- C'est quoi cette histoire ? Me demande-t-il mi paniqué, mi en colère.
Je réponds en soupirant.
- Je t'en prie. Je n'ai presque pas dormi, j'ai mal de partout et puis on est dimanche !
Personne ne me répond à l'autre bout du fil. Aurait-il raccroché ?
- Ash ... ?
- Tu ne veux plus te battre, c'est ça ?
Quoi ?! Je n'en reviens pas, il n'a pas compris qu'il m'a blessé hier soir ?
- Pas du tout ! Je te promets, c'est juste pour aujourd'hui. Dès la semaine prochaine je serai opérationnelle.
- D'accord. Me dit-il sèchement.
Parfait il est en colère.
- Mais la semaine prochaine je viendrai tous les jours.
Cette idée me met autant en joie qu'elle me révolte.
- Très bien. Je serai là.
- J'espère bien. Repose toi bien.
- D'accord, dis-je en raccrochant la première.
Les jours qui suivirent furent épouvantables. Ash devenait de plus en plus exigeant, et par la même occasion, de plus en plus insupportable. Plus nous avancions et plus j'étais fatiguée. Il n'y a pas seulement le physique qui est mis en jeu, mais le mental aussi. Les sortilèges me prennent toutes mes forces, Ash est presque obligé de me porter pour me ramener chez moi. A peine rentrée des cours je m'endors, il frappe à ma fenêtre à minuit puis nous nous exerçons jusqu'à 4h. Le seul point positif ? J'ai réussi à perdre deux kilos en deux semaines.
Notre relation avait pris un nouveau tournant, plus aucun baiser, plus d'accolade, plus de regard ambigu. Nous évitons tout contact, si ce n'est pour se battre. Il m'a bien fait comprendre qu'il ne veut rien entre nous et je respecte sa décision. Même si ça fait un mal de chien. J'ai arrêté de faire des cauchemars à propos du cimetière, toutefois, mon esprit ne compte pas me laisser tranquille et Ash apparaît à peu près dans tous mes rêves. Comment oublier quelqu'un si votre cerveau essaye désespérément de s'accrocher ?
Ma vie se résume donc à trois choses : Aller en cours (suivre est devenu un calvaire), dormir (quelques heures par ci, par là), apprendre à devenir une guerrière (Je m'emballe un peu trop peut être ?).
Ma mère commence sérieusement à s'inquiéter, pour le moment elle pense que je bosse beaucoup, en prévision des partiels, mais je ne pourrai bientôt plus lui mentir. Quant à Lola, elle pense que je suis en pleine déprime post chagrin amoureux. Au départ j'essayais de la convaincre que ce n'était pas ça, puis au bout de trois jours j'ai abandonné.
J'ai supplié Ash d'alterner et de se voir qu'un soir sur deux mais il est catégorique.
- Tu ne progresseras pas si tu ne te donnes pas corps et âme.
J'estime donner mon maximum. Si ça continue ainsi je vais être victime d'un AVC avant même d'avoir pu combattre Eurynomos.
C'est arrivé à la fin de la troisième semaine que je pu enfin constater de réels progrès. Alors qu'au début toutes mes attaques se résumaient à frapper dans le vide, aujourd'hui j'arrive non seulement à toucher mon adversaire, mais également le blesser.
- Bien joué ! Me dit Ash les yeux pétillants, en essuyant le filet de sang coulant le long de son bras. Tu vois que les efforts paient. Je t'avais dit, je suis un excellent professeur.
- Je ne t'ai pas fait mal ?
J'ai beau devoir apprendre à me défendre, l'idée de faire du mal me révolte encore un peu.
- Ne t'inquiète pas, il m'en faut plus que ça, réplique-t-il avec un clin d'œil. Je te trouve un peu trop sûre de toi. Me dit-il en passant derrière moi. Un combat n'est pas fini tant que l'autre n'est pas mort.
Il passe son bras autour de mon cou, me faisant basculer en arrière. Contrairement à avant la panique ne prend pas le dessus. Je plante mes pieds dans le sol et tente de me pencher en avant. J'attrape son poignet et le tord de façon à ce que son bras suive le mouvement et qu'il desserre sa prise. Une fois libérée, je lui plante mon coude en plein dans le ventre. Je sens sa respiration s'expulser d'un coup, il me lâche complétement, recule, tombe à genoux et titube.
- Ash ?
Il a la tête baissée, prenant appuie sur l'une de ses mains, l'autre collée à son torse.
Je me précipite vers lui, m'accroupis et prend son visage entre mes mains.
- Ash ? Réponds-moi !
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Renaissance
Fantasy"Je sens ses yeux me fixer la nuque et je peux voir son reflet dans la vitre. Il a la tête penchée vers l'avant de sorte que ses cheveux noir corbeau lui tombent dans les yeux. Puis, comme s'il avait senti que je le fixais, son regard croise le mien...