|| 33 ~ Réveil ||

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Quand je me réveille dans la même pièce sombre que d'habitude, la première chose que je ressens c'est la douleur. Elle irradie dans tout mon corps, c'est comme si un étau se refermait sur moi à toute vitesse. J'ai mal... Mes jambes me font souffrir, mes côtes appuient sur mes poumons et je peine à respirer. Mon poignet droit est brisé et je souffre le martyr. Je ne sais pas comment me sortir de là... De toute façon, avec deux jambes brisées, des côtes en moins et un poignet pas opérationnel je vais pas aller loin. Soudain, une douleur sourde traverse ma tête en partant de ma tempe gauche. Quand je pose mes doigts dessus, je sens un liquide poisseux couler sur mes doigts. Avec le peux de luminosité disponible je regarde ma main et ce que je vois m'arrache un frisson d'horreur : du sang coulait de ma tempe. Ma tête se mit à tourner et je sentis le sol m'attirer de plus en plus vers lui. Cette histoire se finit en une lourde étreinte entre le béton froid et ma tête avant que je ne parte pour le pays des rêves.

Ce qui me réveille pour la deuxième fois, c'est un bruit sourd et des hurlements de l'autre côté de la porte. La peur me monta au ventre et je me recroqueville sur moi même. Mais qu'est-ce qu'il se passe ?! Des coups insistants se font entendre contre la porte alors que des larmes commencent à couler sur mes joues. J'ai peur, je ne sais pas quoi faire. Alors je sanglote, du sang continuant de couler de ma tempe et les jambes en compote. Soudain, le verrou de la porte cède et un garçon d'environ de mon âge entre dans la pièce. Quand il pose ses yeux sur moi, ils s'arrondissent comme des soucoupes. Il court vers moi mais plus il approche, plus je me traîne par terre pour m'éloigner. Là, il comprend. La flamme qui brillait dans ses yeux auparavant disparut et il laissa retomber ses bras le long de son corps. Là, je me souviens : un jeune homme, les cheveux brus, devant un moi beaucoup plus jeune. Je ne me rappelle pas son nom mais on devait avoir aux alentours de 10 ans. Je me vois lui parler tristement. Le visage du garçon en face de moi se décompose et la petite flamme de bonheur qui y régnait quelques secondes auparavant disparut. Il laissa retomber ses bras le long de son corps et des larmes coulaient sur ses joues. Ce garçon me fait penser à quelqu'un mais je n'arrive pas à savoir qui. Une personne que je hais de tout mon corps mais que mon cœur ne peut s'empêcher d'aimer malgré tout. Là, ma tête me lance violemment et je suis, pour la troisième fois de la journée, aspiré dans un tourbillon noir.

- Jungkook ! Jungkook réveilles toi ! Kookie, je t'en supplie... S'il te plaît réveilles toi...

J'entends une voix. J'entends une voix lointaine qui m'appelle. Oui, je suis là, laisses moi ouvrir mes yeux ! Mais mes paupières... Elles sont si lourdes... Je n'arrive pas à les ouvrir... Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi je ne peux pas ouvrir les yeux ?

- Jungkook, si tu savais comme tu me manques... Je n'ai pas voulu croire cette tête de con de Jimin quand il m'a dit que tu t'étais fait enlever mais quand je vois l'état dans le quel tu es, je ne peux m'empêcher de m'en vouloir... Si seulement j'avais été là pour toi... Je suis tellement désolé, tellement... Réveilles toi, p'tit frère, je t'en supplie...

A l'entente de la dernière phrase, je sais automatiquement qui c'est. C'est mon grand frère, c'est Kang Dae, le sale gosse qui a toujours été là pour moi... J'essaye d'ouvrir les yeux, mais en vain. J'ai l'impression que c'est du plomb, il y a quelque chose qui ne va pas... Encore une fois, j'essaye d'ouvrir mes yeux et cette dernière tentative fut récompensée par un flash de lumière blanche. Merci pour l'accueil, les gars, ça fait plaisir ! Je papillonne des yeux pour m'habituer à la forte luminosité de la pièce. Si je me réfère aux ombres autour de moi, à ma gauche, une machine qui me tient en vie. A ma gauche, une perfusion. Je sens plusieurs aiguilles plantées dans mon bras. Quand je tourne la tête, je vois mon meilleur ami d'enfance, en larmes, les yeux rouges, un coquard trônant fièrement sur l'œil gauche et la lèvre ouverte. Je sens sa main dans la mienne mais je ne peux pas la serrer. Mes bras restent mous le long de mon corps et mes jambes sont l'une contre l'autre. Je ne peux pas bouger. Quand il voit mes yeux ouverts, les siens s'arrondissent et il me saute au cou. Je me crispe puis souris doucement et il me dit, la tête sur mon épaule :

Paper Hearts [ BTS/GOT7 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant