Point de vue de Charles Hamilton
Cela faisait maintenant une semaine que j'essayais de joindre Alaska et ses proches, ni elle ni Isabelle Yokin qui lui tenait compagnie ne répondaient à mes nombreux appels.
Je regrettais de l'avoir laissée sortir de l'hôpital.
Sans m'en rendre compte je m'étais attaché à ce jeune femme, et savoir que d'une façon ou d'une autre j'avais causé toute sa souffrance... me rongeait de l'intérieur.
Je perdais espoir d'une quelconque réponse de sa part.
Arthémis est un ange, quel monstre suis-je pour enlever un enfant à sa mère ?
Mon téléphone sonna :
-"Oui allô ?
- Oui, bonjour Monsieur Hamilton ici le secrétariat de l'hôpital.
Je marquai une pause sans doute pour écouter mon interlocutrice.- Isabelle Yokin insiste pour vous parler professeur.
- Faites là monter." Dis-je avant de raccrocher avec un semblant d'appréhension et de soulagement dans la voix.
Cinq minutes après, Isabelle Yokin déboula dans mon bureau sans même frapper. Elle qui habituellement arborait une tenue parfaite et un sourire qui sonnait faux, avait le teint gris de fatigue, le polo mal repassé et le maquillage inexistant.
"- J'ai besoin d'explication, lança t-elle sans un regard
- Bonjour à vous aussi Madame Yokin, que puis-je faire pour vous par cette si belle journée, enchaînais-je sur un ton faux.
- Je veux tous savoir, tout depuis le début.
Elle me prit au dépourvu.- je sais que vous savez tout alors crachez le morceau avant que je vous poursuive en justice continua-t-elle.
- Où est Alaska ? Lui demandai-je soucieux
- Morte...
- Quoi ?!
- Morte de peur... et je veux savoir pourquoi. Où est Isaac? où est Arthémis? Il se passe trop de choses dont je suis témoin mais je suis incapable de faire quoi que ce soit. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cela m'accable d'être spectatrice de l'enfer de ma belle fille de ses crises de panique de ses pleurs incessants de son regard vide sans pouvoir rien faire.
J'étais choqué par sa démarche mais compréhensif également. Bien sûr il m'était formellement interdit de dévoiler notre projet d'expérience aux non-adhérents, de plus je n'avais pas besoin que cette femme me fasse la leçon.
- "Arthémis est décédée, répliquai-je.
- Com...ment ?
- À sa naissance M.Metz a découvert la présence de la Phénylcétonurie, qui correspond à une enzyme défectueuse dans le foie qui empêche la digestion de la Phénylalanine (essentiel pour l'homme) Arthémis n'a pas survécu.
Isabelle quitta la pièce, livide, sans un mot.
Je m'en voulait tellement, je faisais souffrir trop de personnes. Sans trop d'espoir de réponse je décidai tout de même de rappeler Alaska, pour lui supplier de ne rien révéler à sa belle mère.
Contre toute attente une voix tremblante répondit à mon appel
"Oui ?...
-Alaska ? Dieu que vous m'avez fait peur. Pourquoi tant de semaines de silence ?
-C'est une plaisanterie Charles ?
-Ecoutez, je sais que vous éprouvez toute la haine possible à mon égard et cela me ronge tellement... Néanmoins écoutez moi, j'ai quelque chose à vous dire. Isabelle m'a rendu visite. Pris au dépourvu et refusant de lui avouer la vérité je lui ai dis qu'Arthémis était décédée, je vous demande seulement de confirmer ces paroles...
- ...
- J'ai deux nouvelles infos pour vous. La photo d'Arthémis, dans trente ans, est prête nous la découvrirons ensemble. De plus, vous pourrez commencer votre travail de secrétaire dans trois jours mais s'il vous plaît pour le bien de votre fille ne lui révélez pas votre identité car je suis le seul à savoir que vous serez la secrétaire de l'expérience (j'en ai brièvement parlé à Jacques Metz mais il sera d'accord je vous le promets ). Vous comprenez que si un lien existe entre un enfant et la secrétaire, les principaux organisateurs refuseront de vous garder alors pour le bien de tous, ne cherchez pas à retrouver votre fille.
Les sanglots à l'autre bout du combiné me laissèrent entendre que je venais de déjouer ses plans...
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Suis moi
General FictionLe silence fait retentir le moment où tout est déjà trop tard. A travers notre plume nous avons fait vivre à Alaska une histoire qui fait valser les sentiments, les doutes et les larmes... On peut tuer celui qui dit la vérité mais pas la vérité elle...