule. Avant même que je puisse sortir le moindre cri, une main vient se poser sur ma bouche, plaquant ma tête contre le matelas. Mon cœur est sur le point d'exploser, il bat tellement fort que je suis surprise qu'il ne réveille pas toute la maison. J'essaye de me débattre, donnant coups de pieds et de poings mais rien n'y fait. Au contraire, l'inconnu passe au dessus de moi et fait poids avec son corps, emprisonnant mes jambes à l'aide des siennes et m'empêchant de faire le moindre mouvement. Je suis enragée et pourtant je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Comment peut-il m'arriver quelque chose d'aussi affreux alors que ma famille est à côté ?

- Chut... C'est moi.

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